Euro 2016 : le grand départ

La Coupe du Monde a tiré sa révérence il y a presque deux mois. Place désormais aux compétitions continentales. Début de la longue phase qualificative pour l’Euro nouvelle formule, avec quelques surprises de taille qui préfigurent que ces qualifications ne seront peut-être pas aussi ennuyeuses qu’elles en avaient l’air au prime abord. Evidemment après une Coupe du Monde ça ne fait pas forcément envie mais on s’en accommode.

Ça y est l’épopée du nouvel Euro à 24 est véritablement lancée ! Avec deux qualifiés et un barragiste par groupe, la lutte pour les précieux sésames promet de se situer un cran en dessous de ce à quoi on avait été habitué. Des pays d’ordinaire toujours coiffés sur le poteau ont dorénavant une chance de se qualifier pour une prestigieuse compétition internationale. On signalera également l’initiative de l’UEFA de rendre ces qualifs plus attrayantes en matière télévisuels notamment. Noms des joueurs sur les maillots mais quand même pas pour Malte et Andorre, rencontres étalées sur plusieurs jours, musique officielle ou encore logo absolument immonde, puisqu’il s’agit d’un t-shirt dans un cœur, sont autant de mesures prises pour «pimper» un peu la compétition. Celles-ci ont, semble-t-il, motivé les petites équipes qui sont parfois parvenues à créer de réelles sensations. Petit tour d’horizon des évènements de cette première journée.Groupe A : Un groupe qui a offert son lot de surprises puisque contre toute attente deux des favoris ont chuté d’entrée. Les Pays-Bas se sont inclinés 2-1 à la dernière minute à Prague face à une République tchèque qui fait nettement moins peur qu’il y a quelques années. Après une superbe ouverture du score d’un inconnu presque notoire nommé Borek Dockal, les Oranje sont parvenus à égaliser par l’une des révélations hollandaises du dernier mondial Stefan De Vrij. Malheureusement pour elle, l’excellente défense batave du mois de juin dernier a visiblement laissé son bon sens au Brésil, puisque grâce à une merveille de passe en retrait de la tête signée Janmaat à la dernière minute, Vaclav Pilar a pu offrir les 3 points à son équipe. Débuts plus que difficiles pour le nouvel entraîneur Guus Hiddink, puisque les Pays-Bas, invaincus l’été dernier, se sont inclinés à deux reprises cette semaine (en amical face à l’Italie la semaine passée). Il va donc falloir se ressaisir dans un mois, même si on n’ose pas encore envisager une élimination du troisième du dernier mondial. L’Islande a créé la seconde surprise de ce groupe en terrassant 3-0 une vilaine Turquie réduite à 10. Les insulaires ont confirmé qu’ils ont probablement le potentiel de disputer un tournoi international, mais la concurrence sera rude dans ce groupe, parmi les plus relevés des huit groupes. Dans l’autre match dont tout le monde se tape, le Kazakhstan et la Lettonie se sont séparés sur 0-0. Ça vous étonne ?

