Croche-patte : Godzilla-Dracula : 0-1

Pouf pouf je me marre. Entre deux parties de poker ou même pendant une partie, je me tape plus de matches en 10 jours que ces dix dernières années… Le Mondial me donne aussi l’occasion d’aboyer contre la tolérance que le fan de base accorde à ses idoles… Une tolérance qu’il n’accorde jamais à l’automobiliste qui ne démarre pas assez vite au feu ! Et encore moins à ses propres gosses ! Je peux donc gonfler mes petits pectoraux et montrer les dents mais à ce petit jeu, je suis largement battu par certains acteurs sur le terrain.

M-A-G-N-I-F-I-Q-U-E ! Alors que je m’apprêtais à te lâcher la grappe, cher lecteur, avec mes «ronchonneries» sur le sport en général et le football en particulier ; alors que je m’apprêtais à te laisser gesticuler et siroter ta bière tranquillement ; alors que je m’en voulais presque de perturber ton trépidant quotidien, les yeux rivés sur un rectangle vert dans un rectangle noir, je me suis obligé à regarder d’un œil (fopadek kan mem), le match Italie – Uruguay. 
Autant le dire tout de suite, sur le sujet, je suis tel la moule sur son rocher et à l’inverse, mes belles résolutions volent en éclat au premier coup d’épée, fut-il dans l’eau. Alors à 18h tapante j’étais à l’affût. Imaginer les trois équipes latines expulsées de la compétition est d’un raffinement tel, que même les meilleures tables de l’hexagone ne rivalisent que du bout de la fourchette. A la décharge du top des chefs toqués, pas tout le monde a une famille italienne, des amis espagnols et des élèves portugais. Résultat du match ? Et un et deux et trois… avec le Portugal de l’affreux Pepe. Le tiercé est complet.
J’étais aussi à l’affût d’une frasque de la peluche transalpine… Mario Barwuah Balotelli. C’est fou ça, de jouer si jeune à un niveau si élevé… Mais jouer une Coupe du monde à moins de six ans d’âge mental, est-ce bien raisonnable ? Quoi il est plus vieux, quoi il est plus vieux ? Dites-moi pas qu’un type qui est capable de célébrer un but en soulevant son maillot pour se plaindre des critiques («Why Always Me», 23 octobre 2011, écrit sur son T-shirt), ou en affichant ses 2,8 de taux de graisse à la face du monde entier (demi-finale de l’Euro 2012), est-ce que ce type est vraiment plus âgé que le petit frère du fils chouquinet d’un couple d’amis qui vient de fêter ses 7 ans ? Le petit frère hein, pas le fils ni les parents hein… faut suivre tout de même !

Las, ce gars dont le parcours sonne comme un appel à la sympathie ; ce phénomène dont les insultes racistes contre lesquelles il doit faire face chaque saison, donne l’envie de lui envoyer des messages de soutient sur son compte twitter ; le même est transparent pendant le match contre l’Uruguay et se fait remplacer avant la fin. Pas un éclair de génie dont il a le secret. Pas un geste d’humeur. Pas une mimique. Rien. Mais si la nature a horreur du vide, le football, lui, est friand de ces joueurs qui n’en manquent pas une pour nous rappeler que l’abyssal vide sous la calotte crânienne d’un footballeur n’est pas un mythe. Et là, sorti de nulle part, l’Uruguayen Luis Suarez, la star de tout un peuple, le sauveur de la nation rappelle au monde entier que les cours d’école enfantine regorgent de bambins qui mordent pour évacuer une frustration mal assumée.

Les images sont confondantes… mais lui, naïvement, comme ce gosse de la pub, les babines pleines de chocolat et qui accuse Maurice, son poisson rouge d’avoir bouffé toute la boîte, lui, disais-je avant de m’évader dans un monde où la naïveté est a-d-o-r-a-b-l-e et non pas encore l’expression d’un trouble mental, lui donc, Suarez, justifie ainsi son acte : «ce sont des choses qui arrivent sur un terrain»… et d’assurer : «j’ai buté»… Je pense qu’il s’est trompé d’auxiliaire… Le pire, c’est qu’il n’en est pas à son coup d’essai, le cannibale, c’est juste la troisième fois.
Des gosses d’école enfantine, je vous le dis moi ! Avec des salaires de ministres et des millions d’adorateurs : je reste sans voix. Mais bon, que cela soit la perle noire de la botte ou l’empereur des Carpates sud-américaines, il faut leur laisser le bénéfice de grandir au sein d’un entourage dans lequel personne ne tente de remettre leurs agissements enfantins en cause. Pire même puisque son entraineur, le génie Oscar Tabarez, qui fut prof d’école avant de sévir autour des terrains, justifie le comportement de son vampire de poulain : «C’est une Coupe du monde de football, on ne fait pas de la moralité de bas étage».
Oui, j’avais cru comprendre aussi…

Écrit par Pascal Trépey

Commentaires Facebook

3 Commentaires

  1. Je sais même pas si un tel article mérite un commentaire. Si tu n’aime pas le foot, pourquoi tu le regardes, même d’un œil ? D’autre part, si tu t’étais informé, tu saurais que Suarez ne prend pas « seulement » 9 matchs, mais 4 mois de suspensions

  2. @Pirouette cacahuète : je crois que c’était de l’ironie et de la provocation… J’ai pas lu dans le billet cette interprétation. Pas sur que tu comprennes vraiment le 2ème degré…

    De mon côté, La sanction est sévère à mon avis et c’est vraiment une justice à 2 vitesses. Je dis pas qu’il a juste « buté » sur Chiellini et qu’il n’aurait pas dû être sanctionné mais quand tu sais que Zidane a pris 3 matchs, 7500chf et… Un stage !!!

    2 poids 2 mesures

    PS : à noter que la victime est dans les 2 cas un défenseur italien….

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.