Destins et ski alpin

Trois fois vainqueur à Beaver Creek, puis trois fois éliminé à Val d’Isère, Carlo Janka a appris la fragilité du ski alpin. Il n’est pas le premier. D’autres perles du ski suisse en ont fait l’expérience par le passé. Et dans des circonstances autrement plus tragiques. Petit rappel de ces destins brisés.

Le dernier en date est bien sûr Daniel Albrecht. Il y a une année, le Valaisan faisait les gros titres, à l’instar de Janka aujourd’hui. Après notamment des succès à Sölden et Alta Badia, tous les observateurs le voyaient dominer la Coupe du monde pour plusieurs années. Puis, il y a eu Kitzbühel, la chute, le coma. A l’heure actuelle, on ne sait toujours pas s’il reprendra la compétition.

Considéré comme le "jumeau" d’Albrecht, Marc Berthod va à peine mieux. Lui aussi champion du monde chez les juniors et lui aussi auteur de débuts prometteurs en Coupe du monde, le Grison est victime de son mal de dos depuis plusieurs mois. Des douleurs chroniques qu’il devra supporter toute sa vie. Autant dire que sa carrière de skieur est d’ores et déjà mal emmanchée.

Moins connus qu’Albrecht et Berthod, Grégoire Farquet et Werner Elmer appartenaient aussi à la génération 1983. Ce quatuor dominait sa classe d’âge chez les juniors et faisait la fierté des entraîneurs de Swiss Ski. Mais voilà… Après plusieurs graves blessures (aux genoux notamment), le Valaisan Farquet a dû cesser la compétition à 23 ans seulement. Quant au Glaronais Elmer, il a trouvé la mort lors d’une descente FIS à Verbier en 2002, à la suite d’une collision avec un responsable des pistes.

Dans cette triste liste, comment oublier Silvano Beltrametti. Grand rival de Benjamin Raich chez les juniors et rapidement sur le podium chez les élites, le Grison a vu son existence basculer en décembre 2001, alors qu’il n’avait que 22 ans. Lors de la descente Coupe du monde de Val d’Isère, le coureur de Valbella est passé sous une bâche de protection et a heurté une pierre. Depuis, il est paraplégique.

Dans des circonstances moins dramatiques, Daniel Défago a dû arrêter prématurément sa carrière à 24 ans en raison d’une grave blessure au genou, intervenue lors d’un entraînement à Zermatt. Ironie du sort, le champion du monde de slalom juniors s’était blessé le jour même où son frère Didier remportait son premier succès en Coupe du monde à Val Gardena…

Cette énumération de talents fracassés pourrait se poursuivre, en Suisse ou ailleurs. Ski alpin rimant avec hauts risques, la carrière des coureurs se déroule toujours sur un fil. Espérons donc que providence et réussite s’associent à Janka et qu’il devienne, comme beaucoup le prévoient déjà, l’égal d’un Pirmin Zurbriggen.

Écrit par Alex DeLarge

Commentaires Facebook

4 Commentaires

  1. Ca fait froid dans le dos ! Et quand on voit ces petites péd… de footeux se rouler systématiquement par terre au moindre petit contact ! Ca les rend encore plus pathétique !

  2. Bel article sur un sport parfois ingrat. Et en plus quand on voit les « petites » sommes gagnées par les skieurs, on se dit vraiment que ce sont des extraterrestres.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.