Comme une série spoilée

Les retrouvailles avec l’équipe de Suisse étaient particulières. Après une année marquée par une Coupe du Monde dont on ne saura jamais trop quoi penser, suivi d’un début de qualification laborieux, nous avons eu droit à une pause quasi-légendaire en terme de durée. Un compte-goutte de matchs, une fois tous les quatre mois, qui franchement n’est pas le meilleur calendrier pour se prendre d’une passion fiévreuse.

Donc l’Estonie, cette équipe qui éblouit encore nos souvenirs de qualification en 93 était au menu du soir. Il n’y a pas beaucoup de monde qui s’en rappelait avant d’allumer sa télévision. Les cerveaux de la plupart des fans de la Suisse déjà se mettaient en route pendant un quart de seconde pour se rappeler : «on est mal barré dans ce groupe ou non ?», «il faut absolument gagner il semble(?)». Impossible d’avoir un profond intérêt pour une campagne aussi plate. C’est quelque chose qu’on regarde comme si un connard vous annonçait que Jon Snow va claquer dans la prochaine saison de Games of Thrones ou que, en fait, Dark Vador n’est pas mort dans le prochain Star Wars. Ou qu’à la prochaine St-Valentin vous allez discuter avec votre copine pour conclure que c’est une fête naze commerciale mais que vous allez quand même courir luisant chez le fleuriste de peur de vous taper une vexation froide à la maison. Ou qu’à Noël prochain le petit Jérémy va être obligé de réciter une poésie chiante et cul-cul sur Jésus, forcé par ses parents pour faire plaisir aux autres adultes qui, en fait, préféreraient que Jérémy garde ses crottes pour l’école et n’interrompe pas les digestifs.

Bien sûr le spectateur est content de voir les Suisses mettre trois goals et l’emporter. On ne crachera même pas sur le but de Seferovic, réussite aussi moche qu’un Mediamarkt construit dans une réserve naturelle. Mais on n’a entendu nulle part des bruits sourds de pieds qui sautillent depuis leur canapé. La vie du foot international est plate ces temps. Cette défaite contre l’Angleterre du premier match a inséré comme un SIDA de l’enthousiasme dans les esprits des fans. On en reparlera à la fin de la qualification mais malheureusement, la seule chance de connaître un peu d’excitation ne pourra être due qu’à une éventuelle situation critique dont il faudra se sortir. Et ça, ça serait le comble.

Retournons dans nos habitudes, attendons de déménager, de voir des bébés sortir du ventre de nos amies, de prendre l’autoroute le matin, de manger des glaces… Le prochain rendez-vous de la Nati est en juin. Juin c’est loin, on a tout un printemps à vivre avant cela.

Et ce n’est pas un amical plat contre les Ricains la semaine prochaine qui contribuera à façonner une joie de vivre à suivre ce football-là.

Faisons avec, gagner sans intérêt c’est toujours mieux que perdre sans intérêt…

Suisse – Estonie 3-0 (2-0)

Swissporarena, 14’500 spectateurs (guichets fermés).
Arbitre : M. Makkelie (PB).
Buts : 17e Schär 1-0. 27e Xhaka 2-0. 80e Seferovic 3-0.
Suisse : Sommer ; Lichsteiner (77e Widmer), Schär, Djourou, Rodriguez ; Behrami, Inler, Xhaka (86e Frei) ; Shaqiri, Seferovic, Drmic (62e Stocker).
Estonie : Pareiko, Teniste, Jääger, Klavan, Kallaste ; Vassiljev, Dmitrijev (62e Kruglov), Mets, Antonov ; Zenjov (86e Alliku), Anier (56e Ojamaa).
Cartons jaunes : 44e Zenjov. 51e Dmitrijev. 56e Xhaka. 91e Frei.

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4 Commentaires

  1. C’est vrai que 4 mois d’attente c’est long, beaucoup trop long même. J’en viens même à regretter les matches amicaux de février, c’est dire…

  2. En fait, les matchs de l’équipe suisse, c’est aussi rare que les articles sur CR.
    Difficile de s’enthousiasmer, en effet…

  3. Si c’est pour écrire des articles comme ça, ça ne vaut pas la peine. Fermez ce site une bonne fois pour toute si ça vous amuse si peu d’y écrire.

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