A quoi joues-tu Hugh ?

Voilà vingt années presque que je suis un club dans lequel chaque Genevois a tout vécu. Après leur invraisemblable remontée d’automne, le club, comme à son habitude, a massacré un édifice déjà branlant. Les trois premiers matchs de la reprise ont été l’occasion de se faire abhorrer un peu plus par un public grenat toujours gueulard, mais faisant moins de bruit que tous les clampins de la Brack.ch Challenge League rendant visite dans notre fastueux stade dégarni de La Praille. Comment a-t-on pu nous transmettre l’amour d’un club dans lequel l’avenir nous promet des rêves que nous attendrons encore et toujours ?

Il vaut mieux rire que pleurer, mais là non. A chaque saison, nous préparons la suivante, le club n’a-t-il toujours pas cerné le cœur d’un problème sans pouls ? Les performances sportives c’est une chose mais arrêtons de fustiger l’équipe, car dans les coulisses grenat se joue une pièce de marionnettes bien ficelée. Cet échec est le résultat d’un Hugh Quennec idolâtré par la population, mais n’y connaissant finalement pas grand-chose en matière de ballon rond. Nos zazous Marc Roger et Majid Pishyar, faut-il le rappeler, ont mis en place des projets, qui portèrent leurs fruits. La suite, nous la connaissons. Depuis le « sauvetage » financier du club, Hugh ne dévoile plus rien. Ils confectionnent de beaux plats tout cuits pour les médias, qui nous servent une soupe un poil tiède. La communication est soigneusement ennuyante et creuse, puis les notions footballistiques du président du SFC et du GSHC restent chétives. Il lui suffit donc de s’équiper de partenaires possédant un bagage dans le milieu pour croire en la résurrection d’un club en deuil depuis deux décennies. Le staff technique est en perpétuel remaniement depuis deux ans : Bobbio, Joao Alves, Soos, Favre et maintenant Zuberbühler nous montrent la sérénité dans laquelle les joueurs grenat exercent. Cette instabilité, ce sont eux-mêmes qui en ont fait les frais : Marinkovic, Tadic, Sauthier et Crettenand. Tous des renforts issus du recrutement de l’ère Quennec, et qui squattent le banc épineux aux côtés d’un Jean-Michel Aeby bien pâlichon. Le pauvre, n’imaginez même pas comment il doit se sentir vacillant sur son siège, lorsque Colonel Zubi s’agite. Les maux ont du poids. Depuis que l’ancestral protecteur des cages de la Nati s’est vu offrir une promotion sympathique (entraîneur des gardiens, au rang de directeur technique), la maison servettienne tremble de panique à chacune de ses venues. Il en profite pour faire le (remue-)ménage, mais à quel prix ? Le onze de départ qui avait permis à l’équipe d’envisager une présumable remontée dans l’élite au premier tour rentrait de vacances, sans imaginer la tournure qu’allait prendre la belle épopée entreprise.

On sent bien un climat actuel pesant, que ce soit dans les vestiaires ou dans les bureaux, et que quelques surprises se préparent. La première que l’on nous offre concerne l’éviction du capitaine Pasche. Un joueur constant, mais qui paie les conséquences de ce revirement pour l’ensemble du groupe, aujourd’hui remplaçant. Le second cadeau provient de ces deux gamins prometteurs (Rodrigues 17 ans et Dominguez 18 ans), apparemment destinés à des futurs radieux mais qui font la une des rubriques sportives. Mais calmons-nous nom de d’you ! Pourquoi vouloir toujours faire de nos jeunes pousses des feuilles mortes ? Les déplorables sagas « Zambrella et Esteban » ne sont pas des exemples à reproduire. Laissons un temps d’adaptation et de confirmation à ces deux séduisants pubères.
Alors Hugh, n’imagine pas que ton club de football ait les capacités actuellement pour suivre le destin de ton beau bébé (GHSC), qui draine un monde fou aux Vernets. Dimanche dernier, à l’accueil de Winterthour, 2’215 quoi ? (je ne saurai pas comment définir ces sinoques, mais vous avez tout mon respect) se sont rendus au musée des horreurs (0-0). Des perspectives bien sombres en résumé, car le mot constance, les dirigeants grenat en ignorent sa définition et cela de génération en génération.
Photo Pascal Muller, copyright EQ Images

Écrit par Julien Payot

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