Berne – LHC : ouf !

Comme tous les autres nombreux fans du SC Bern habitant dans le canton de Vaud, je ne puis imaginer combien de temps les supporters du LHC nous auraient cassé les oreilles en cas de victoire samedi de leurs Lions. Les premiers à nous narguer auraient été les opportunistes des beaux jours et pas forcément connaisseurs de hockey, endoctrinés par la déclarations délirantes de Heinz Ehlers sur le jeu «limite» des Bernois ou sur l’intimidation des arbitres, théories souvent reprises sans recul et sans critique aucune par les quotidiens sportifs lausannois. Ouf.

Et mardi soir, au lieu de vaquer un peu perdu à faire autre chose un soir de match comme on l’avait fait tout au long des play-offs l’année passée, l’aventure se poursuit avec la venue de Davos à la Post Finance Arena. Mais avant cela, une brève respiration avec 10 réflexions sur l’intense quart de finale remporté de justesse mais de manière méritée par les hommes de Guy Boucher. 1. Le SCB a fait preuve d’une force mentale extraordinaire après l’égalisation du LHC samedi, portant tout de suite le jeu dans le camp adverse pour y faire un poteau à 10 secondes de la fin, puis en dominant par la suite les prolongations. Ils n’ont pas tremblé alors qu’on aurait pu croire que selon la loi du sport tout était contre eux : la pression du favori, les immenses occasions gâchées auparavant de mettre fin à la série, l’égalisation du LHC à la dernière minute, la poisse d’un poteau à 10 secondes de la fin et un gardien de classe mondiale dans les buts adverses, alors que l’épreuve des tirs aux buts se rapprochait vertigineusement.
2. Le LHC n’est plus une petite équipe. Son classement de 7ème n’est pas représentatif, car sans la blessure de Cristobal Huet, le Carey Price de la LNA par son calme et sa domination, les Lions auraient fini bien plus haut dans le classement. Ils sont passés tout près d’un immense exploit, à l’instar de ce que Fribourg-Gottéron avait réalisé en 2008, lorsque le but de Gil Montandon avait sorti en quart et en prolongations les Ours favoris pour le titre. On voit mal ce que les Lausannois auraient pu faire différemment, si ce n’est peut être prendre plus de risques et maintenir la pression lors des prolongations samedi soir pour chercher la victoire, au lieu de simplement cadenasser en vue des penalties.
3. Les étrangers Gragnani et Holloway, et Ritchie dans une moindre mesure, ont été décevants lors de cette série. Le SCB ne sera pas champion si ces derniers n’élèvent pas leur niveau de jeu. Toutefois, ils ont été présents lors des moments décisifs, sur le but victorieux du match 7 ou la déviation sortie de nulle part de Holloway lors du match 4 à l’extérieur qui a renversé le momentum de la série en faveur du SCB.
4. Les prolongations d’un match 7 sont des moments d’une intensité extraordinaire qui illustrent la beauté du sport et l’imprévisibilité de la vie, quand tout peut basculer sur un détail, tout ou rien, la vie ou la mort. Pour les supporters du SCB, le but de la délivrance de Joensuu a ainsi rejoint les souvenirs euphoriques du goal de Marc Weber synonyme de titre en prolongations à Lugano en 2007, ou la réussite de Ritchie contre Genève qui a prolongé la saison 2013 lors de l’acte V des quarts. A l’inverse, une réussite lausannoise aurait provoqué la fin de saison et ce silence de cathédrale mortifiant vécu contre le ZSC au match 7 en 2012. La ligne entre ce qui est et ce qui aurait pu être est souvent infime.
 
5. Marco Buehrer et Jonathan Blum, après une saison régulière relativement médiocre, ont été brillants lors des quarts de finale.

6. Le niveau de l’arbitrage n’a pas été à la hauteur. Si lors du match 7 MM. Stricker et Eichmann ont été irréprochables, les arbitres auparavant ont confondu l’habituelle maxime des play-offs «let them play» avec une manque de ligne flagrante, perdant en particulier les pédales lors du match 3 en omettant entre autres de siffler l’agression de Fischer sur un Loichat sans puck (et à ce jour encore blessé) au milieu de la glace. De plus, les retenirs commis par un défenseur qui ne garde pas ses deux mains sur sa canne sont trop souvent tolérés ici en Suisse, ce qui avantage le jeu défensif. En NHL, cela fait 15 ans qu’ils sont systématiquement sanctionnés, afin de privilégier le jeu offensif.
7. Marc-André Gragnani ne remplace de loin pas le grandissime Travis Roche, un défenseur qui même avec un seul genou valide avait été un des éléments clés des titres de 2010 et 2013.
8. Christoph Bertschy est un talent exceptionnel qui évolue au même niveau stratosphérique que Roman Josi au même âge et qui pourrait apporter le titre à Berne s’il reste en bonne santé.
9. N’en déplaisent aux journalistes romands, Guy Boucher est le meilleur coach à Berne depuis le mythique Bill Gilligan et ses trois titres il y a plus de 25 ans. Dès son arrivée en 2014, Boucher a construit en vue du long terme, en changeant d’abord l’état d’esprit d’une équipe en pleine crise, qui du reste a manqué également de réussite dans la lutte pour la barre la saison passée. Ensuite, l’Ontarien a effectué une bonne campagne de transferts, avec les venues clés de Blum et Joensuu et les départs de poids morts comme Doistoionov. Il a surtout fait grandement progresser des joueurs qui avaient stagné la saison précédente, comme Alain Berger, Pascal Berger ou Christoph Bertschy. Il a fait une entière confiance à Tristan Scherwey dans la première ligne qui est avec Pluess l’attaquant suisse le plus présent du SCB sur l’ensemble des deux dernières saisons. Finalement, il a su inculquer à l’équipe une confiance et une force mentale extraordinaire, attesté par le fait que le SCB a régulièrement dominé le 3ème tiers temps de ses rencontres tout au long de la saison.
10. Martin Pluess est un des tout grands joueurs de l’histoire du hockey suisse. Le top scorer est un leader, un travailleur sans relâche et un exemple à suivre pour tout jeune hockeyeur. Je ne me rappelle pas avoir vu un joueur atteindre le sommet de sa carrière à 35 ans, car le numéro 28 n’a jamais été aussi fort que sur le chemin du titre de 2013. Même s’il a paru un peu fatigué lors du match 7, il fut également une clé du succès bernois et sera un des grands atouts du SCB contre Davos.

