Innocent aurait plutôt dû supprimer son prénom…

En Major League Soccer, Innocent Emeghara essaye de se refaire une santé… et une identité. Il vient en effet de décider officiellement de ne se faire appeler que par son prénom (ce qui ne sera effectif qu’en 2016) ; un peu malheureux au vu de son dernier match à domicile…

Nouveau stade, nouvelle dynamique. C’est ce qu’espèrent les San Jose Earthquakes en cette saison à peine débutée. Parmi les atouts attendus, Innocent Emeghara, engagé comme Designated Player, c’est-à-dire hors plafond salarial imposé. C’est donc un peu « l’étranger » d’une LNA de hockey ; cependant, lors du match à domicile contre le Real Salt Lake, la seule similitude d’Innocent avec un PostFinance Top Scorer fut de « patiner ».La saison n’est vieille pour l’heure que de cinq matches officiels, mais a déjà offert des émotions en montagnes russes à l’éphémère membre de la Nati. Introduit pour les derniers instants du premier match de la saison, il avait à peine eu le temps de voir son équipe concéder le but de la défaite. Malgré cela titulaire lors de la seconde journée, il a alors inscrit un but décisif et plutôt subtile.

La réception du club de l’Utah était l’occasion de confirmer la victoire obtenue lors de l’inauguration de l’Avaya Stadium. Face à cet « autre Real », loin des arabesques madrilènes et plutôt fervent de rigueur défensive, il s’agissait d’être solide et opportuniste. En défense, les Quakes comptent notamment sur leur taulier hondurien Bernardez, peu amateur de haute couture, que les Helvètes ont croisé l’été passé au Brésil. Il a d’ailleurs plutôt bien maîtrisé une autre vieille connaissance helvétique, à savoir Álvaro Saborio, solide titulaire au sein du RLS, dont le capitaine n’est autre que Kyle Beckerman, le rasta de l’équipe nationale US (dont Rimando au RLS et Wondolowski chez les locaux sont d’ailleurs aussi des fidèles). C’est donc bien au moment de conclure que les Quakes ont peiné et… tremblé.
La première mi-temps, peu animée, n’offrit aucun tir cadré, hormis la belle demi-volée victorieuse de Javier Morales juste avant la pause. Celle-ci reprenait un renvoi du mur suite à un coup-franc aux 20 mètres concédé par…Innocent. Mal inspiré en la circonstance, l’essuie-glace helvético-nigérian a en outre, dans son pressing, été aussi utile que sur une vitre sèche, tout en étant maladroit sur plusieurs actions de rupture. Peut-être piqué au vif, il montra davantage après la pause, avec il faut en convenir une certaine poisse. Provoquer un pénalty lui aurait permis de se racheter, mais l’homme en vert jugea visiblement involontaire une évidente main adverse dans la surface.  Emeghara se plaint alors avec véhémence de partialité en faveur de la ville des Mormons, un peu comme les Sédunois et la Suisse entière l’avaient fait lorsque celle-ci leur avait chippé les JO grâce à quelques billets judicieusement placés…
A la décharge d’Innocent, ce n’est pas dans son rôle traditionnel de dragster en pointe de l’attaque qu’il a été aligné, mais comme milieu gauche. Quoi qu’il en soit, pour ne pas être à côté de la plaque (tectonique), notre globe-trotter devra gagner en efficacité et espérer que les filets tremblent plus souvent que la terre californienne. Ceci lui permettrait ainsi de durer un tantinet plus longtemps que lors de ses étapes précédentes, Nati comprise (quoi qu’en ce qui concerne son séjour azéri au FC Qarabag, on comprend qu’il l’ait abrégé).

Mis à part ça, l’acclimatation d’Innocent semble en bonne voie, comme en témoigne sa main sur le cœur lors de l’hymne américain, insupportable…pardon inévitable rituel d’avant-match. Pour l’honneur suprême de le chanter, le site du club affiche d’ailleurs un lien pour le dépôt des candidatures ! Bref, voici pour l’américanisation du soccer, mais force est sinon de constater qu’il n’a plus grand-chose à envier à bon nombre de championnats européens.
Un stade purement dédié au ballon rond rend par ailleurs l’expérience fort différente d’une rencontre disputée dans l’immensité froide d’un stade de foot US. A San José, la nouvelle enceinte semble ainsi faire son effet : 18.000 spectateurs (dont plus de 12.000 abonnés) et un petit kop chantant presque en permanence, le tout dans un stade à l’anglaise, à l’ambiance bon enfant et offrant une vue impeccable. En outre, proximité de la Silicon Valley oblige, la technologie omni-présente ira certainement de pair avec la rentabilité de l’enceinte : écran géant double face (le verso donnant sur une pelouse accueillant les nombreux food trucks), intégration au cloud offrant apparemment de multiples possibilités (notamment en termes de paiements ou de pubs personnalisées),… Malgré tout, le « derby » contre les Los Angeles Galaxy se tiendra au stade de l’université de Stanford, afin de pouvoir presque tripler l’affluence. Une preuve de plus que le soccer n’a par ici plus rien de confidentiel !
Cet article constitue le quatrième volet d’une mini-série sur les sports US qui s’étendra sporadiquement jusqu’à l’été 2015, CartonRouge étant représenté jusque-là outre-Gouille.

Tome 1 : Gillette s’en sort excel(lemment bien) (Football / Soccer)

Tome 2 : Les petits soldats de l’autre ballon ovale (Football américain)

Tome 3 : Les Celtics cherchent toujours le trèfle à quatre feuilles (Basket)

Photos John Todd / ISI Photos
Note : les photos d’illustration, transmises par le club, sont celles du match précédent (contre les Chicago Fire).

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2 Commentaires

  1. I was there as well with my 18 yr old son and 17 yr old daughter. We were all blown away. I’m not sure that I’ll ever go to antoehr concert. RHCP just set the bar too high. Other shows / artists will pale in comparison. Great pics btw. Amazing show.

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