Croche-patte : l’arbitre à l’air

Nous voilà donc embarqués pour un mois – putain un mois ! – sur le navire amiral de la flotte FIFA. Alors que celui-ci n’est pas très loin de s’éventrer sur les récifs de ses incohérences, la gigantesque armée de moutons bêlants qui a pris place sur le pont oublie que les armateurs de ce «love boatpeople» ont plus d’accointances avec les méthodes de Don Vito Corleone qu’avec celles de Mère Theresa.

Dans le sillage odorifère des comportements pathétiques de ces marchands du temple, les enfants suivent le mouvement avec une absence de sens critique qui confine à l’absurde, des étoiles plein la tête. Bref, c’est le gros bordel et personne ne pense à faire le ménage. Les solutions existent… Et quelles qu’elles soient, elles font mal au sac… de fric !

C’est si beau le foot… la camaraderie… l’esprit d’équipe… le dépassement de soi… l’abnégation… Quel exemple pour tous les petits garçons et les petites filles de la planète. Quelle leçon de vie ! Non c’est vrai, j’adore ce sport… Et je ne suis pas le seul. En effet, au-dessus du bourbier dont je parlais il y a peu… (z’avez qu’à suivre mes rubriques hein), des millions de petits singes, hurlent leur chauvinisme, sourds, aveugles, persuadés que les clowns en shorts qu’ils adulent sont le summum de la réussite sociale.
Corollaire, l’école regorge d’enfants dont le nombre d’heures de travail est indirectement proportionnel à l’augmentation du salaire de leurs stars ; dans la vie «je s’rais footballeur M’sieur». Mais c’est qu’en plus, ces futurs incultes dégénérés, au regard bovinesque, justifient leur comportement scolaire apathique, les cuistres (!) :
– «que kon napa beuz1n 2 les col et ke c pa grav si on arriv 5 minutes en r’tar ou ke je appren pa vot’ merde de grand-mère»…
– «Grammaire patate, on dit grammaire»…
Mais comment leur donner tort, à ces adorables rebelles de superU… y savent pas vraiment lire les pauvres… ils n’écoutent pas ce qu’ils entendent et ne comprennent pas ce qu’ils écoutent… alors expliquons-leur lentement, à haute et intelligible voix. Le foot, c’est quoi ?
– Des soupçons de corruption massive ayant rythmé l’attribution de la CDM 2022 au Quatar…
– Sepp Blatter, le président de la FIFA, qui s’accroche aux lambris dorés de son palace de pacotille comme le premier petit potentat nord-coréen venu…
– Des réseaux mafieux, ou pas, s’organisant pour truquer des matchs dans le cadre de paris en ligne, ou pas…
– Des joueurs pris la main dans le sac de triche pour quelques dollars de plus…
– D’innombrables sites wouèbes qui vendent de faux billets pour les matchs des compétitions les plus importantes…
– Et enfin, des arbitres que l’amateurisme rend facilement corruptibles, ceci d’autant plus qu’ils sont aux premières loges pour influencer le résultat d’une partie…
N’en j’tez plus, la coupe est pleine avant même de commencer à se la disputer. Et je parlerai une autre fois des abrutis qui viennent expier l’inanité de leur misérable quotidien et l’indigence de leurs fonctions cérébrales en démolissant des nez, des dents, des crânes et la confiance en l’humanité, tout ça en hurlant des insanités qu’Hitler lui-même n’aurait pas reniées.

