Fussballoktoberfest

Ah ! Un bon week-end prolongé du Jeûne ! Une occasion rêvée pour aller faire un petit tour outre-Rhin, juste le temps d’écouter de la bonne Schlager, de boire de la savoureuse mousse, de manger de la bonne cochonnaille et de voir quelques bons matchs de foot. Retour sur deux matchs, pas forcément les plus glorieux, qui ont eu lieu le week-end dernier chez les Spountz.

Du football pour la Fête de la Bière

Quand tu débarques à Munich tel un touriste un samedi du week-end de septembre, c’est en général pour aller boire des pintes à la mythique et autoproclamée Fête de la Bière,  jusqu’à ce que mort s’en suive. Oui c’est vrai. Sauf que quand tu préfères quand même le foot à la bière, tu te dis que de toute façon au stade tu peux aussi boire des bières, à plus forte raison en Allemagne. Que tu pourras passer à la Fête de la Bière après ou une autre fois, et qu’en fait ça n’a pas l’air si fameux cette fête où il y a des enterrements de vie de garçon d’Italiens à la pelle et des groupes de Chinois qui tentent de suivre un guide avec une pancarte à travers la foule.
C’est donc muni de cette conviction que tu te rends à l’Allianz Arena pour un match de bas de classement de deuxième division allemande qui oppose Munich 1860 et Kaiserslautern. Deux équipes historiques qui ont tout de même évolué de longues saisons en Bundesliga. Il y a peu de temps pour l’ancien club de Sforza, les diables rouges de Kaiserslautern, et il y a fort longtemps pour les lions de Munich. Classés à respectivement à la 16e et à la 9e place, Munich 1860 et Kaiserslautern connaissent un début de saison assez compliqué. C’est le moins que l’on puisse dire pour les Löwen qui ont de justesse réussi à sauver leur peau la saison passée lors d’un barrage face à Kiel et qui n’ont plus inscrit le moindre but depuis cinq matchs, une attaque de feu. Même constat pour K’lautern qui ambitionne la montée mais qui cale sec en ce début de saison après avoir été à quelques points d’un retour en Bundesliga la saison dernière.

Un public de bourrés

Deux équipes en petite forme. Si le spectacle n’est pas à proprement parler sur le terrain, il l’est plus par l’ambiance surprenante de l’Allianz Arena, assez peu garnie pour l’occasion. Première surprise, les fans de Munich 1860 et ceux de Kaiserslautern s’adorent. Et oui, c’est relativement rare pour être souligné, mais des écharpes à l’effigie de l’amitié des deux clubs florissaient franchement dans le stade et tout le monde avait l’air de bien s’apprécier. Les deux kops reprenaient même ensemble des chants absolument gratuits utilisant les mots caca et Bayern à l’encontre du second club de la ville, celui qui est tout rouge et qui gagne toujours tout. Assez jouissif. Ensuite, deuxième surprise, Munich 1860 évolue avec un maillot spécial Oktoberfest. Au lieu du traditionnel maillot bleu clair et blanc, on a droit à un maillot verdâtre en faux gilet bavarois. Il faut dire que bon nombre de spectateurs ont bien évidemment sorti leur plus beau costume bavarois pour l’occasion, Fête de la Bière oblige. Troisième surprise, la Schlagerparade n’est pas véritablement la musique qui résonne dans l’immense Allianz Arena, mais on retrouve plutôt une ambiance alternative et punk où les banderoles incitant le club à se casser de cette arène sont légion. A Munich 1860, une partie des fans sont ouvertement contre le football business et donc contre l’Allianz Arena, ce qui est également compréhensible étant donné que plus traditionnel que 1860 tu meurs. Enfin, dernière surprise qui n’en est pas vraiment une, le public est composé d’une grande quantité de bourrés. Des mecs qui n’avaient probablement pas décuvé de la veille (il était 13h au coup d’envoi). On a donc vu plusieurs pères de famille qui ne se voyaient plus les mains en compagnie de leurs enfants de 8 et 11 ans et surtout des mecs qui rigolaient bien en pissant en plein stade sur les gens de l’étage d’en-dessous… On a certainement dû rater le mec qui a vomi dans son pain à saucisse et celui qui a fait un malaise en s’envoyant sa 55e bière depuis la soirée de la veille (on a vu que l’ambulance). Alors on veut bien que ce soit la Fête de la Bière, mais on dira que c’est juste mi-glauque mi-rigolo.
Pour ce qui est du match, ben en fait on n’a pas grand-chose à dire… Kaiserslautern sait plus ou moins jouer au football, Munich 1860 un peu moins. Les locaux ouvrent la marque en première mi-temps sur une jolie frappe de Miloš Degenek, un espoir du football australien. Un but qui est fêté comme il se doit par une équipe qui n’a plus scoré depuis plus de 7 heures de jeu. Kaiserslautern, dans l’ensemble dominateur, égalise en deuxième mi-temps sur une autre belle frappe de Ruben Jenssen, international norvégien, de manière assez méritée. Un match nul qui arrange finalement un peu tout le monde…

