Cette fois, c’est bel et bien fini…

A l’image de sa saison, Servette n’a pas fait grand-chose de juste au Cornaredo. Défaits 2-0, les Grenat n’ont plus rien à espérer de cette saison qui fut celle de toutes les erreurs : joueurs, staff, direction… L’erreur est collective et les répercussions pourraient être néfastes sur le plan financier notamment.

Après l’échec du maintien la saison dernière, Servette s’apprête une nouvelle fois à connaître une saison de vide. On le sait depuis maintenant fort longtemps, les espoirs de retrouver la Super League se sont estompés comme une fumée de Gitane après un début d’année 2014 complètement raté. L’honneur, voilà donc sur quoi s’appuient les irréductibles fans grenat qui suivent encore ce club. L’honneur de terminer ce championnat le mieux possible, l’honneur de ne pas sombrer complètement. Bref, le total contraire de ce qui a été aperçu sur le terrain lundi soir.Une fois encore et comme depuis deux ans, le jeu proposé aura ennuyé au plus haut point. Cela devient presque normal et au fond c’est peut-être cela le plus triste. Que dire de plus ? La saison est terminée depuis quelques semaines et la liste des erreurs commises est bien trop longue pour prétendre à une éventuelle montée. Plutôt que de renforcer le secteur défensif, le club est allé chercher Margairaz qui ne joue plus depuis 6 mois ainsi qu’Aiyegbusi qui n’aurait sans doute pas sa place dans la plupart des clubs de 1ère ligue. Sans attaque, on ne peut pas gagner mais sans défense, on est sûr de perdre. Servette en a fait la douloureuse expérience.
Un festival d’approximations dans les passes, un manque de talent de part et d’autre, une qualité technique bien trop faible et, pour couronner le tout, un groupe qui ne vit pas bien : les raisons de la défaite à Lugano sont nombreuses. Inutile de lancer la pierre à M’Fuyi, Markovic ou autre Pont car l’échec comme la victoire est collectif dans ce sport où il est bien plus facile de trouver un bouc émissaire plutôt que d’analyser les maux de la triste saison que sont en train de vivre les amoureux de ce club.

Nous parlions de «répercussions néfastes sur la plan financier» malgré l’assurance incarnée par Hugh Quennec. Il est évident que certains investisseurs vont finir par perdre patience. Cela avait été le cas lors de la descente du club et c’est logiquement que d’autres départs devraient suivre après ce nouvel échec. Le crédit de Quennec et de la direction dans sa globalité est largement entamé et cela ne devrait pas s’améliorer de manière significative.
Pourtant, il ne faut pas forcément tout jeter à la poubelle. L’émergence de Rodriguez et de Dominguez prouve que Servette arrive encore à former des jeunes joueurs performants. Ce point mérite d’être relevé car c’est sans doute en passant par la case formation que les Grenat pourront à nouveau briller. Le chantier reste cependant vaste mais l’avenir pourrait sourire aux jeunes du cru et donc à Servette.
Evidemment, pour que le projet se mette en place, il convient de nommer un entraîneur avec un vrai projet et un staff compétent et, après seulement, nous pourrons éventuellement parler de retrouver l’élite. Le travail est donc conséquent et beaucoup de choses doivent être améliorées voire changées. C’est le prix à payer pour honorer au mieux la devise de la cité de Calvin : «Post Tenebras Lux».
Photo Pascal Muller, copyright EQ Images

FC Lugano – Servette FC 2-0 (1-0)

Cornaredo, 1’320 spectateurs.
Arbitre : M. Jaccottet.
Buts : 32e Tosetti 1-0. 72e Rafael (penalty) 2-0.
Lugano : Russo; Maffi, Borghese, Basic, Markaj; Everton, Rey: Tosetti, Dubajic (73e Sabbatini), Bottani (60e Guarino); Rafael (90e Martinovic).
Servette : Müller, Rodrigues, Mfuyi, Routis, Markovic; Doumbia, Pont (16e Hasanovic); Tréand, Dominguez (70e Pasche), Marazzi; Tadic (62e Roux).
Cartons jaunes : 23e Routis, 41e Hasanovic, 45e Tréand, 62e Rodrigues, 68e Rafael, 82e Tosetti.
Notes : Servette sans Dams, Margairaz (tous deux blessés), Sauthier, Bytyqi, Cespedes, Crettenand et Bua (à disposition des M21).  

Écrit par Sacha Roulin