Dis, on touchera la Balkan ?

Le 21e au classement FIFA, d’ores et déjà éliminé par les arbitres, rencontre le 43e, en mauvaise posture à cause de Messi. Alors évidemment, pendant que le monde entier regardait Argentine-Nigéria, il fallait bien un tâcheron pour faire le job. Ça tombe bien, moi qui avais l’habitude de chroniquer des Gossau-LS en semaine, j’aime bien pouvoir raconter des conneries sur des matches que de toute façon personne n’a vu.

1. Le résumé.Première mi-temps caricaturale de manichéisme : pendant les 20 premières minutes, l’Iran ne touche pas la balle et Džeko ouvre la marque. Dès la seconde qui suit les Bosniens/Bosniaques/Bosnautes arrêtent de jouer et laissent les Perses dominer, mais sans être dangereux, faudrait pas non plus que ça devienne intéressant.
En deuxième mi-temps, les Iraniens continuent à se mosquée du monde, ce dont profite Pjanić pour doubler la marque à la 60e. A ce moment, je me suis vraiment demandé comment cette équipe avait pu bousculer à ce point l’Argentine 4 jours auparavant. Parce que franchement, c’en devenait presque gênant tellement ils n’avaient pas le niveau. Finalement, peut-être que se qualifier aux dépens de l’Ouzbékistan, du Qatar et du Liban est un peu juste juste.

2. L’homme du match.
Moi, dès l’heure de jeu. S’infliger cette fin de match à 2-0 alors que dans le coin à gauche, y a ce bâtard de score de l’autre match qui n’arrête pas de faire son intéressant, c’est quand même entre la conscience professionnelle et le masochisme.
3. La buse du match.
Toute l’équipe d’Iran pour son entame de match. Les gars jouent le match de leur vie (l’Iran au Mondial c’est neuf matches, six défaites et trois nuls…) et ils sont tout mollahchu (oui, je sais, mais c’est le genre de jeu de mot que tchador).
4. Le tournant du match.
Difficile de voir un tournant dans un match dont le scénario était déjà écrit après 20 minutes. Ç’aurait pu être le goal de Ghoochannejad à la 82e, qui a fait semblant de relancer le match, mais comme sur l’engagement Vršajević a immédiatement répliqué, non en fait. Pas de tournant, mais clairement une sortie de route de l’Iran.
5. Le geste technique du match.
Celui de David Lemos, qui n’a pas fourché même en disant « Faute de Ghoochannejad sur Vršajević, sous les yeux de Kolašinac ». Au passage, j’ai joué pendant 20 ans à compter les points que feraient les noms les plus improbables au Scrabble. Pour le championnat suisse, mon record est à 59, avec l’ex-Argovien Skrzypczak. Si un lecteur a mieux…

6. Le geste pourri du match.
Le réalisateur de la TV iranienne. Je parie mon poids en rials qu’il n’a pas montré les images des jolies supportrices iraniennes en T-Shirt presque moulant, drapeaux peints sur les joues. Dame, dans un pays où les femmes n’ont pas le droit de se rendre au stade, ça donnerait une mauvaise image. 
7. Ce match m’a fait penser à…
Prendre un peu de repos. Après 41 matches en 13 jours (et même 42, si vous voulez savoir pourquoi, vous pouvez lire mon article sur Argentine-Bosnie), l’inspiration chancelle.
8. L’anecdote.
C’est une équipe du Golfe qui a achevé d’asseoir ma réputation de pronostiqueur affûté. En janvier 2002, j’étais descendu aux Emirats Arabes Unis pour suivre le camp d’entraînement du LS (c’était avant d’en être dégoûté par un futur pigeon d’or et son acolyte blaireau de platine) et j’avais eu l’occasion de suivre à la TV la Coupe du Golfe, championnat réunissant les équipes nationales de par là-bas. L’Arabie Saoudite m’avait fort impressionné, et j’avais à mon retour déclamé urbi et orbi que les Saoudiens, on allait voir ce qu’on allait voir en Corée-Japon. Premier match : Allemagne-Arabie Saoudite 8-0.
9. Le tweet à la con.
« #CDM2014 : L’Iran au niveau de l’Angleterre, de l’Italie et de l’Espagne : mission accomplie #Carlos.Queiroz »
10. La rétrospective du prochain match.
Dans la zone Asie, les califes commencent souvent 3 ans à l’avance, vous pouvez contrôler, c’est une maison sérieuse ici. Ainsi l’Iran aura vite l’occasion de se venger de son médiocre Mundial sur plus petit que lui lors des premiers tours, en atomisant Macao, le Timor Oriental ou le Sri Lanka. Lâches. Pour ce qui est de la Bosnie, on les reverra, même si cela m’étonnerait qu’ils nous refassent le coup des 25 points sur 30 possibles en qualifications.