Ou comment le HC Bienne entend se prémunir contre le syndrome de l’Ilfis, lui qui vient de débuter sa dernière saison dans son temple un peu daté je vous l’accorde.
Des sous ok, mais on en fait quoi ?
Parce qu’avoir des moyens à disposition, à Bienne, on a pas trop l’habitude. Le plan d’action de celle qui fut fourmi est simple : investir, dépenser les moyens supplémentaires alloués par des donateurs dont l’engagement envers ce club dépasse l’entendement, mais de façon intelligente et réfléchie. L’analyse des carences de 2013/2014 ne requiert pas de doctorat ès sciences du hockey et se boucle en à peu près autant de temps qu’il n’en faut pour compter les buts marqués par Bienne l’an passé.
Car c’est bien là que le bât blessait, dans l’impuissance chronique d’un groupe en panne de buteurs, dans l’issue systématiquement stérile d’efforts pourtant incontestés, car on ne saurait certainement pas leur reprocher un quelconque manque d’engagement. En bref, ça donnait souvent la trique mais ça n’allait jamais plus loin. Ou que trop rarement.
Et comme un bon Biennois ne le reste jamais longtemps – Biennois je veux dire – le mal devait encore s’aggraver avec le retour à la Spengler Cup Verarschung Arena de Marc Wieser, lui qui était le seul helvète avec un brin de sens du but. D’ailleurs à voir son début de saison davosien, les regrets liés à son départ n’en sont que plus justifiés.
La mission qu’il n’avait pour seule option que d’accepter était donc pour le directeur sportif Steinegger de rameuter des gars sachant planter des goals. Exit le digne successeur du ventilo Rico Fata qu’était Ryan McMurchy, oublié l’honnêtement efficace Brendan Bell, dégagé le besogneux Eric Baudoin, mais ça c’est quand même un peu de sa faute à lui. Jouer au poker c’est bien, mais il ne faut pas oublier qu’on risque de perdre. Des importés, on ne conserverait que le très irrégulier mais toujours bon pour un coup totalement imprévisible Spylo ainsi que le techniquement très convaincant Umicevic.
Comme le marché national est toujours aussi sec pour qui ne peut pas s’adjuger les services d’une pointure 1 voire 2 saisons à l’avance comme cela devient la mode, il fallait donc mettre le paquet sur les deux étrangers restants. Je vous passe le détail des profils des heureux élus que sont Olausson et Arlbrandt, pour ne faire que ce résumé : c’est du lourd. C’est du très lourd.
Ajoutons le retour au bercail in extremis d’un Wellinger qui n’aurait jamais dû partir, la montée en première équipe du très romand Jelovac, et l’arrivée de Steiner. De quoi expédier Christian Moser en 3e ligue coréenne et donc solidifier l’édifice défensif seelandais qui peut s’appuyer sur un Anthony Rouiller qui a tout pour s’ouvrir une carrière royale. A moins que Glen Hanlon n’ait fait le voyage pour observer Kevin Fey, mais j’ai quelques doutes.
D’ailleurs en ce qui concerne Igor Jelovac, je ne saurais trop conseiller à mes estimés confrères de la Capitale de l’Univers de gratter un peu dans la politique de développement des juniors du LHC. Si je me souviens bien, des noms comme Hiller, Lötscher, Diem, El Assaoui, et maintenant Jelovac ont tous en leur temps été déclarés insuffisants pour Malley. Comme quoi…
C’est bien joli tout ça, mais sur la glace ça donne quoi ?
Et bien ça fait que tout se passe différemment que l’an dernier jusqu’ici. Pas convaincus ? Je vous le démontre : une victoire contre un LHC dont le nouveau car au luxe ostentatoire a dû être trop confortable, tout endormis et paniqués qu’ils furent en ouverture samedi soir (quand même, se faire prendre de vitesse sur toute la longueur de la pato par UNTERSANDER, faut pas exagérer, on avait plus vu ça depuis Kane), puis une courte défaite (oui, de ces défaites d’un but qu’il s’agira justement de ne plus trop reproduire) à Berne ; 6 buts marqués par 6 joueurs différents ; des Biennois qui vont au bout de leurs charges ; et je vais m’arrêter là.
