La tête-de-Turc préférée de votre journal s’est fendue d’une décision qui a dû heurter sa philanthropie naturelle. Alors que je me réjouissais de sa prochaine frasque, l’empereur du Rhône, l’Hannibal du bas-valais, le messie du supporter valaisan de base modifie sa stratégie et devient bêtement humain.
Putain j’y crois pas !
J’ai toujours rêvé, que dis-je, fantasmé est beaucoup plus proche de la réalité, j’ai toujours fantasmé, disais-je avant de me perdre dans cette vaine tentative de préciser ma pensée et les émotions que le mot juste reflète, j’ai toujours espéré le sport comme un vecteur de solidarité, d’amitié, de trait d’union entre des gens de cultures, d’éducations, de conditions sociales et d’âges différents.
Une espèce de communion du style «tous ensembleuu tous ensembleuuu…» des supporters du LHC entre deux bastons et trois dégueulis. Dans mes délires philanthropico-utopico naïfs, le fan devait scander son idéal de victoire plutôt que de vomir sa haine de la défaite… Un truc du genre «ok on a perdu… bien joué… see you next game». Comme le seigneurial «Nice hand» que je lance, sourire aux lèvres, lorsqu’au poker, Daniel Corthésy me craque ma paire d’as avec un 8 et 2 off…
Aïe… je me relis et j’entends déjà la foule gronder, je perçois les ricanements des déchiqueteurs de bons sentiments et les soupirs des va-t-en-guerre de l’altruisme ; je ressens les tressaillements des belliqueux du désintérêt… Mais bordel les gars, la connerie n’est pas une fatalité contre laquelle il suffirait de répondre «franchement ?» à celui qui en rend compte… suffit d’admettre qu’elle existe… suffit de reconnaître là où elle sévit… suffit de mettre en lumière son colporteur.
Où en étais-je moi ? Ah oui, le sport, son potentiel…
Bref, je viens de lire que Christian Constantin, le type le plus suffisant de la planète helvético-footballistique, le génie qui a réussi l’exploit de vider un stade de fanatiques imbibés qui n’ont pourtant rien d’autre à foutre le week-end, en faisant passer la moyenne de spectateurs de plus de 12’000 en 2007, à léger plus de 6’000 la saison écoulée, le pourfendeur autoproclamé de la Romandie footballo-multiculturelle, le pourvoyeur d’emplois le plus prolifique de l’après-guerre, le psychologue personnel d’Alain Joseph, CC, pour les intimes, a «décidé d’offrir la gratuité aux supporters adverses durant toute la saison à Tourbillon, ainsi qu’une raclette pour chacun (…). Nous misons sur la tradition d’accueil du Valais. Nous attendons que nos invités viennent à Tourbillon pour partager un moment dans la fraternité».
Et là je suis sur le cul ! Cet homme-là vient d’avoir l’idée la plus exceptionnelle depuis la mise sur pieds des Jeux Olympiques comme trêve entre deux massacres. A des années-lumière de ses gesticulations hebdomadaires, de ses allers-retours décisionnels, l’architecte valaisan pose la première pierre de l’édifice du beau !
Reste maintenant à résoudre quelques menues conséquences de cette décision qui fera date. Quid du nombre de supporters adverses admis aux partouzes tourbillonesques ? Cerise sur le gâteau, CC justifie ainsi sa trouvaille pour contrer la violence dans les stades: «La réponse est toujours la répression. On interdit, on encadre avec des robocops. Nous, nous invitons». Psychologiquement, c’est fin. Humainement, c’est très fort. Economiquement, c’est incompréhensible pour le dirigeant de base d’un Crédit Suisse par exemple. Après avoir vidé son stade, le Machiavel en herbe vide les pages de la substantifique moelle de Carton-Rouge…
Bah, on ira bouffer des raclettes à Tourbillon.
Photo Ch. Constantin de Pascal Muller
Écrit par Pascal Trépey
Trop fatigant à lire
Il te reste le 20 minutes…
Tout de même quel guignol ce Constantin. Proposition naïve qui n’a que pour but -comme d’hab – de faire parler de lui et cacher / éviter une véritable remise en question de ses dernières années à la tête du club.
Il fait plus de mal que de bien au FC Sipn.
@Pépite y a trop de mots compliqués pour toi ?
Pauvre génération vitaminée !