CAN 2015 : On fait les présentations (1/2)

Alors que la Coupe du Monde, l’Euro, la Copa America ou même la Coupe d’Asie qui bat son plein en moment ça n’est que tous les 4 ans, la CAN c’est tous les 2 ans. Et ça n’est pas pour nous déplaire, même si cela enlève surement un poil de piment à cette compétition. Tour d’horizon des groupes et des équipes de cette 30e édition anniversaire.

Vous n’avez certainement pas pu échapper au feuilleton qu’a engendré l’organisation de la CAN cet automne. Le Maroc ayant finalement refusé d’accueillir la compétition pour des raisons un peu obscures, car on a bien compris que Ebola n’avait rien à voir là-dedans, c’est la petite Guinée Equatoriale qui a hérité de l’organisation du tournoi. Forte de son expérience de 2012 où le petit pays du Golfe de Guinée avait co-organisé la compétition avec le Gabon, ce pays semblait offrir les meilleures garanties pour que la compétition se déroule normalement. Seul bémol, deux des quatre stades (Ebebiyin et Mongomo) ont dû être montés à la va-vite et auront une capacité et un aspect proche du Brügglifeld en pleine jungle. Autre fausse note, le Nigéria, couronné il y a deux ans en Afrique du Sud, sera absent et ne pourra défendre son titre pour cause de non-qualification…

Groupe A : Nzalang Nacional – Diables Rouges – Etalons et Panthères

Le groupe A est assurément le plus faible de la compétition, puisqu’il ne compte aucun ancien vainqueur ni même aucun pays ayant déjà participé à une Coupe du Monde. Se trouvant aux antipodes du groupe de la mort, ce groupe que l’on appellera donc le groupe de la vie, compte des équipes participant assez rarement à la CAN. C’est le cas du pays organisateur, la Guinée Equatoriale qui participera pour la deuxième fois à cette compétition. La dernière (et unique) fois que Nzalang Nacional y avait participé, c’était en 2012, lors de l’édition co-organisée avec le Gabon, il avait d’ailleurs atteint les quarts de finale. Hem… Bon il faut dire que le pays organisateur est bien souvent avantagé lors de compétition comme celle-ci, surtout en Afrique, va savoir pourquoi (même si on a tous notre petite idée). Il faut remonter à 1994 et à la Tunisie pour qu’un pays organisateur ne passe pas le premier tour, c’est quand même balaise et bien ancré dans les mœurs on dira.
Qu’en sera-t-il donc cette année ? Il faut dire que la Guinée Equatoriale revient de sacrément loin. Disqualifiée sur tapis-vert durant le tour préliminaire pour l’alignement non-conforme d’un joueur face à la Mauritanie, l’ancienne colonie espagnole a ainsi été miraculeusement repêchée… Il est vrai que ce petit pays assez riche, ce Luxembourg de l’Afrique, a pas mal défrayé la chronique en Afrique (pas chez nous, parce qu’on s’en fout pas mal) pour avoir naturalisé de manière abusive une série de joueurs brésiliens et sud-américains. Sur l’ensemble de l’effectif, on compte seulement 2 ou 3 joueurs nés au pays. De plus, son entraîneur fétiche Andoni Goikoetxea (celui qui s’est pas mal frité avec Maradona dans sa carrière) a mystérieusement démissionné il y a quelques jours pour être remplacé par un Argentin inconnu Estéban Becker… Un changement de président à la tête de la fédération en serait la cause, un peu étonnant tout ça à une semaine du début de la compétition. Bref, des sacrés épines dans le pied qui suffiront peut-être à condamner le Nzalang Nacional à l’élimination au premier tour, malgré la complicité arbitrale par exemple.
Le Congo (pas la RDC) est un peu le petit poucet de la compétition et aura l’honneur de disputer le match d’ouverture après quinze ans d’absence. Qualifiés surprise de cette CAN, les Diables Rouges sont tout de même responsables de la non-qualification du tenant en titre nigérian. Emmené par le sorcier blanc Claude Le Roy qui a traversé le fleuve Congo et a quitté Kinshasa pour s’installer en face à Brazzaville, le Congo revient lui aussi de très loin. Eliminé lui aussi durant le tour préliminaire de qualification face au Rwanda (aux tirs aux buts), le Congo a été repêché suite à l’affaire du double passeport de Dady Birori. Ce dernier aurait évolué avec le Rwanda face au Congo alors qu’il joue en RDC avec un passeport congolais (RDC) et sous un autre nom. Bref un sacré bordel, un truc qui ne peut arriver qu’en Afrique quoi !
Au final, les deux autres équipes font nettement office de favoris dans ce groupe. Sur une bonne lancée ces dernières années, les Etalons du Burkina ont une belle carte à jouer. Surprenant deuxième il y a 2 ans en Afrique du Sud, le Burkina a loupé de peu une qualification historique à la Coupe du Monde, puisqu’ils se sont fait un peu voler par l’Algérie. Attention donc les Burkinabés font de sérieux candidats à la première place de ce groupe. En même temps est-ce qu’on peut être sérieux quand on se surnomme les Etalons et qu’on est entrainé par Paul Put ? Le Gabon évoluera presque à domicile et aura l’occasion de disputer deux derbys (face à la Guinée Equatoriale et le Congo) dans lesquels ils seront favoris. Emmenés par sa star Pierre-Emerick Aubameyang, les Panthères auront à cœur de racheter leur mortifiante élimination en quarts d’il y a trois ans à domicile face au Mali. Aubameyang avait justement été le héros malheureux de cette maudite soirée puisqu’il avait manqué son tir au but et avait fini par chialer comme une gonzesse, faisant presque de la peine à voir sauf si on est un peu sadique (mais ça n’est pas mon cas).
Le pronostic CR : 1. Burkina ; 2. Gabon ; 3. Congo ; 4. Guinée Equatoriale (eh ouais!)