Ce Bienne-là, pour ce qu’il a démontré après à peine deux rencontres, ne mérite pas le sort que l’intelligentsia prillérane lui souhaite pourtant ardemment. Il ne crèvera pas. Il ne soulèvera pas le porte-parapluie ultime non plus entendons-nous bien. Mais sans artifices magouillo-financiers, sans mécénat dictatorial mais fragile, loin de tous ces tumultes auxquels d’autres adresses sont abonnées, Bienne poursuit la lente survie avant de recevoir enfin, l’été prochain, un outil lui permettant de générer de quoi se construire et se financer de saines ambitions. Dans l’idéal, une élimination en quarts de finale ou après le tour intermédiaire des sous-la-barre serait une bonne issue à une bonne saison. Histoire d’avoir le temps de faire les cartons. Et de dire au revoir dignement à ce que certains considèrent comme un tas de ruines, mais qui pour d’autres a toujours été une seconde maison depuis près de quatre décennies. Quoi qu’il arrive, il me manquera quand même, mon Stade de Glace.
A vérifier dès mardi soir aux Vernets, contre les poetic lovers de la ligue. Un grand moment de romantisme en prévision. A ne manquer sous aucun prétexte !
Photos Pascal Muller, copyright EQ Images
Écrit par Ludwig Seeländer Diebstahler
Mouais.
On verra bien si le nouveau stade de glace va apporter tant que ça à Bienne. Rappi est toujours Rappi depuis que son Lido a été remplacé.
Et puis je me demande quand-même où les Biennois trouvent les ressources pour rameuter tous ces grands joueurs et surtout comment ils font pour se planter chaque année avec un tel contingent. Je sens déjà venir les pleurnicheries (Ambri Piotta comme ennemi) si ces derniers se retrouvent au dessus de la barre à la fin de la saison.
Pour le match contre le LHC je ne peux pas juger n’ayant eu que mes oreilles pour suivre le match à la radio vu que je suis à l’étranger pour toute la saison. Mais d’après ce que j’ai entendu en effet on s’est bien fait rouler dessus.
Mais vu la logique des résultats on a :
– Bienne qui bat son adversaire direct facilement et qui perd de justesse contre un SCB dont on ne sait rien cette saison.
– Lausanne qui bat facilement les Gaydoul Flyers alors vice-champions.
– Fribourg qui se prend une flopée de goals contre un HCD annoncé en fin de cycle.
Les seuls dont on peut à peu près aperçevoir un semblant de régularité pour la suite c’est le Z et dans un autre registre leurs voisins St-Gallois.
Si d’ailleurs ces derniers pouvaient enfin nous épargner d’une autre saison dans l’élite en laissant leur place à Langnau (ou même avec Olten on y gagne) ça serait pas de refus.
@Selav_e
Je me marre quand même un peu là.
1) Les ressources ? Je l’ai écrit, le supplément d’un demi-million a été spontanément voté par les donateurs, avec pour but d’éviter le scénario de la saison dernière
2) Les nouveaux stades vont permettre d’augmenter le budget du club d’environ 2 millions, voilà tout simplement ce qu’ils vont amener… 9 loges VIP (déjà louées) + le catering + le naming
3) Se planter chaque année avec « un tel contingent » ??? C’est nouveau ça ? ça fait depuis la promotion que tout le monde se fout de la gueule des biennois avec leur équipe semi-ligue B ! Ne viens pas parler de « tel contingent » maintenant.
Quand Kloten, Lugano, Bern, Gottéron se plantent, ça c’est des surprises, mais pas « le contingent » biennois, soyons sérieux la moindre.
Je te rejoins dans la fin. Très bien d’avoir les Gaydouls cheaters tout tout en bas, et espérons vraiment qu’une vraie région de hockey comme Langnau remplace Rappi.
l’intelligentsia prillérane
alors celle la, fallait l’inventer. Joli
Bravo L.S.D. pour être le premier à prendre l’initiative d’une ébauche de présentation d’un club de hockey.
Que se passe t-il sur CR ? On était habitué à lire chaque année en ouverture de saison, les différents chroniqueurs se convertir en mode divinateurs et passer à la moulinette les + et – de chaque équipe tout en profitant de relater leurs pronostiques.
