Coréection à Porto Algérie

S’il y avait bien une affiche alléchante lors de ce premier tour que je n’aurais manqué pour rien au monde, c’était bien cette Algérie – Corée du Sud de derrière les fagots que seule la Coupe du Monde peut nous offrir. Après s’être tapé une saison entière de Champions League, c’est extrêmement rafraîchissant et ça rappelle à ceux qui en doutent que le foot ce n’est pas que s’astiquer devant un énième Bayern – Chelsea verrouillé par leurs pléthores de stars, mais aussi, et même surtout, ces rencontres improbables où on s’enflamme devant une ouverture lumineuse de Carl Medjani, défenseur central de Valenciennes ou un arrêt de Raïs M’Bolhi, portier du CSKA Sofia.

1. Le résumé.  Après une première rencontre où les Fennecs avaient certes opposé une belle résistance aux Diables Rouges mais en jouant contre nature, Coach Vahid avait décidé de revenir à ce qui fait la force de l’Algérie : le jeu et l’offensive. Et comme en face, les Sud-Coréens n’étaient pas à même de résister, on a assisté à un festival de buts à Porto Alegre. Décidément, l’exploit de 2002 est bien loin et on ne peut s’empêcher d’être de plus en plus convaincu que celui-ci était en grande partie dû à la partialité de l’arbitrage lors de cette Coupe du Monde asiatique. Un peu comme pour le Brésil cette année.
2. L’homme du match.
Islam Slimani. Avec son doux prénom et sa tête de repris de justice tout juste évadé de Fleury-Mérogis, l’attaquant algérien du Sporting Lisbonne a dansé sur le ventre mou des Coréens. Avec une réussite sur ses 4 tentatives de tirs au but, il aura de plus été dans tous les bons coups et sa dépense d’énergie impressionnante, finissant même la rencontre au bord de l’épuisement. Rusé comme un fennec, il aura constamment pesé sur une défense aux abois et restera celui qui aura fait sauter en premier le cadenas rouillé des Asiatiques.
3. La buse du match.
Ou plutôt les buses du match. Tout d’abord parce que je ne suis pas particulièrement physionomiste pour reconnaître les faciès des Coréens et que ma connaissance limitée des patronymes locaux ne me permet pas de me baser sur ce mode d’identification, et ensuite parce qu’il serait injuste d’en blâmer l’un plus que l’autre. Quoi qu’il en soit, c’est un zéro pointé pour les deux joueurs coréens qui étaient a priori censés former la charnière centrale de leur formation, j’ai nommé Hong Jeong-Ho et Kim Young-Gwon. Ils ont tout simplement été désastreux, lents et semblaient évoluer ensemble pour la première fois de leur carrière. Un peu comme Djourou et Senderos vendredi quoi. 
4. Le tournant du match.
C’est avant le début de la rencontre que celui-ci a tourné. En apportant 4 modifications dans son onze de départ par rapport au match ultra-défensif disputé par les Fennecs face à la Belgique, Coach Vahid a vu juste et les Algériens ont immédiatement pris à la gorge les Diables Rouges asiatiques et leur donner finalement une leçon de football offensif en pratiquant ce qu’ils savent faire de mieux. L’attitude des hymnes était flagrante lorsque les joueurs algériens chantaient à tue-tête le Kassaman pendant que les pseudo-guerriers Taegeuk fermaient les yeux, effrayés par l’ennemi.

5. Le geste technique du match.
On joue la 60ème minute à l’Estadio Beira-Rio, l’Algérie mène 3-1 mais les Sud-Coréens pressent dans cette première partie de seconde mi-temps, lorsque Ki Sung-yueng, le milieu de terrain de Swansea, décroche un tir aussi violent que soudain qui part dans la lucarne des buts défendus par Raïs M’Bolhi lorsque ce dernier, d’une superbe manchette, peut détourner en corner. Ce dernier ne donnera rien et sur le contre, Yacine Brahimi permettra à ses couleurs de prendre le large. Une parade de grande classe pour un arrêt déterminant. Ou le possible tournant du match qui n’eut pas lieu.
6. Le geste pourri du match.
 
Comment la FIFA a-t-elle pu laisser à M. Roldan, déjà en-dessous de tout lors de Mexique –Cameroun, le soin de diriger cette partie ? C’est déjà un scandale en soi mais en plus cela  aurait pu avoir de fâcheuses conséquences lorsque celui-ci oublia un pénalty pour les Fennecs dès la 4ème minute de jeu.
7. Ce match m’a fait penser à…
Khaled. « On va dribbler…On va marquer…Oui c’est la vie…Lalalala… »
8. L’anecdote.
D’origine pied-noir de par mon père, je n’avais pas particulièrement de raison de m’enflammer pour l’Algérie. Et pourtant. Quel pied j’ai pris devant cette équipe. La France a bien fait de laisser ce pays voler de ses propres ailes. « Je vous ai compris » avait dit l’autre. « On a fini par te comprendre » peuvent maintenant dire les joueurs à Coach Vahid.
9. Le tweet à la con.
« #CDM2014 : Tiens, il semble y avoir plus de Français chez les Fennecs que chez les Bleus #Marine »
10. La rétrospective du prochain match.
Opposés à la Grande Russie dans un véritable seizième de finale haut en couleurs, les Fennecs renoncent aux millions de Blatter et de Poutine et boutent la Sbornaja hors de la compétition pour fêter une qualification historique pour les huitièmes. Pendant ce temps, la Corée du Sud persiste dans sa médiocrité et se fait atomiser par la Belgique dans le derby des Diables Rouges. De rage, elle balance deux missiles sur Pyongyang et ses troupes franchissent le 38ème parallèle avec les conséquences qu’on imagine.

A propos Grégoire Etienne 81 Articles
...

Commentaires Facebook

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.