GE-Servette commence sa série par une grosse claque

Comme l’on pouvait s’y attendre, Genève-Servette a entamé ses play-off par une défaite. S’il n’est pas encore l’heure de céder à la panique, un changement radical de stratégie est nécessaire pour espérer tenir tête au CP Berne.

«Je suis persuadé que si nous avions marqué le premier but aujourd’hui, nous n’aurions pas perdu 4-0.» Opposée en quarts de finale des play-off à Berne à cause d’un but encaissé à 22 secondes de la fin du tour préliminaire par l’inutile et insipide équipe des Kloten Flyers, la formation genevoise a proposé lors de l’acte I un jeu d’un niveau similaire à cette déclaration fracassante de Mathieu Carle dans Le Matin Dimanche, d’ores et déjà nominée pour le Champignac 2013.Ecrasés 4-0 à la PostFinance Arena, les Grenat ont montré dès l’entame du match que, malgré le bug de la saison passée, il n’y a pas 50 journées de championnat pour définir le classement des meilleures équipes par hasard. Le sacro-saint discours du club à petit budget a d’ailleurs repris une place centrale dans la rhétorique de Chris McSorley ces derniers jours – à défaut de celui des blessures, malheureusement absentes cette année – comme s’il souhaitait se prémunir de la tempête médiatique qui ne manquera pas d’arriver en cas d’élimination rapide.

Mais nous n’en sommes pas encore là. Malgré l’ampleur du score, Genève-Servette n’a pas été complètement ridicule sur la glace bernoise, tenant le match nul jusqu’à un but chanceux du traître Ritchie bien aidé par la bande (33e). A ce moment, les Aigles avaient largement de quoi revenir au score et renverser la tendance.
C’était toutefois sans compter sur le trio Vukovic-Dan Fritsche-Carle qui s’est mis en quatre pour réaliser l’exploit d’écoper coup sur coup de 2 x 2 minutes de pénalité pour avoir retardé le jeu (!) et 1 x 2 minutes pour un navrant coup de canne dans le dos alors que l’équipe évoluait déjà à 3 contre 5 ! Nonante-huit secondes avec deux joueurs de moins sur la glace face à l’une des équipes les plus efficaces de la ligue en situation spéciale, le verdict ne faisait guère de doute : 2-0, affaire classée.

De l’art de sortir de sa zone

Par rapport à ce que Genève-Servette propose habituellement en terme de jeu depuis le départ de Kevin Hecquefeuille, ce premier acte devrait quand même réjouir les fans. Tenir une demi-heure contre Berne, c’est quand même pas mal, même si les hommes d’Antti Törmänen restaient sur quatre défaites en cinq matchs et jouaient sans la moitié de leur défense.
Le problème demeure la pauvreté de l’offensive genevoise. Si les Almond, D. Fritsche et autre Walker ne sont plus que l’ombre des flamboyants joueurs qu’ils étaient en début de saison, il faut bien convenir que les défenseurs pourraient parfois les mettre dans de meilleures dispositions.
En dépit des nombreux reproches que l’on peut faire à l’équipe, il est indéniable que le nœud du problème se trouve en défense. La clé du succès des Aigles contre l’Ours résidera dans la capacité ou non à réussir à convenablement sortir le puck de la zone défensive. Contre Berne – mais le bât ne blesse pas depuis samedi seulement –, cette lacune a été criarde tout au long du match. Avec le départ d’Hecquefeuille et la blessure de Bezina, Genève-Servette ne possède plus aucun défenseur capable de sortir la rondelle proprement.

La solution à 4 étrangers en attaque

Le salut des Grenat viendra donc de la capacité des défenseurs à dégager correctement le puck, soit 1) au-delà de la ligne bleue et 2) tout en le maintenant dans les limites de la surface de jeu. Une sorte d’équation à deux inconnues qui risque bien de devenir un vrai casse-tête pour Rivera et consorts.

Pourtant, la réponse pourrait s’avérer plus simple que prévu. Mathieu Carle et Pavel Kubina s’employant si bien à prouver match après match à quel point ils ne servent à rien, je propose de les remplacer dans l’alignement par Mike Vermeille et Dave Sutter, qui ont l’avantage de s’être entraînés toute la saison à dégager des pucks au fond de la patinoire avec Red Ice Martigny. Du coup, on lance Picard (même blessé), Salmelainen et un Rico Fata assoifé de revanche sur la glace pour épauler Keller et mettre le feu devant les buts de Bührer.
Comme quoi, si Chris McSorley lit CartonRouge.ch, le retournement de situation est tout à fait envisageable. De la qualité de ses lectures dépendra le destin de son club !

Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Berne – GE-Servette 4-0 (0-0 2-0 2-0)

Allmend, 16’131 spectateurs.

Arbitres : Eichmann/Stricker ; Espinoza/Kohler.

Buts : 33e Ritchie (Bednar) 1-0. 38e Bednar (Ritchie, Roche/5c3) 2-0. 58e Gardner (Ritchie) 3-0 (cage vide). 58e Bednar (Berger, Ritchie) 4-0.

Pénalités : 3 x 2′ contre Berne ; 6 x 2′, 1 x 10′ (Rivera) contre GE-Servette.

Berne: Bührer; Roche, Beat Gerber; Kinrade, Flurin Randegger; Jobin, Collenberg; Heldstab; Vermin, Ritchie, Bertschy; Bednar, Martin Plüss, Rüthemann; Scherwey, Gardner, Alain Berger; Neuenschwander, Rubin, Berger; Loichat.

GE-Servette: Stephan; Kubina, Mercier; Carle, Gautschi; Vukovic, Gian-Andrea Randegger; Roland Gerber, Rivera, Friedli; Simek, Almond, Ryan Keller; Dan Fritsche, Romy, Salmelainen; John Fritsche, Waker, Walsky.

Notes: Berne sans Höhener, Furrer, Hänni, Kreis (blessés) ainsi que Sykora (étranger surnuméraire) ; GE-Servette sans Bezina, Picard, Paul Savary (blessés), Fata (étranger surnuméraire).

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3 Commentaires

  1. Non mais!

    Les chevilles ou la tête qui enfle(nt)!

    De la qualité de ses lectures dépendra le destin de son club ! ….

    N’importe quoi arf…

  2. C’est fou qu’il faille encore expliquer le 2ème degré, sur cartonrouge qui plus est…
    Très bon article, bravo. 1-1 dans la série, remettons-nous à rêver..

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