Ou ai-je loupé un chapitre mais il me semble n’avoir rien vu de semblable cette fois-ci.
Ou sont passé tous ces frénétiques de la plume, de la canne et du palet ? Sont-ils devenus à ce point modérés pour ne plus oser interpréter leurs opinions ou devenus trop gourmands pour refuser le bénévolat ?
J’ai un peu l’impression que, à l’image de LHC.ch la ferveur du hockey se meurt en Suisse romande.
Au moins il reste le HC Bienne et ses partisans pour sauver la façade.
Je suis parfaitement d’accord avec HCB Olééé!! Je me réjouissais du commencement de cette nouvelle saison, et j’en suis encore à me demander si elle a bien commencé…
Pareil que les 2 précédents.. Plus de chroniqueurs? Ceci dit, heureux de relire LSD, vraiment, j’adore ta plume!
Bon, le championnat romand (no offence amis biennois) commençant ce soir, gageons que nous aurons un article d’ici peu, soit pro FG, soit anti GSHC et McSorley comme il est de coutume ici..
Comment ça je polémique déjà?
A ce soir pour voir les méchants et violents genevois agresser les pauvres mignons fribourgeois!
Ludwig: Mes propos sur Bienne étaient ironiques. On sait bien qu’à lafin de la saison Arlbrandt sera encouragé à commencer à jouer au curling par les Biennois. C’est toujours pareil. La saison passée Spylo était le seul qui surnageait un petit moment au dessus des boulets qu’il traînait avant de finalement revenir à un niveau de chèvre de temps en temps histoire de maintenir un semblant de solidarité.
Pour les finances je suis pas d’accord mais bon on verra bien. Et je parlais surtout des pleurnicheries des dirigeants envers Ambri la saison passée qui sous-entendaient presque que « c’est pas juste » qu’ils soient en playoff vu leur façon de gérer leurs finances.
Bienne est censée être une ville de hockey à ce que je sache. Comme toutes les équipes romandes d’ailleurs.
Les excuses seront à chercher à ailleurs mais comme dit précédemment: on verra bien.
@Selave
La différence entre Ambri et Bienne c’est que quand Bienne se paye des étranger comme cette année ben la saison suivante le HC Bienne ne doit pas mettre en place une x ème action populaire pour SAUVER AMBRI!
Mais bon, Ambri on les aime bien et il serait dommage de les perdre c’est sur.
« Ambri on les aime bien »
Parle pour toi. Je trouve ce club personnellement détestable (bien plus que Bienne d’ailleurs) mais ça ne regarde que moi.
Surtout que c’est des Lausannois en pire (la passion chez eux a encore plus de brevets que chez nous c’est pour dire) donc je comprends pas la hype de cette gentillesse envers ce club. En revanche je comprends pas qu’on puisse les désigner responsable de quelque magouille financière que ce soit. Pour ça y’a les banlieusards qui méritent bien plus d’être montrés du doigt même si ils ont déjà pas mal de monde contre eux au final.
Ambri je les aimais bien il y a 15-20 ans. C’est bien fini.
Il y a plusieurs niveaux à considérer :
– établir un budget honnête, déficitaire, et prévoir dès le départ comment les pertes seront compensées (apports des membres du CA, des donateurs). Aucune surprise, transparence. Pour Bienne, on parle de quelques centaines de miliers de francs par saison depuis la promotion.
– établir un budget mensonger et déplorer des pertes colossales à la fin de l’exercice et avoir un gentil propriétaire qui renfloue de sa poche à hauteur de milions chaque fin de saison !
– établir un budget mensonger et déplorer des pertes colossales à la fin de l’exercice et aller quémander encore et encore l’argent des gens, année après année, là aussi à hauteur de plusieurs milions.
Et je ne parle même pas des épisodes de fraudes aux assurances sociales ou obligations, des défauts de paiement, des sursis concordataires ou autres affaires de caisses noires (spéciale dédicace à notre nouveau chef des arbitres, M. Beat Kaufmann…).
Le constat est que tricher, puisque c’est tricher que de jouer avec des moyens qui ne sont pas à disposition, n’est pas punissable.
Pas en l’état des structures de notre ligue.