Didier Cuche l’a fait !

Et hop ! Un quatrième globe de cristal en descente pour Didier Duche. Le cinquième en tout (il a aussi gagné celui du géant en 2009), avec peut-être un de plus dès demain en super-G. Le Neuchâtelois aux 60 podiums en Coupe du monde est au sommet de son art et a choisi de continuer une année de plus.

A l’image de Roger Federer, rarement un sportif suisse avait fait une telle unanimité parmi les siens. Sur le cirque blanc, tout le monde adore Didier Cuche. Les Français, les Norvégiens, les Nord-Américains l’adulent. Même les Autrichiens, tiens. Dans le public, tout le monde supporte le sosie de Shrek chaussé de son inamovible bonnet Ovomaltine. Comme l’ancien numéro un mondial de tennis, Cuche a lui aussi l’image du type sympa, qui est capable de s’exprimer dans plein de langues, même dans le plus infâme des Schwyzerdütsch. Pour dire : il a une image aussi bonne auprès du public qu’il est certaines fois détestable et hautain avec les médias, les jours où il est mal luné ! C’est dire…

Mercredi, il a encore une fois réussi un véritable exploit. Parti dans des conditions de visibilité bien plus compliquées que le vainqueur du jour Adrien Théaux (un vrai type sympa, lui, par contre), il devait absolument faire mieux que cinquième pour remporter le classement général de la descente, Walchhofer ayant pris la dixième place provisoire. Distancé au dernier temps intermédiaire, le skieur des Bugnenets a fait parler ses qualités de finisseur (© Fabrice Jaton) pour terminer in extremis quatrième et toucher une nouvelle fois au Graal de la catégorie. Sans un Ivica Kostelic stratosphérique, Cuche aurait été tout près de remporter également le classement général !

Avec cette quatrième boule de la discipline à mettre sur sa cheminée, il n’est plus qu’à un globe de rejoindre dans l’Histoire le mythique Franz Klammer. Est-ce avec cette idée derrière la tête qu’il a choisi de remettre encore une fois l’ouvrage sur le métier la saison prochaine ? Avec le départ à la retraite de «Walcho», vainqueur de trois descentes cette saison, et au vu du niveau affiché par «Didjer» cet hiver, c’est une des meilleures explications à fournir. La saison 2011/2012 sera en effet dépourvue de compétitions internationales majeures.

Au jour d’aujourd’hui, Cuche est devenu une vraie référence dans son domaine. Lors de toutes les compétitions qu’il dispute, il est celui dont la ligne est la plus juste. Il est celui dont les sauts sont les plus parfaits. Il est celui qui est le plus constant et son globe de cristal arraché aux griffes d’un monstre autrichien est venu couronner tout cela. Ce mercredi, Cuche a certainement gagné ses galons au panthéon de son sport. Et ce n’est pas fini ! Il lui restera deux autres beaux défis à relever dès le mois de décembre prochain : gagner enfin à Wengen, à Val Gardena ou encore à Bormio, épreuves qui se sont toujours refusées à lui (six fois deuxième sur ces tracés !).

La période dorée du sport suisse prend donc encore plus d’épaisseur avec le sacre du Neuchâtelois. Avec Roger Federer, Didier Cuche et Fabian Cancellara, la Suisse possède trois champions d’exception qui gagnent en même temps. Pour une petite contrée de sept millions d’habitants sans véritable culture du sport de haut niveau, l’exploit n’est pas mince. Profitons-en tant que nous le pouvons, le temps des Joël Gaspoz, Marc Rosset et Alain Geiger n’est pas si éloigné (et on était déjà content de nous en ce temps-là !)…