Ça ne nous avait pas manqué tant que ça

Donc les grandes retrouvailles avec l’équipe de Suisse ont fini en fistage propre en ordre par une opportuniste équipe anglaise. Une défaite rageante mais qui ne donne pas lieu de s’étonner tant les limites de la Nati on les connait maintenant : une attaque inefficace et une défense qui ne présente plus aucune garantie. Quand on joue à la marelle, il ne faut pas essayer de faire croire qu’on fait du base jump.

On ne savait franchement pas à quoi s’attendre en arrivant à Bâle en ce magnifique lundi soir, une date issue du nouveau calendrier de l’UEFA qui promet des stades bien vides lorsque les adversaires seront moins prestigieux. Les nombreuses attentes concernaient surtout le retour des matchs à enjeu après le drame argentin, la première de Petkovic et celle de Sommer en gardien numéro 1.Certes, il est agréable de retrouver une ambiance festive autour de St-Jacques et les petites animations de stade. Il y a l’abominable kiss cam qui demande «d’emprassez votre voisine ou votre voisine» à un public qui ne regarde même pas l’écran. Il y a aussi des Anglais tout bourrés qui n’ont pas compris que les bières étaient sans alcool et nous font penser à ces jeunes naïfs qui se font rouler et achètent des sachets de persil et de menthe pour les fumer mais disent que c’est trop de la bonne. Il y a aussi cette annonce du speaker pour lancer le concours du meilleur supporter qui aura le grimage le plus original (tiens, je me demande si le rouquin avec une moustache d’Hitler croisé lors d’un match à Bolton a fait le voyage ?). Mais la chose qu’on se demande avant tout si l’on va la retrouver, c’est le fait d’être déçu. Pour le coup, on ne le sera pas.

La déception avec l’équipe de Suisse ressemble à un connard de collègue à grosses lunettes et chemises à rayures marrons et jaunes moutarde qui, non content d’être assis toute la journée avec vous, à l’entendre respirer très fort, vous suit encore dans le bus et à la pause café pour vous raconter des histoires de tournois de cartes et de collections de cailloux. On adorerait pouvoir s’en débarrasser mais on sait qu’il sera là à chaque fois qu’on se pointera au bureau (le genre de con qui n’est jamais malade).
Hier soir, ce fut propre en terme de déception. Une défaite réunissant la maladresse, la malchance, la naïveté et ceci, contre un adversaire moyennement concerné. Un moment bien pourri. On pourrait vous résumer ce match en détails si vous l’aviez loupé mais vous auriez le sentiment de l’avoir quand même déjà vu (et pas qu’une fois).
Il y eut cette première mi-temps plate, où personne ne cherchait réellement à se livrer et qui ne démarra que lorsque les errements défensifs de part et d’autre permirent des actions mal finies. Le nouveau système de Petkovic ne semblait pas encore au point pour les joueurs qui se positionnaient davantage un 4-5-1 qu’en 4-3-3. Xhaka, reculé, était plus à son aise mais Seferovic était trop seul devant. Rodriguez était, une fois de plus, le meilleur joueur sur le terrain mais n’avait jamais de solution intéressante autour de lui.
Puis cette seconde période qui fut un peu plus chaude mais se vit ponctuée par deux contre-attaques réussies des hommes d’Hodgson avec l’aide d’erreurs helvétiques affreusement impardonnables. Et on a droit à une fin de match qui donne envie de tout casser (mais on ne peut pas, on est en zone presse).

Certes, on peut sortir de ce match et avoir envie de hurler que Seferovic ne sert à rien, qu’Inler fait tout faux, que Von Bergen n’est plus l’homme de la situation et que Drmic est une chèvre. Mais ce n’est pas vrai. C’est malheureusement le vrai niveau de cette équipe, au final, de perdre contre un (très) moyenne équipe d’Angleterre.
Personne ne mettait en doute que le classement FIFA de la Suisse était évidemment un peu exagéré, mais avec le temps on va bien finir par avoir un doute sur la qualité de ce groupe qui s’est sans doute vu trop fort, trop grand par rapport à la réalité du terrain. Parce qu’au final, on perd quand même. Et on a le droit de se poser des questions au lieu de se dire qu’il y a eu de belles choses sur le terrain. Au bout d’un moment, même une star du porno se demande dans sa carrière pourquoi elle continue de se faire baiser en permanence.
Il paraît que ce n’est pas grave vu que la Suisse et l’Angleterre sont déjà quasiment qualifiées dans ce groupe de pitoyables équipes minables. On rigolerait sacrément moins si le prochain rendez-vous en Slovénie ne se finissait pas comme prévu et que la pression devenait intenable pour éviter de se retrouver barragiste contre la Turquie (ce n’est, bien sûr, qu’un exemple).
Heureusement, le bon point c’est qu’au moins, en venant au match, on n’a pas loupé une finale de Federer dans un Grand Chelem. Mais ça, c’est aussi pour des mauvaises raisons.
Photos Pascal Muller, copyright EQ Images

Suisse – Angleterre 0-2 (0-0)

Parc St-Jacques, 35’500 spectateurs (guichets fermés).
Arbitre : M. Cakir (Tur).
Buts : 58e Welbeck 0-1, 94e Welbeck 0-2.
Suisse : Sommer; Lichtsteiner, Djourou, Von Bergen, Rodriguez; Behrami, Inler, Xhaka (74e Dzemaili); Shaqiri, Seferovic, Mehmedi (64e Drmic).
Angleterre : Hart; Stones, Cahill, Jones (77e Jagielka), Baines; Henderson, Wilshere (73e Milner), Delph; Sterling; Welbeck, Rooney (90e Lambert).
Cartons jaunes : 9e Delph. 91e Lambert.

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5 Commentaires

  1. Papier fort drôle résumant assez bien la lassitude engendrée par la vision du jeu mal inspiré de notre Nati.
    Je me demande si comme punition on ne devrait pas forcer chaque joueur à enfiler la chemise moutarde dont tu parles dans ton article.

    A part ça, autant je l’ai trouvé mauvais au Brésil, autant Seferovic m’a bien plu dans ses mouvements et ses prises de risque….avais-je bu ?

  2. C’était mon 1er match à domicile depuis 2 ans ayant reçu un billet gratuit.

    L’ambiance était vraiment pathétique. Tu te fais regarder bizarrement quand tu oses insulter un joueur adverse ou gueuler sur l’arbitre ou quand tu oses chante. Ces mêmes gens qui suivent le rythme des chants ANGLAIS en tapant dans ces trucs pliants en carton.

    Bref je me suis fait chier et heureusement qu’il y avait les Anglais en ville et dans le stade, c’est le seul truc que je retiens.

    Vivement les déplacements qui s’annoncent bien sympathiques !

  3. ben oui a BALE YA UN PUBLIC DE M….ils ont trop l habitude d ‘avoir l ‘arbitre avec eux et 2 penalty par match… a Genève les match de l equipe suisse sont nettement plus sympa……

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