Bienne ne peut pas faire pire, ou presque…

Jouez hautbois, résonnez musettes, le HC Bienne est guéri! Le remède miracle pour gommer les innombrables tares d’une saison 15-16 qu’on aimerait bien pouvoir oublier a été trouvé! Bye bye les carences offensives, au revoir au revoir les errances défensives, aux oubliettes l’absence de meneurs et aux chiottes l’idée saugrenue de changer de coach… Non en vérité ils nous le disent, tout ira mieux puisque la décision d’en revenir aux couleurs soi-disant d’origine est tombée. Le HC Bienne sera de nouveau rouge et jaune dès l’automne 2017! Ouf on respire déjà mieux non?

Parce que – et c’est un très sérieux institut de sondage de Bäääärn qui nous le dit – par le biais de ses docteurs en sciences de la sculpture de nuages, le scandale du changement d’identité visuelle du HC Bienne et ce passage en force à un bleu-Chloote et rouge-Genf a été la principale source d’insatisfaction du quidam biennois… La direction du club ayant sérieusement eu besoin de cette analyse onéreuse et pleine de jolis diagrammes, le tout exclusivement en göthois pour se rendre compte que ce changement n’était pas la toute meilleure décision à prendre, c’est donc l’esprit serein et le cœur léger qu’on peut envisager les festivités sur la glace puisque on fait marche arrière toute. Enfin sauf le logo moche qui lui restera. Parce que les sponsors ils l’aiment bien.

Bon à part ça, pendant que les costards-cravates s’occupaient de trucs de costards-cravates, il y en a quelques-uns qui ont quand même bossé tout l’été de sorte à ne pas se trouver fort démunis lorsque l’hiver sera venu. Particulièrement un certain directeur sportif, ex-assistant de sa sainteté ad intérim, le Jon Snow des territoires du nord d’Ipsach, le Mur à lui tout seul, j’ai nommé Martin Steinegger. Le gars s’est dit qu’on avait encaissé le plus de buts de la ligue avec le système du roulement de petits gardiens, du coup il s’est dit qu’il fallait faire quelque chose. Et paf, c’est rien de moins que Jonas Hiller qui dépose ses agiles jambières entre les poteaux seelandais, à grand renforts de beaux arguments, d’un nouveau défi sportif, d’amitié naissante, mais surtout de beaucoup de pognon et d’une maison en construction dans la région bernoise. Heureusement que le SCB avait déjà signé Genoni, sinon ils se seraient aussi payé l’ancien gardien pas assez bon aux yeux du LHC de Riccardo.
Puis il a regardé le classement encore une fois et, après avoir laissé passer une nouvelle crise d’angoisse et pris une grande bouffée d’air, il s’est dit que le l’anti-rendement offensif était peut-être aussi un truc à entreprendre. Exit toute la lésion étrangère, en particulier les plaies nordiques et en se séparant de Spylo parce que toutes les bonnes choses ont quand même une fin. Pour aider Earl à faire tomber des buts plus souvent, enfin moins rarement, il a été récupéré le cauchemar de la speakerine de Langnou Jakob Micflickier, et il s’est dégoté un Finlandais mobile et doué avec Toni Rajala. Avec l’arrivée d’un Pedretti qu’on n’espérait pas voir partir de Genf, et l’escomptée arrivée à maturité d’un ou l’autre des juniors, le Biennois peut légitimement ambitionner de rôder les chiffres au-delà du 2 de son tableau d’affichage.

Mais Stoney était avant toute chose un défenseur… Même si l’exercice était particulièrement douloureux, il a bien dû s’astreindre à voir et revoir le comportement de son escouade arrière pour tenter d’y trouver une solution. Et soudain la lumière fut! Alors que, et on ne peut l’en blâmer, il se surprit à comparer la défense du HC Bienne version 15-16 à une bande de poules fraîchement décapitées, courant dans tous les sens sauf le bon, cette analogie animalière le mit rapidement sur la piste. Il faut un coq dans cette basse-cour!
C’est Mike Lundin qui héritera fort probablement du privilège d’évoluer aux côtés de Thomas Wellinger et autres Benoît Jecker… L’Américain de 31 ans, réputé l’un des meilleurs défenseurs de KHL où il a évolué les 3 dernières saisons, arrive avec une fiche plus qu’intéressante, très peu de pénalités et des qualités qui peuvent faire de lui le pilier qui manquait à Bienne pour envisager de tenter un jeu de transition. Pas du jamais vu, mais pas loin.
Le quatuor d’importés ne peut donc humainement, scientifiquement, moralement, physiologiquement, mathématiquement, affectueusement pas faire moins bien que les usurpateurs qui les ont précédés. Etre passés à un demi poil de fesse de Conacher et de signer un Kris Versteeg à la Tissot Arena indique certaines possibilités financières encore à disposition de Steinegger pour compléter son quatuor à crosses, voire en faire quintet pour pallier aux prévisibles futurs bobos.

Il s’est aussi dit, comme ça en vitesse entre deux capsules de chez ouatte else, qu’il n’avait aucune envie de retourner à la bande avec god. Alors il s’est dépêché de lui débaucher son assistant chéri Dino Stecher selon sa liste au papa Noël. Ceux d’entre vous qui ne braconnent pas le pokemon se souviendront sûrement que ce n’est nul autre que le gardien de Gottéron d’avant l’ère Östlund, mais surtout le seul assistant qui avait été capable de donner une base défensive à Bienne après le départ d’Ehlers. Ceci fait il était quand même facile l’heure de rentrer chez lui pas trop mécontent de son travail, le Stoney. Alors oui, les postes précis du gardien et de l’attaque ont potentiellement été pris en main et on peut décemment attendre plus un effet Huet de la venue de Hiller qu’un syndrome Aebischer. Les deux hommes ne présentent pas le même parcours, ni le même mental. Oui, il y aura sans le moindre doute plus de buts marqués par les Biennois, et oui le jeune Rajala a largement de quoi créer la surprise dans notre championnat.
Après une saison plus que calamiteuse sur quasiment tous les plans, l’été de Steinegger aura été studieux. Force est de constater qu’il aura fait le maximum possible pour apporter des corrections là où elles étaient nécessaires. Du côté du directeur sportif qu’il est, il est en droit de considérer sa mission comme accomplie, en fonction des moyens du bord. Reste maintenant à qui vous savez d’en faire bon usage et de donner une identité de jeu à un groupe habilement amélioré…

Et ça, c’est pas gagné.
Même si le principal intéressé à tout intérêt à faire en sorte de faire fonctionner ce nouveau HC Bienne car au contraire de ce qu’il imagine, les costards-cravates ne tergiverseront plus avant de commettre le blasphème en cas de nouvelle absence de performance. Soyons par contre certains que si ce même HC Bienne tourne bien et vit une saison tranquille, quel que soit le stade de son élimination, Saint-Bidule sera érigé en héros sauveur de la nation reconnaissante. Le sport à parfois la mémoire courte. Et ce n’est pas forcément plus mal.
Bonne saison à toutes et tous! Même aux Lozs enfin libérés de leur trappe!
Photos copyright Hervé Chavaillaz

Écrit par Ludwig Seeländer Diebstahler

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3 Commentaires

  1. Je précise que cet article a été rédigé mercredi 24 août quelques heures avant la confirmation de l’engagement de Mike Lundin.

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