Enfin du vrai football

Une fois que tu t’es rendu compte que la Fête de la Bière un samedi, c’est une sorte d’immense fête foraine avec des Bavarois habillés en peau de chamois qui parlent fort, des tentes où des Anglais, des Américains et des Français jouent des coudes pour pouvoir trouver une place (car comme toi ils ne sont pas arrivés à 8h le matin) et qu’en plus il n’y a en fait aucun concert du roi du banjo Jürgen Drews, tu te dis que tu ferais mieux de vite déguerpir et d’aller t’amuser ailleurs (par exemple à Augsbourg). Le lendemain tu te pointes à un vrai match de foot (pas comme celui de la veille) à la Mercedes Benz Arena de Stuttgart, pour VfB – Schalke 04. Alors oui tu ramènes ta fraise là-bas mais presque un peu en retard, car en fait en Allemagne tout n’est pas toujours si bien organisé. En témoigne le nombre de gens qui marchent d’un pas décidé pour rejoindre le stade quelques minutes après le coup d’envoi de la partie. Un peu un comble que dans le fief de Mercedes et de Porsche la gestion du trafic et du parking soit à peu près aussi chaotique qu’à Istanbul ou à Genève.
Après ces péripéties d’avant-match, tu t’installes finalement dans cette fameuse Mercedes Benz Arena, fort jolie de l’intérieur mais qui ressemble plus à une formule 1 qu’à un stade de foot de l’extérieur. Le match y est d’une bien meilleure qualité et la différence saute immédiatement aux yeux. Le public est lui aussi plus ou moins normal et il est frappant de voir que beaucoup de supporters de Schalke ont fait le déplacement et occupent approximativement un tiers d’un stade pratiquement plein.
Stuttgart connaît un début de saison laborieux, quatre matchs pour autant de défaites. Autant dire que la confiance ne règne pas. C’est pourtant les locaux qui prennent en main cette partie et qui se créent le plus grand nombre d’occasions. A plusieurs reprises, les Schwaben font soit preuve de maladresse devant les buts soit se heurtent sur un excellent Ralf Fährmann. Et comme bien souvent dans ce genre de scénario, c’est l’équipe dominée qui ouvre le score. Sur un contre rondement mené en début de seconde période, le jeune prodige Leroy Sané ridiculise le défenseur autrichien Florian Klein et inscrit ce qui sera le seul but de la rencontre. Stuttgart se procure encore quelques occasions mais le portier Ralf Fährmann en état de grâce demeure invincible. Stuttgart collecte ainsi une cinquième défaite de rang et peut pester car il n’a pas démérité. C’est seulement qu’il faut mettre les occasions au fond et qu’il manque un buteur digne de ce nom à cette équipe. Genre un attaquant brésilien qui s’appellerait Junior Sausalitos qui planterait des buts à la chaîne. Après le coup de sifflet final, on se rend compte que cette nouvelle défaite est un drame notamment pour l’ancien Sédunois Serey Dié qui reste seul, allongé plusieurs minutes sur le sol à l’écart de tous, tel un psychopathe, jusqu’à ce que des membres du staff viennent l’exhorter à rejoindre ses coéquipiers. On savait l’international ivoirien émotif mais pas à ce point quand même… Pour ce qui est de Schalke 04, on dira que le club de la Ruhr est bien payé et peut surtout féliciter son gardien, héros du jour. Une équipe pas flamboyante mais tout de même solide qui peut espérer jouer les cinq premières places du classement.
Et la conclusion de tout ça ? Ben, on a bien mangé, bien bu et surtout bien rigolé et on a quand même vu du bon football aussi dans l’histoire.

Munich 1860 – 1. FC Kaiserslautern 1-1 (1-0)

Allianz Arena, 23‘500 spectateurs (presque tous ivres).
Arbitre : F. Meyer.
Buts : 15’ Degenek, 59’ Jenssen.
Munich 1860 : Eicher; Kagelmacher, Schindler, Bülow, Wittek; Degenek, Adlung, Claasen (80‘ Mvibudulu), Wolf; Vollmann (85’Liendl), Mugoša (75‘ Mulic).
1. FC Kaiserslautern : Müller; Ziegler, Heubach, Zimmer, Löwe; Ring, Halfar (90‘ Fomitschow), Jenssen; Piossek (55‘ Görtler), Pich (80‘ Deville), Przybylko.
Cartons jaunes : 36‘ Claasen, 62‘ Adlung, 68‘ Zimmer, 75‘ Jenssen, 89‘ Degenek.

VfB Stuttgart – Schalke 04 0-1 (0-0)

Mercedes Benz Arena, 48’150 spectateurs.
Arbitre : M. Gräfe.
But : 53‘ Sané.
VfB Stuttgart : Tyton; Šunjic, Baumgartl, Klein, Insua (87‘ Rupp); Serey Dié, Gentner, Kostic, Maxim (65‘ Didavi); Werner (74‘ Harnik), Ginczek.
Schalke 04 : Fährmann; Matip, Neustädter, Aogo, Junior Caiçara; Geis, Goretzka, Sané (62‘ Höjbjerg), Meyer (88‘ Höwedes); Di Santo, Huntelaar (71‘ Choupo-Moting).
Cartons jaunes : 21‘ Klein, 44‘ Insua, 49‘ Di Santo, 52‘ Sané, 61‘ Aogo, 75’ Šunjic.

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4 Commentaires

  1. Et puis quoi, les gars… Pas un mot au sujet du départ de jjTîlmann… Mais vous êtes ou?!?! Vous n’avez pas eu des papas, des oncles, des marraines qui vous causaient de lui??? Parce que, la où vous écrivez c’est exactement l’esprit du Monsieur qui transparaît. Alors bon. Vous vous renseignez et vous écrivez, les yeux pleins d’émotions, sur cette personne. Merci

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