Brandao 1, Bernie 1 !

On prend les mêmes et on ne va pas recommencer. Au terme d’un chassé-croisé palpitant, c’est le néo-Français Brandao et le représentant de Sa Majesté Elisabeth II qui l’ont emporté sur un score de parité. Faute de combattants valables, les deux énergumènes se sont imposés sans gloire.

La piètre qualité de la sélection a été raillée à maintes reprises, la faute à une actualité sportive qui n’a pas été très coopérative. Pour ces mois d’août et de septembre, il est vrai que nous aurions pu faire un effort en sélectionnant l’effectif de Fribourg-Gottéron au grand complet, un joueur du Lausanne-Sport par principe, Fabrice Jaton pour l’ensemble de son œuvre, ou encore Gabet Chapuisat pour être lui-même. Mais il a fallu faire des choix déchirants. Au terme d’une compétition nulle où se sont affrontés des concurrents qui l’étaient tout autant, nous avons eu droit à un verdict tout aussi nul. Contrairement à la logique qui voudrait que le trophée ne soit pas remis en pareilles circonstances, nous allons procéder à une petite entourloupe en décernant le prestigieux prix aux deux vainqueurs ex-aequo : le nullissime Brandao et la non moins nullité Bernie Ecclestone. Présentations des lauréats !A ma droite, vraiment à ma droite, à mon extrême droite, juste un peu plus à droite du couple formé par Marco Truttmann et Donald Sterling, voici un homme exceptionnel. Surnommé le Larry Flint du volant, le Madoff de la Formule 1, le docteur honoris causa de l’orgie façon fish ‘n’ chips, le corruptible d’Ipswich, j’ai nommé l’immense Bernie Ecclestone, le Grand Manitou d’une discipline «sportive» toujours aussi chère à Maïque Perez n’intéressant que quelques désœuvrés qui ne trouvent rien d’autre à foutre que de passer leur fin de semaine à regarder ce sketch aussi grotesque que le bêtisier des Anges de la Téléréalité, saison 12.
Le petit argentier de cette pompe à fric a inventé un concept intéressant en matière de justice. L’achat d’innocence. Le principe est simple : si vous êtes coupable (présumé ou non), il vous suffira alors de payer celui qui vous poursuit afin d’obtenir la reconnaissance de votre absence de culpabilité. Un modèle qui pourrait s’apparenter à notre magnifique régime de jours-amendes, mais avec l’assurance de voir son nom rayé du casier judiciaire. Un joli progrès. Dans le cas de l’octogénaire, c’est un montant de 100 millions de dollars US – une broutille – qu’on lui a suggéré de verser en échange d’une paix royale.

Cela étant fait, Bernie Ecclestone en a profité pour s’en prendre à la situation économique de l’Europe en la fustigeant, elle qui s’apparente de plus en plus au Tiers Monde. En observant ce qui se passe chez nos voisins français, il est vrai qu’on ne peut pas lui donner tort sur ce point. Cependant, le boss de la F1 s’est aussi plaint de l’état économique de l’Allemagne en dépit de son généreux don de 100 millions de dollars US. C’était donc ça : l’as de la corruption n’a pas payé pour effacer son ardoise longue comme le parcours de la sonde Voyager 2, mais, en grand seigneur, il a simplement fait preuve d’altruisme.
Passons maintenant au second larron en foire. A ma gauche, le Zidane bouclé des favelas, le Front National de la Libération de la Connerie, canal merdique, la tête dure du SC Bastia, j’ai nommé Evaeverson Lemos da Silva, dit Brandao pour tous ceux à qui ça fait chier de dire son vrai nom. La spécialité du Français d’origine brésilienne ? Le coup de boule à la mode de Vaulx-en-Velin. Sa caractéristique est d’agir dans des endroits sombres, à l’abri (ou presque) des caméras de vidéosurveillance. Le problème est que la cible Thiago Motta était trop tentante. A défaut de s’illustrer sur le terrain, Brandao a craqué et a balancé son front contre celui de son adversaire malgré la présence de Big Brother. Un coup de sang qui lui a valu la réprobation unanime du milieu footballistique ainsi qu’une suspension de six mois ferme. De plus, un petit séjour par le tribunal correctionnel lui pend au nez pour «violences volontaires commises avec préméditation dans une enceinte sportive», ce qui pourrait lui valoir un petit détour au clou.
Au terme d’un combat particulièrement acharné, le fameux coup de boule de Brandao ne lui a pas permis de prendre le dessus sur un Bernie Ecclestone qui a systématiquement évité les attaques grâce à son imparable défense en billets verts. C’est donc sur un score nul de 94-94 que les deux hurluberlus se sont séparés. Ils se partagent donc le trophée tant convoité du

Pigeon d’Or d’août-septembre

Le plateau de la grande finale de décembre commence à prendre forme avec, comme qualifiés, Laurent Roussey (lauréat en janvier), Massimo Lorenzi (Pigeon d’Or des JO), Pascal Zuberbühler (mars), Alain Jospeh (avril-mai), David Luiz (Pigeon d’Or de la Coupe du Monde) et donc l’infâme binôme Brandao – Bernie Ecclestone. Histoire d’avoir huit fringants finalistes, comme aux Masters de Londres, on lancera encore une élection d’ici quelques jours !
Classement final :
1. Brandao : 94  votes – 30.2 %
    Bernie Ecclestone : 94  votes – 30.2 %
3. Franck Ribéry : 64  votes – 20.6 %
4. Andy Murray : 28  votes – 9 %
5. Mujinga Kambundji : 25  votes – 8 %
6. Paulo Bento : 6  votes – 1.9 %
Nombre de votes : 311

Écrit par Mathieu Nicolet (texte) et Robert Johanson (dessin)

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2 Commentaires

  1. Voilà un article tout à fait délicieux, qui déglingue à la mitrailleuse avec art, et rappelle le Cartonrouge.ch tel qu’on l’aimait !
    Oui, aimait, car malheureusement, malgré une belle embellie pendant la Coupe du Monde, ces temps c’est maigrelet CR, je trouve, les gars ! Un passage à vide momentané, ou un mal plus profond ? Allez, touchons du bois pour la première hypothèse !

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