Croche-patte : ckisuila ? Yvi1dou ?

Il vient de nous rejoindre et pour ceux, qui, après avoir lu ses premières saillies, se demandent «mais ckisuila» ?, voici l’interview de Pascal T., par Pascal T… comme on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même…

Pascal T.: Salut, peux-tu te présenter brièvement pour les lecteurs de CartonRouge.ch ?
Pascal T: Salut, je m’appelle Pascal.
C’est plutôt concis.
Oui.
C’est dans ta nature ?
Non, je suis plutôt… circoncis. Et c’est plus acquis qu’inné.
Un auto-interview? C’est bizarre non ?
Tout d’abord, personne ne m’a proposé de le faire… et comme je pense qu’il est primordial de présenter les petits nouveaux quel que soit l’environnement de travail dans lequel ils débarquent… Ensuite, cela évite tout de suite les questions à la con du genre «quel est ton plat préféré»… ou je ne sais quelle ineptie coutumière de tous les interviews, surtout dans le domaine du sport ! Enfin, cela me permet d’aller à l’essentiel et de ne pas vous perdre, chers lecteurs, dans des considérations métaphisico-philosophico barbantes…
Mais pour être tout à fait franc, je suis un fan inconditionnel de Poutine, de Ben Ali, de Mohammed VI, de Joseph S. Blatter et de tous ces démocrates qui démontrent que le pouvoir rondement mené ne s’embarrasse pas d’une quelconque opposition… alors autant se poser les bonnes questions tout de suite.
Pourquoi une nouvelle rubrique dans CartonRouge.ch ?
T’es pas frustré toi lorsque tu constates qu’aucun nouveau missile n’a été tiré et que la page d’accueil de ton navigateur s’ouvre depuis trois jours sur la 200’262ème frasque du génie de Valère et Tourbillon.
Ben oui.
Alors tu as la réponse à ta dernière question…

Attends, tu te poserais pas en sauveur de la nation là ?!
Hum, je vais de nouveau devoir me fendre d’une explication de texte moi…
J’ai juste constaté que ce canard s’essouffle en plein vol au dessus du bourbier sportif, et que sa migration vers les terres impertinentes de l’anti-conformisme primaire prend du retard. Sept ans de bénévolat ça use, même les grandes gueules les plus endurcies… même les lames les plus tranchantes de la rhétorique… même les passions frappées au coin de la persévérance. De telle sorte que je craignais qu’une nouvelle ère glacière de la pensée satirique n’envahisse nos monts et nos vallées. Alors du coup, j’ai eu envie d’agir plutôt que de me répandre en sempiternels borborygmes contre la fainéantise grandissante de quelques plumitifs gorgés de houblon, des jeunots post-pubères qui préfèrent se prélasser lascivement sur les planches vermoulues de leurs incertitudes plutôt que de s’asseoir et, avec acharnement, inventer du talent à l’actualité sportive afin de mieux la torturer… Ouf…
Ainsi, pour répondre précisément à ton exclamation précédente, si mes obscures pensées font le joint entre la clarté des uns et les illuminations des autres, c’est tout bénef’ pour les lecteurs et leur impatience chronique.
Soit… mais pourquoi CartonRouge.ch justement et pas d’autres journaux satiriques ?
J’hésitais tout d’abord à réveiller les consciences syriennes, mais là-bas, à part le golf, je ne vois pas très bien quel sport honnir… Il y avait aussi la Tunisie, bien connue pour sa liberté de pensée, véritable sport national; mais finalement, c’est si jouissif d’être assis sur mon balcon, face aux Alpes, le lac presque à mes pieds qui trônent sur la table, mon Mac flambant neuf sur les genoux, un rhum de 23 ans d’âge à portée des lèvres, et d’éjaculer ma haine du sport d’élite et de ses satellites.
De plus, entre deux insanités, si je peux me payer le bec du chantre de la satire sportive de ce pays, je ne vais pas me gêner pour piquer là où ça fait mal… Ensuite, je suis un incorrigible narcissique et le plaisir d’écrire est pour le moins aussi attirant que celui d’être vu… heuuu d’être lu… (excuse ce lapsus !).
Enfin, cela fait presque deux lustres qu’un de vos éminents rédacteurs et moi écumons les tables de poker et vidons les poches de nos amis, il me semblait donc normal de commencer à infecter la salle de rédac’ de CartonRouge.ch… entre deux paires d’as et trois bad beat, nous en parlions depuis longtemps.
Bref, j’aime écrire… mais qu’est-ce que le savoir-faire sans le faire savoir ?
Oui mais bon, quel rapport avec le sport?
Je déteste ce que je perçois du sport. Le sport de masse hein, on s’entend… celui qui passe à la télé, pas le hornuss ou le volley qui rassemblent autant de monde qu’il y a de spectateurs éclairés sur les gradins du Lausanne sport… pardon, du FC Lausanne! Ce sport pour tous donc, est une suite hebdomadaire de tricheries, de mesquineries, d’absurdités proférées ou faites par des gens qui étalent leurs frustrations, leurs limites et leurs incohérences au grand jour et sans honte. Pire, malgré l’indigence affichée des sportifs de pointe, ces derniers sont adulés… A se demander si finalement je ne devrais pas taper sur les disciples plutôt que sur leurs dieux de pacotille.

Qu’est-ce que tu es sérieux !
Oui tu as raison… mais je n’écris pas pour CR dans le but de faire un essai philosophico-psychologico-merdique sur le sport. Ni d’ailleurs pour faire croire que c’était mieux avant, n’étant pas nostalgique pour deux balles ! Mais puisque beaucoup de gens qui gravitent autour et dans le sport se sont affublés d’un nez rouge, autant en rire et se foutre ouvertement d’eux en laissant une trace écrite de leurs gesticulations tristement désopilantes. L’anonymat étant le garant de toutes les dérives, les sportifs et leur entourage savent qu’avec un journal comme Carton-Rouge, le leur, d’anonymat, n’est pas vraiment assuré.
Tu me sembles un peu extrémiste non ?
Pas le moins du monde… Mettre les extrêmes en évidence n’implique pas de faire des généralités. 
Tu as pu constater que Carton-Rouge, c’est aussi l’interaction. Qu’en penses-tu et qu’aimerais-tu dire aux lecteurs qui prennent la plume pour commenter tes papiers.
Cette interaction n’est pas banale, ni commune. L’écriture est souvent à sens unique. Ici, il y a des réactions rapides qui te renvoient une image de ce que tu fais. Ou pour être précis, de comment tu as été perçu. Cela donne du corps à ce journal. Cela me force aussi à revenir sur mes écrits, histoire de constater si c’est moi qui ai déconné grave ou si c’est le lecteur qui ne devrait pas boire en lisant et vice et versa. Dans tous les cas, cela signifie déjà qu’on a été lu. On ne refuse pas une publication… c’est un honneur d’être lu jusqu’au bout… et je comprends qu’on puisse s’arrêter avant la fin du premier paragraphe.
Quoiqu’il en soit, je continuerai à être différent dans la différence en attendant de l’être dans l’indifférence.
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Si vous avez manqué :
Candy au pays des bisounours  Pas si Constantin que ça  Le vilain petit panard 

Écrit par Pascal Trepey

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