Groupe B : La tête du groupe devrait être promise aux Diables Rouges, mais pour des raisons de sécurité la troupe à Marc Wilmots n’a pas pu se déplacer à Tel-Aviv. A ce qu’il paraît il y aurait un conflit en cours par là-bas… Seuls deux matchs ont donc été disputés en ce début de semaine, Chypre a créé la sensation en allant s’imposer 2-1 en Bosnie, grâce à un doublé du Sédunois Demetris Christofi et c’est d’ailleurs probablement le seul doublé qu’inscrira un Sédunois cette année. Un véritable camouflet encaissé par les coéquipiers de Dzeko. La pilule est encore plus amère à avaler étant donné que Miralem Pjanic a manqué un pénalty à la dernière minute de la partie. Dans l’autre rencontre, le Pays de Galles s’est imposé chichement à Andorre grâce à un doublé de Monsieur «je fais tout» Gareth Bale. Une victoire poussive face à un adversaire très faible qui s’est permis d’inscrire son premier but en match officiel depuis près de 4 ans. Bon sur pénalty, faut pas exagérer.
Groupe C : L’Espagne a quelque peu renoué avec la victoire en atomisant la modeste ancienne République yougoslave de Macédoine qui semble bien faible. Les champions d’Europe en titre (on a presque tendance à l’oublier) devraient connaître une qualification bien tranquille dans ce groupe peu relevé. En revanche, ça part bien mal pour l’Ukraine qui a concédé une défaite à Kiev face à un concurrent direct à la qualification, la Slovaquie. Peut-être ébranlée par les troubles et les violences ayant actuellement cours dans le pays, l’Ukraine devra se reprendre pour obtenir sa place dans le duo de tête. Robert Mak le frère spirituel d’un certain Cédric qui traine souvent dans les bars de la capitale vaudoise, a été le grand homme de ce match et l’unique buteur d’ailleurs. Dans la dernière rencontre le vaillant Luxembourg et l’austère Biélorussie sont restés dos à dos 1-1 dans une rencontre qui ferait passer un Chiasso – Schaffhouse pour un choc.
Groupe D : Malgré un début qui fut loin d’être facile, le champion du monde a obtenu 3 points face à l’Ecosse. Le possible futur 29e état de l’Union Européenne est en effet parvenu à tenir tête à la Mannschaft qui doit sa victoire 2-1 à un doublé de l’inévitable Thomas Müller. Ce dernier a confirmé qu’il était décidément toujours au bon endroit au bon moment. Tenez, jetez un billet de 1’000 francs par votre balcon, vous êtes à peu près surs que Müller se pointera pour ramasser le beau billet violet car il est toujours au bon endroit au bon moment. Derrière la Wundermannschaft, plusieurs candidats se bousculent pour la deuxième place qualificative et celle de barragiste. L’Ecosse qui s’est bien défendue face aux Teutons, l’Irlande qui a passé l’épaule dans les dernières minutes face à la Géorgie et la Pologne qui a explosé le néophyte Gibraltar auquel on prédit un avenir aussi radieux que celui de Paul Gascoigne.
Groupe E : Ah ! Le groupe de la Suisse ! Comme l’a si bien relaté mon collègue Robin Chessex, la Suisse a fait ce qu’elle sait faire de mieux, c’est-à-dire : bien jouer, ne pas avoir à rougir mais perdre comme toujours face à une soi-disante plus grande équipe. On ne va donc pas y revenir. Il y a cependant une bonne nouvelle, mais pas sûr, l’Estonie qui est certainement plus solide qu’à l’époque où la Suisse en refilait 6 au gardien Mart Poom, s’est imposée 1-0 face à la Slovénie. Une victoire qui fait du pays balte un prétendant tout aussi sérieux à la qualification que les Slovènes, dont la Suisse ferait bien de se méfier. Quant aux deux derniers larrons de ce groupe, ils ne semblent pas avoir le potentiel pour postuler à une des deux places derrière l’Angleterre. La Lituanie peut tout au plus gagner le match retour face à St. Marin et éventuellement faire chier une équipe. Reste plus qu’à espérer que ce sera l’Estonie ou la Slovénie…