Groupe B : Chipolopolos – Aigles de Carthage – Léopards et Requins Bleus

On a beaucoup parlé du groupe A, ça tombe on a un peu moins de choses à dire sur le groupe B. On peut tout d’abord remarquer que ce groupe est presque aussi faible que le précédent. Alors ce qui est rigolo, c’est que ces deux groupes s’affronteront en quarts de finale, on est donc sûr d’avoir au moins deux « surprises » en demi-finale.
Le favori de ce groupe est censé être la Zambie, mais ça c’est juste parce qu’ils se sont imposés il y a trois ans lors de l’édition 2012 au Gabon et en Guinée Equatoriale. Vainqueurs à la surprise générale il y a trois ans, les Chipolopolos aimeraient bien rééditer leur exploit qu’on avait volontiers comparé à une victoire de la Grèce à l’Euro. Cette année-là, ils avaient fait leurs Chipolopoulos. Il sera très difficile de répéter un tel exploit, même si ce groupe B semble bien faible. La Zambie disputera tout de même sa 17e CAN, c’est ce qui se fait de mieux en Afrique australe. Ce qui m’a toujours frappé et plu dans cette formation, c’est l’incroyable dégaine de ses joueurs. Alors que les équipes d’Afrique de l’Ouest possèdent souvent des monstres physiques, hyper-baraqués avec des maillots super-moulants, des tablettes de choc et des tresses décolorées ( bref des mecs tout droit sorti d’un clip de rap sur MTV), les Zambiens eux sont tout chétifs, mesurent 1m70 et portent des maillots trop grands. Une autre culture quoi ! Malgré ces points sympathies, on doute que la Zambie un peu en crise depuis son titre, ait les moyens de réaliser un nouvel exploit. Même s’ils ont un des meilleurs gardiens du continent Kennedy Mweene qui en plus tire les pénaltys.
Les autres équipes composant ce groupe sont la Tunisie dont on ne sait pas vraiment quoi dire, le surprenant Cap-Vert et la rafraichissante République Démocratique du Congo. On ne sait pas vraiment quoi dire sur les Aigles de Carthage… Franchement c’est un peu une inconnue. Habitués à se foirer systématiquement depuis une dizaine d’années, on voit mal comment les coéquipiers de Chikhaoui, star de l’équipe, pourraient viser le titre. Bon après on ne sait jamais vraiment avec la Tunisie. Les Requins Bleus du Cap-Vert étaient jusqu’à récemment considérés comme de vrais rigolos. Mais aujourd’hui, ils ne font plus rire personne. En l’espace de 2 ans, le petit archipel a démontré qu’il avait atteint un niveau digne des meilleures équipes africaines. Profitant indéniablement de sa diaspora installée dans toute l’Europe (surtout au Portugal quand même), le Cap-Vert compte bon nombre de joueurs évoluant dans des petits clubs de bons championnats européens. Il faudra donc garder un œil sur cette équipe qui peut viser un quart, même si ça sera sans doute difficile.
Pour terminer, la RDC semble avoir les moyens de réaliser une belle performance. Comptant dans son effectif quelques bons éléments, les Léopards paraissent pour une fois bien armés pour réussir un coup. On citera entre autres l’éternel espoir Dieumerci Mbokani (Dynamo Kiev), le bon Cédric Makiadi (Osasuna), le taulier Youssouf Mulumbu (West Bromwich), le jeune Chancel Mbemba (Anderlecht) sans oublier le fantasque gardien Robert Kidiaba (celui qui fait la danse du cobra). La doublure de l’hilarant gardien n’est autre que le frère cadet de Stève Mandanda, Parfait Mandanda (putain le prénom, ils ont osé !) dont on dit qu’il est meilleur que le grand frère, c’est dire la qualité de cette équipe. Enfin citons encore une des nouvelles coqueluches de Premier League Yannick Bolasie qui explose totalement du côté de Crystal Palace. Un bel effectif qu’il faudra assurément surveiller de près.
Le pronostic CR : 1. RDC ; 2. Zambie ; 3. Tunisie ; 4. Cap-Vert

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