Au Cameroun, Yaoundé mais au Brésil y’a Neymar

Histoire de préparer ce match, je m’étais régalé de quelques extraits de matches : MEXICO70, ITALIA90, me disant, quels que soient le climat socio-économique et les problèmes internes : ce soir, je me régale. Seulement voilà … le Brésil ne fait plus rêver. Enfin plus comme en 1970 mais le foot a changé. Le Cameroun ne fait plus rêver non plus, enfin plus comme en 1990 mais le foot a changé. Et pourtant…

1. Le résumé.Et pourtant, la folie furieuse. Dans l’Estadio Nacional Mané Garrincha, on commence sur un rythme d’enfer. À la 3ème minute déjà, première occasion pour Paulinho qui est contré à la dernière seconde. Tout part dans tous les sens. Et le Cameroun n’est pas en reste. On va d’un côté à l’autre du terrain avec des gestes et des actions superbes de la part des deux équipes. Et dire que le Cameroun est en proie a des dissensions internes. La qualité technique est au rendez-vous : il y a de l’envie. Pour les Cariocas de se rassurer et pour les Lions indomptables, de rentrer à la maison la tête haute.
16ème minute, Luiz Gustavo récupère un ballon que les Camerounais n’auraient jamais du perdre, se faufile sur l’aile gauche et centre pour Neymar, complètement oublié à 13 mètres, face au but. Plat du pied et 1-0 pour la Seleçao. Là, je me suis dit, les Africains vont laisser couler. Que nenni, que non point, nanain : malgré deux occasions encore très nette pour Neymar et Fred, voire Hulk (encore bien décevant), le Cameroun repart à l’assaut. Corner, dévié sur la latte de Julio César par Silva. Re-corner et égalisation de Matip, complètement seul à trois mètres. Comme dans les sous-marins belges, c’est opération portes ouvertes. On entre dans une jolie période de domination Ouest-africaine. Mais la bonne volonté, alliée au talent certain de la bande à Finke ne suffit pas. Sur un contre Marcelo glisse à Neymar, petit crochet, frappe enroulée : le Brésil repasse devant. Dire que les Brésiliens sont heureux d’arriver à la mi-temps avec cet avantage est un euphémisme.
À la reprise, Paulinho est remplacé par Fernandhino. Choix judicieux de Scolari, on le verra. Le Brésil repart sur les chapeaux de roue et Itandje doit se déployer. Il ne faut pas plus de 4 minutes pour que Fred (enfin) débloque son compteur sur un centre du prédit Fernandhino. À 3-1, le match baisse un peu d’intensité. La CDM est encore longue. Ça jouotte sans trop prendre de risques.
À la 70ème, Neymar cède sa place à Willian. Beaucoup d’arrêts de jeu avec un David Luiz qui ne fait pas vraiment dans la dentelle. Ailleurs, le Mexique est en train de se manger la Croatie et, tranquillement, en arrive à mener 3-0, soit a être quasi en tête du groupe A.  Fernandinho rassure son petit monde en plantant le 4ème de la plus belle des manières à 6 minutes de la fin. Et comme de son côté, les Croates, par Perisic, ont marqué, le classement devient définit, le Brésil finissant devant le Mexique et affrontera le Chili en huitième.
2. L’homme du match.
Neymar da Santos Junior : 22 ans, toutes ses dents et une décontraction, un talent qui décoiffent. Sauf lui. Comment un type avec autant de talent peut-il avoir envie d’être peigné comme un dessous de bras. Enfin, c’est comme ça. Et puis j’ai beaucoup apprécié la prestation du gardien camerounais, Itandje.
3. La buse du match.
Deux qu’elles sont les buses : Nyom et David Luiz. Le premier pour avoir trouvé intelligent de balancer Neymar dans les photographes et le second parce que c’est comme ça. Sous ses airs de Jésus bouclé, quelle petite frappe. Talentueux, certes mais le nombre de petits coups en vache qu’il distribue, pouah ! j’hallucine. Et puis je mettrai une mention spéciale à Scolari, fossoyeur du foot brésilien comme le furent d’autres avant lui, certes mais quand même : fautes tactiques (ces petits coups de latte qui te bousillent une action qui commence à naître), passes au gardien même, et surtout, quand ça n’est pas nécessaire. Bon, il est vrai que la victoire importe plus que le plaisir du cochon de payant que je suis. Qu’on me redonne du football champagne ou Caipirinha, m’en fous pourvu que ce soit festif.
4. Le tournant du match.
Le second but de Neymar, dix minutes avant la mi-temps, et la rentrée de Fernandinho, beaucoup plus créatif que Paulinho.
5. Le geste technique du match.
La reprise de volée de Neymar de la 20ème minute. Il y a tout, l’équilibre, la force, la précision. Presque aussi belle que celle de Zizou en finale de Champions League. J’ai dit presque.

6. Le geste pourri du match.
La poussée de Nyom dans le dos de Neymar : hors action de jeu, ballon perdu et en sortie de but, stupide, inutile et dangereuse. Le Brésilien, tombant aux pieds des photographes aurait pu se blesser gravement.
7. Ce match m’a fait penser…
Qu’il faut impérativement que je lise les mails qu’on m’envoie (voir ci-dessous)
8. L’anecdote.
– Allo, oui ?
– Tcho ! dis voir, on se serait pas chouia planté avec Cameroun-Brésil ?
-Mais encore ?
– Ben, y a pas de papier. C’était ton tour, Didier.
– Merde, j’ai complètement zappé
– T’arrives à faire un truc quand même ?
– Ben, déjà que je me farcis Grèce-Côte d’Ivoire. Bon d’accord.
– Du coup, j’ai raté le Journal des Suisses où c’est qu’on nous aurait dit qu’on avait des chances mais que c’était pas sûr. Bon, je me repasserai celui d’hier.
9. Le tweet à la con.
#CDM2014 « en raison de la victoire du Brésil, les émeutes sont différées de quelques jours encore »Léontrotsky@comsomol.com
10. La rétrospective du prochain match.
Le Brésil, con Neymar et le Chili con Carne ne se séparent qu’au bout de la nuit après 15 séries de pénaltys, les Cariocas ayant gagné les huit dernières et se trouvant qualifiés pour les quarts où ils rencontreront la France con Carnot.

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