Ici c’est bien !

Ici c’est le bref résumé de l’inrésumable

Les Flyers ? Laminés. Les Gummibärchen ? Un auto-hold-up et 2 points de galvaudés bêtement, les seuls perdus à ce jour d’ailleurs. Les stars de Crawford ? Ravalées au rang de pâles figurants sans en faire tout un cinéma. La machine de guerre du Tessin qui a des sous ? Plantée façon catenaccio du plus bel effet. Et puis il y a LE match. Contre son Altesse et Seigneurie Davos. La copie parfaite de bout en bout, – 17 secondes. Une démonstration.

Ok mais une démonstration de quoi ?

La preuve par les actes de la justesse de décisions et de choix opérés petit à petit depuis longtemps. La confirmation que ce Bienne-là a encore franchi un palier. En fait ce départ en trombes, le meilleur du club depuis un bon quart de siècle quand même, n’est que la conséquence d’une évidence : il n’y a plus de joueurs passables, et c’est bien pour éviter de dire médiocres. Avec la disparition d’éléments à la limite du boulet comme Cadonau et Gossweiler, ce sont les derniers maillons faibles qui ont tout simplement été gommés. Attention, ces gars ont fait ce qui était attendu d’eux, sans tricher. Simplement ils représentaient les derniers de ces profils LNB dont le plafond de développement avait été atteint.

Le Bienne de cette année, c’est l’arrivée à maturation d’éléments préparés et façonnés depuis bien des saisons, saupoudrée des importations judicieuses des dernières saveurs qui manquaient encore dans la palette à Kevin. Pas de vedette, pas de star, pas de tête d’affiche, mais une distribution efficace et intelligente, les bons joueurs aux bons postes avec les bons comparses.

Ici c’est Gaétan Haas

Enfin, quand je dis «pas de vedette» (juste au-dessus, faudrait voir pour suivre la moindre quand même), c’est pour expliquer qu’au contraire du concept même du Key Player (l’on me dit que le nom de cette ignominie insultante pour les valeurs même de tout sport collectif aurait changé il y a peu, mais je m’en roille les fosses nasales avec une pelle à tarte. Key Player, un point c’est tout, d’ailleurs c’est archivé sur ma clé UBS) mettant en avant un individu parmi l’ensemble, Bienne ne jure que par l’équipe, sans mettre l’un plus en lumière que l’autre. Sauf que c’est sans compter sur Gats le magnifique. Dans la forme de sa jeune vie tant au niveau physique que du sens du jeu, au point et culotté comme jamais, le bougre est tout simplement étincelant. Devant. Derrière. Buteur. Passeur. Gratteur. Le bougre se replie si vite en défense qu’il doit avoir trouvé le moyen de se téléporter d’un coin à l’autre de la glace. A se demander si ce n’est pas lui qui conduit les Zamboni, sert les pressions, ou gère la table de chronométrage à ses heures perdues.

Ce gamin-là qui n’en est plus un, plus du tout, et qui refuse catégoriquement de parler avenir et contrat avant octobre, changera forcément de statut la saison prochaine. La seule certitude c’est qu’il jouera pour un club de pointe. Mais rien ne dit que Bienne ne réponde pas à cette description, moyennant un effort côté salaire c’est clair, mais avec la certitude d’être le leader. Une voie à la Sprunger n’est pas exclue du tout.

Ici c’est plus le Stade de Glace

En des temps pas si anciens que ça sur une échelle d’Homme, les chroniques de ce site traitant des Biouois se nommaient «L’écho du bunker», hommage narquois et taquin à la vénérable mais un rien décrépie enceinte du HC Bienne. Ces temps, assurément, sont révolus. Le nostalgique retrouvera bien avec un sourire ému la vieille Mido – toujours en panne, le lettrage du Stade de Glace ou encore quelques-uns de ses sièges d’un orange si pop culture au gré de ses pérégrinations  dans les deux seuls bars-bistros accessibles aux masses populaires sur le nouveau site. Mais question infrastructure sportive, pardonnez-moi, mais ça déchire ! Il serait grand temps que les dzos se dépêchent de mettre en œuvre l’un de leurs plans farfelus (surélever St-Léonard… non mais j’me marre… qu’ils s’accrochent au pinceau aussi…) et que les flambeurs léventins lancent également leur projet de remplacement du frigo, parce que le ou les bunkers justement, ce sont les leurs désormais.

Mais ici c’est Tissot Arena

Ok, c’est encore très vide et impersonnel quand on y pénètre (fichu priapisme !), mais on y voit plus que bien de partout, on y accède facilement, on s’y sent bien, et maintenant que la hache de la guerre du logo est enterrée entre directoire et ex-boycotteurs, on y a une plutôt bonne ambiance. D’accord on en convient ce n’est pas encore le CIGM, mais ça ne saurait tarder à devenir un chouette endroit où il ne fait pas bon venir jouer en tant que visiteur. Pour Anfield par contre, faudra compter avec un délai de livraison.

Ici ce n’est pas encore fini

Personne n’est dupe et il est plus que probable que les résultats ne continuent pas à l’identique. Ca ne serait que pure logique. Le retour à une certaine normalité en somme. Mais si justement c’était ça, la nouvelle normalité ? Un groupe comme il s’en assemble parfois, par hasard un peu et par construction intelligente beaucoup. A grands coups de patience. Si Marco Maurer était enfin le badass qui manquait aux tendres biennois de ces dernières saisons ? Si Dave Sutter n’avait pas hérité du numéro 22 sans raison ? Et si…Et si… 

Et si on profitait du moment, tout simplement ?

Ce qui par contre ne souffre d’aucune contradiction juste là maintenant, tout de suite à l’instant présent, c’est qu’Ici, c’est passionnant ! 

(Faites-moi penser à acheter de la glace par contre, parce que ça commence à faire vraiment mal…)