Écrit par Andy Tschander

Commentaires Facebook

19 Commentaires

  1. Un article sur le hockey sur CR ?

    Évidemment fallait que ce soit un supporter des SC Bourbine qui l’écrive…

    Mais globalement d’accord sur l’analyse de l’issue. Je m’en fout globalement de l’équipe du SCB personnellement mais avec leur budget j’espère bien qu’ils arrivent à avoir une équipe décente (mais oui on sait le budget n’a aucune incidence sur le classement car le sport il est beau et plus fort bla bla bla).

    Le LHC fidèle à lui-même nous a déçus en bien. Un jeu pas spectaculaire mais en même temps l’impression qu’on jouerait Rappi en ce moment si on avait pas adopté ce système… Difficile de faire mieux sur cette série, surtout que Berne n’a pas commis de grosse erreur non plus (si ce n’est cette pénalité judicieuse dans l’acte VI).

    ps: Si un Davosien pouvait fracasser Scherwey au nom de toute la ligue comme l’avait fait Duca.

  2. Et il est où l’article ironique sauce « carton rouge » ? Là c’est fade à souhaite. On dirait un article du LeMatin.

  3. Déjà que c’est fade et chiant… C’est en plus malhonnête…
    Ça fais 4 mois qu’il n’y a pas d’articles sur le hockey et nos chroniqueurs du dimanche se dit qu’ils pourraient écrire une croûte parce que son club a gagné… Et ça parle d’opportunisme en plus!
    Bref, critiquer l’arbitrage de cette série en prenant l’exemple de Fischer, et uniquement cet exemple, c’est vraiment qu’il faut rester sur sa console a joué à NHL15 plutôt que d’aller voir des matchs…
    Trouver l’arbitrage de Stricker et Eichmann impecable, là c’est de la science fiction (oui oui on sait ton équipe a gagné alors ils sont géniaux forcément)…
    Avant de critiquer Ehlers, je pense qu’il y a de gros fécalomes à enlever des paupières…

  4. Et on se réjouis de ton futur article quand Davos ira en final (je sais je prends des risques)…
    Tu nous fera sûrement une litanie sur l’arbitrage, une apologie du terrorisme en parlant des charges de Scherwey, l’éloge des analyse d’après match simpliste de Boucher et peut être même, si l’hôpital n’a pas arrêté de se foutre de la charité, une théorie du complot anti-bernoise…

  5. Je pense que ce site gagnerait en qualité si les commentaires n’existait pas.
    Les fanatiques (à l’exemple de Vivi, une parmi tant d’autres!) qui commentent les articles de hockey sont d’une médiocrité et d’une subjectivité ahurissante. Ca vole si bas…

  6. Mais ou est donc passé votre ironie ? Je pense que pour le prochain pigeon d’or vous pouvez sans autre vous mettre dans la liste.

  7. Si c’est pour faire du remplissage, il y a un moment où il faut se poser la bonne question. A quoi ça sert d’avoir un site pour collectionner des archives ? Dommage, le ton caustique d’autrefois était souvent à propos. Maintenant c’est devenu fadasse et vite fait, à la 20 minutes en sommes ou pire encore style lematin@torchecul.ch. Pour le pigeon d’Or, n’en jettez plus vous l’avez bien mérité. RIP Carton Rouge.

  8. @Jean Kulafon

    Et l’article n’est pas subjectif peut-être?
    C’est les trolls comme toi qui devraient être interdits…

  9. Assez! On ne va tirer sur une ambulance (qui en plus a les pneus crevés)… Mais l’évidence s’impose: ce site n’a plus aucun intérêt! Tirons la prise, fermez-le!

  10. Le goal de Marc Weber pour le titre sur la glace de Lugano c’est en 2004 et non en 2007. Le 09.04.2004 très exactement. Ce soir là, j’avais 9 ans et devant ma télé je transpire comme si j’en avait 20. Puis la délivrance, le moment magique, la passe parfaite de Meier et un goal d’anthologie. il est presque 23h00 et depuis ce moment là l’ours n’a jamais quitté mon coeur !

  11. Le hockey suisse est impeccable . Je vous trouve injustes tous autant que vous êtes de vouer aux gémonies un site qui l’oublie pendant de trop nbreuc mois et pis qu’y revient. La lucidité n’est pas une absolue. Voilà tout. Je préfère un carton rouge oublieux de ses irrévérences qu’un Lorenzi pétée dans son ridicule costume de redresseur de tort de l’humanité. Bon , Carton Rouge, on relève la tete

  12. « … endoctrinés par la déclarations délirantes de Heinz Ehlers sur le jeu «limite» des Bernois… »

    C’est vrai, c’était serré ces demis…

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.