Groupe F : Il y a toujours un groupe dont vous n’en avez spécialement rien à cirer, et bien il s’agit sans doute de ce groupe F. Pourtant celui-ci semble très ouvert et bien malin qui pourra prédire quels en seront les deux lauréats et le barragiste. Entre trois des plus gros losers du foot européen et deux participants occasionnels aux grandes compétitions (on est un peu méchant avec la Grèce), difficile de savoir qui pourra tirer son épingle du jeu. La première ronde de ce groupe faible a toutefois permis de tirer quelques enseignements. La Hongrie est toujours une équipe de bras cassés et cela demeure inchangé depuis maintenant plus de 30 ans. En concédant une défaite mortifiante 2-1 à la maison face à la modeste Irlande du Nord, les Magyars vont avoir de la peine à s’en remettre. D’autant plus qu’en ouvrant le score à un quart d’heure de la fin, tu n’as pas le droit d’en encaisser deux droit derrière si tu veux prétendre à une qualification même si tu es dans un groupe facile et qu’une troisième place peut encore potentiellement te qualifier. Dans un match disputé à huis-clos la toujours séduisante Grèce du nouveau coach Ranieri a été battue à son propre jeu par la Roumanie. Un pénalty de Ciprian Marica après 10 minutes aura suffi à la Tricolor pour ramener trois points du Pirée. C’est uniquement après l’expulsion du buteur Marica peu après la mi-temps, que les Grecs se seront montrés un tantinet dangereux. Dans le derby du Nord, la Finlande s’est imposée aux Iles Féroé et conserve toutes ses chances de qualification. Les Féringiens sont visiblement partis massacrer des dauphins en deuxième mi-temps puisqu’ils menaient à la mi-temps.
Groupe G : La Russie favorite du groupe a débuté par un cinglant 4-0 dans la banlieue de Moscou. Bon, l’adversaire n’était autre que le Liechtenstein qui a quand même réussi à inscrire deux autogoals, histoire de faciliter un peu plus la tâche des hommes de Capello. La Russie a toutefois nettement dominé et convaincu, notamment Artem Dzyuba futur attaquant fétiche de la Sbornaia. Le Monténégro a surmonté la toujours aussi nulle Moldavie et pourrait également tenter d’accrocher un billet pour ce beau pays qu’est la France. Enfin, le dernier match de ce groupe nous a offert une affiche plutôt intéressante entre l’Autriche de David Alaba et la Suède de Zlatan. Au final, les deux équipes se sont partagées les points. Erkan Zengin évoluant à Eskisehirspor a été l’homme du match côté suédois, volant la vedette à Sa Majesté Zlatan auteur d’un vilain coup de coude non sanctionné par l’arbitre.
Groupe H : Après une Coupe du Monde pathétique, l’Italie du nouvel entraîneur Antonio Conte a été s’imposer 2-0 avec aisance en Norvège. Le bambino Mario Balotelli écarté de l’effectif, c’est un néophyte qui s’est illustré et qui pourrait s’imposer à la pointe de l’attaque des Azzurri. Il porte le nom très envié de Simone Zaza. Avec cette victoire, on voit mal comment un des deux billets directement qualificatif pourrait échapper aux Transalpins. D’autant plus que l’autre favori du groupe la Croatie a un peu peiné à la maison face à Malte. Réduits sévèrement à 10 suite à une altercation entre Steve Borg (le frère d’Andy Borg) et Mario Mandzukic qui a une nouvelle fois prouvé qu’il était une véritable pute sur un terrain, Malte n’a pas pu résister en deuxième mi-temps. Un peu plus tôt, la Bulgarie s’était imposée sur le fil à Bakou en Azerbaïdjan. L’Italie et la Croatie devraient se sortir de ce groupe, la Bulgarie et la Norvège se disputeront sans doute la place de barragiste. Il faudra tout de même se méfier de la Bulgarie jusqu’au bout…

Groupe I : Grosse sensation ! Orphelin de Cricri Ronaldo, le Portugal a de façon inattendue chutée à domicile face à la modeste Albanie qui court toujours après une première participation à une grande compétition internationale. Totalement dominés, les Shqips sont parvenus à faire trembler les filets lors de leur seule incursion offensive de la deuxième mi-temps. Un somptueux but de l’attaquant du Slavia Prague Bekim Balaj qui pourrait bien amener les hommes entrainés par Giovanni De Biasi à une qualification historique. Le Portugal a eu énormément de peine à cadrer ses nombreuses tentatives, notamment Nani promu capitaine. Il n’y avait qu’une seule autre rencontre dans ce groupe étant donné que le dernier groupe est toujours celui qui compte une équipe de moins. Lors de cette dernière rencontre, le Danemark a dominé non sans difficulté l’Arménie de l’ami Bernard Challandes qui après avoir écumé la moitié des clubs suisses s’est trouvé un nouveau job du côté d’Erevan. L’équipe du Caucase aura fort à faire dans ce groupe pour prouver qu’elle est en pleine progression. Signalons encore que lors de chaque journée la France disputera un match amical face à l’adversaire exempt de ce groupe à 5. Cette semaine c’est la Serbie qui s’y est collée en recevant la France à Belgrade et en parvenant à la tenir en échec 1-1. On se réjouit déjà de voir les Bleus évoluer loin du Stade de France, à Tirana par exemple…

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