Quant aux joueurs… Avec l’innommable espagnol Pepe en porte drapeau… Bref, le foot ? On dirait une chambre d’ado… y’a des taches partout, ça pue et on ne s’y déplace pas sans s’encoubler sur des immondices diverses. Alors, par où commencer le nettoyage des écuries de Blatter ? Par l’arbitrage par exemple puisqu’à l’heure où j’écris ces lignes, la moitié des matchs joués font l’objet de polémiques sur ces drôles d’oiseaux siffleurs. Ainsi, dernièrement, Urs Meier, ancien arbitre international suisse, parlait dans la presse des tentatives de corruption qu’il a essuyées durant son activité… «On a tenté de m’offrir des montres, ou des costumes. Dans les pays de l’Est, on a aussi tenté de me proposer des femmes la veille de matchs à mon hôtel».
Et le Don Quichote du ballon rond d’expliquer : «Il faut des règles pour clairement déterminer ce qui est un cadeau et ce qui ne l’est pas. Ceux qui ne s’y tiennent pas doivent être punis, et c’est aussi valable pour la FIFA. Moi je suis fier d’avoir su rester propre durant toute ma carrière».
Côté face, c’est beau comme le reflet de la pleine lune, sur le lac, entre les Mémises et Ouchy à deux heures du mat’… Côté pile, j’ai envie de demander au chevalier blanc des hommes noirs pourquoi il n’a pas agi lorsqu’il était en activité. De l’intérieur, comme cheval de Troie on ne faisait guère mieux non ?
Bref, foin de polémiques inutiles, embarquons-nous, avec Monsieur Meier, sur ce radeau de la méduse footballistique. Et édictons… Un trajet d’avion en première classe ? Cadeau ! Et donc, susceptible d’être l’objet d’un renvoi d’ascenseur… La classe économique est largement suffisante et plus le voyage est long, plus l’homme en noir aura des raisons de courir sur le terrain pour se dégourdir les jambes.
Un hôtel cinq étoiles ? Cadeau aussi! Le bouge miteux dans un quartier malfamé fera l’affaire. Un costume ? Cadeau ! Et surtout inutile. Lorsque le fan de base passe ses journées en training, que ses enfants viennent aussi à l’école en «Feelfree», inutile de les influencer en essayant d’être… habillé. Une montre ? De Hublot à Breitling en passant par Longines et Certina? Cadeau ! Une Swatch avec bracelet en plastique coloré sera amplement suffisante. Une femme ? Cadeau ! Enfin ça dépend, on peut ergoter… la promener sur les boulevards pour en jeter plein la vue aux supporters avant le match c’est tout bon. L’emmener au resto, ça dépend de l’auberge… Mais si c’est l’arbitre qui raque, ça passe. Par contre, tout ce qui va des préliminaires au clope de fin, ça c’est cadeau ! Un simple bon film de cul devrait faire l’affaire pour oublier la sécheresse de son désert affectif.

Bref, va falloir penser à tout et à tout le monde… Mais n’est pas Héraclès qui veut et il semblerait que les fleuves de fric ne se dévient pas aussi facilement que l’Alphée et le Pénée. Quoique… la FIFA est donc favorable à la GLT (z’avez qu’à suivre l’actualité hein). C’était le moment. Mais il est vrai que les débuts de la polémique ne remontaient qu’à… 1966, avec le fameux non-but accordé à l’attaquant Anglais, Geoff Hurst, en finale contre les Allemands. Ohhh mais ça avance alors… reste le recours systématique à la vidéo pour toutes les actions en temps réel. Reste à professionnaliser les arbitres, avec la paie qui correspond à leurs responsabilités. Avant la fin du siècle peut-être ?

Écrit par Pascal Trépey

Commentaires Facebook

4 Commentaires

  1. @l’auteur

     » Avec l’innommable espagnol Pepe en porte drapeau »
    Ah bon ! il a changé de nationalité depuis le dernier match alors !

    « 1966, avec le fameux non-but accordé à l’attaquant Anglais, Geoff Hurst, dans un match de poule contre les Allemands »
    C’était en finale.
    T’es franchement mal documenté pour rester poli.

  2. @Keith : merci pour ton commentaire. La coquille concernant la finale de 1966 a été corrigée. Elle n’est pas la faute de l’auteur mais bien de la rédac’. Mea Culpa.

    Pour Pepe, Dan a vu juste.

    Meilleures salutations,

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.