Interview de Julien Moix, un des fondateurs de FieldWiz

FieldWiz, tu connais ? Trois jeunes Vaudois, Julien Moix, Lionel Yersin et Michael Dizerens, entrepreneurs passionnés de football, lancent ce nouveau produit destiné aux clubs et acteurs de toutes les catégories de jeu. Un pari haut en couleurs dans un pays riche en jeunes talents et toujours prêt à s’enthousiasmer dès le premier coup de sifflet. Entretien et présentation !

Salut Julien ! Pour ceux qui ne te connaissent pas encore, pourrais-tu te présenter en quelques mots et, ensuite, présenter le projet FieldWiz ?FieldWiz, en français le «sorcier des terrains», est un outil de mesure des performances stratégiques et physiques pour joueurs de football. Le dispositif se compose d’un appareil autonome porté dans le dos d’un joueur qui collecte des données synchronisées à la fin d’un match. Quant à moi, je suis un des membres qui a initié ce projet avec Lionel Yersin et Michaël Dizerens.
D’où vous est venue cette idée ?
C’est parti d’une bête discussion de 3ème mi-temps autour d’une bière. On a débattu sur le nombre de kilomètres effectués par joueur en un match. De retour à la maison, je me suis mis à la recherche de solutions. Il en existe, mais soit c’est réservé aux grands clubs car trop onéreux et trop compliqué (en Suisse seul le FC Basel est équipe, pour environ 4000 francs le boîtier), soit ce n’est pas très précis et sans vraie valeur ajoutée (comme le miCoach d’Adidas qui se glisse dans la chaussure). Du coup j’ai contacté Lionel qui est un pro dans le domaine, et c’est là que l’idée est venue de rendre cette technologie plus abordable.

Quel est le but de FieldWiz à court, moyen et long terme ?
Notre but premier était d’en faire un outil ludique pour les joueurs de talus comme nous afin de prolonger l’expérience du match. On se rend compte que l’intérêt est plus fort chez les équipes semi-pro et pro ainsi que dans les centres de formation.
A moyen terme on a plein d’idées, à commencer par avoir les données en temps réel, la traçabilité du ballon, l’intégration des Google glass, etc. Ce ne sont pas les idées qui manquent. On veut aussi se tourner vers d’autres sports et aussi vers les sports d’intérieur.
On nous propose aussi souvent d’ajouter la fonctionnalité de pouvoir administrer des décharges électriques aux joueurs à distance (rire) ; c’est à réfléchir, je connais des présidents de clubs qui ne seraient ravis de pouvoir jouer avec.
A long terme je pense que la démocratisation des systèmes de reconnaissance vidéo va supplanter la technologie actuelle, il faudra s’adapter.
Comment avez-vous financé ce projet ?
On a profité de la structure à Lionel qui fait du développement électronique et aussi investit de notre poche. Afin de pouvoir financer le reste, nous sommes en pleine campagne de financement participatif. Le but est simple, nous devons atteindre pour 50’000 dollars de précommandes pour pouvoir lancer le premier lot en production. Pour les intéressés, les premières commandes profitent de prix exceptionnels.
Où fabriquez-vous ces boitiers ?
Nous avons fait le design, les composants viennent principalement d’Asie, mais ils sont assemblés dans la buanderie de la grand-mère à Lionel. On peut dire que c’est du Swiss Made.
On pourrait utiliser ces boîtiers pour d’autres sports, non ?
Pour l’instant la restriction principale est d’être à l’extérieur, on peut donc l’appliquer à tous les sports d’équipes qui se jouent sur un terrain, et les possibilités sont nombreuses : rugby, hockey sur gazon, polo, pétanque… et j’en passe.
On a également reçu pas mal de sollicitations pour l’intérieur, notamment le futsal, le handball et le hockey sur glace. Des solutions existent et on y travaille.
Certains restaurateurs, dont je fais partie, pourraient même en mettre sur leurs serveurs/serveuses, histoire de voir qui est le/la plus efficace ?…
Ahaha, oui, tous les scénarios sont possibles. Ça peut aussi aider à optimiser leur chemin entre les tables. Pour l’instant, ça marcherait que pour les serveurs en terrasse. Mais tu peux en mettre un dans la voiture à ta copine pour voir si elle est vraiment aller faire du shopping… (rire)

Vous venez donc de lancer ce nouveau produit… Comment se passent ces premiers jours ? Y’a-t-il beaucoup de commandes ?
Je précise qu’on a lancé la campagne de précommandes pour se financer. La livraison aura lieu en avril 2015. Notre but était de faire un outil pour le footballeur de talus, mais force est de constater qu’on à beaucoup plus de retour de la part de structures disons plus pro. Du coup, vu qu’il y en a moins, c’est plus difficile que prévu, mais on y croit et ça va venir. On recherche aussi activement des investisseurs.
Plateaux télé, radio, articles dans les journaux et sur le web : un petit buzz FieldWiz est né et c’est tant mieux ! Content j’imagine ?
Oui, c’est vraiment plus qu’espéré, surtout quand tu as l’honneur de passer sur CartonRouge.ch (sourire). Mais soyons franc, pour l’instant c’est un peu comme le sexe chez les ados, tout le monde en parle, mais personne passe à l’acte. On se réjouit de mûrir.
As-tu travaillé ton allemand pour la presse d’outre-Sarine ?
Heureusement j’ai quelques restes de «Hans Schaudi» et c’est super important quand on sait que l’Allemagne compte 6,2 millions de licenciés dans la fédération de foot contre moins de 100’000 en Suisse romande.
On était à Berlin le week-end passé avec l’équipe des M-20 et c’est là que tu te rends compte de la dimension du foot par là-bas.
Un match de démonstration entre les élites M-18 du Team Vaud et du FC Sion a été organisé le 25 octobre dernier. Quelles ont été les premières impressions ?
Depuis le début on essaie de cumuler les matches de tests. On en a déjà fait de la Ligue Romande à la Challenge Ligue, chez les juniors et même du côté de la Nati. On se rend compte que chaque coach est différent et que les attentes sont également différentes. On collecte le plus d’information possible pour offrir le plus de fonctionnalités pratiques.
Ce qui était prévu à la base pour un être un outil ludique, peut devenir un instrument d’aide à la décision très pointu.
A noter que durant ce match nous avons aussi équipé les arbitres qui étaient fort intéressés. Je pense que ça pourrait motiver certains à sortir du rond central.
Il y a quelques mois tu as complété ta première Patrouille des Glaciers, maintenant tu lances ce nouveau projet : Julien, tu es un homme de défi !
Je ne pense pas spécialement, mais quand on quelque chose nous plaît et qu’on a la chance de le faire à fond, il ne faut pas hésiter.
Du coup, quel sera ton prochain défi ? Reprendre la présidence du Lausanne-Sport, dont tu es membre du Club des 30 ?
Ahah… Là on parle d’un tout autre défi. C’est comme faire la Patrouille des Glaciers trois fois d’affilée, à poil, avec un sac à dos rempli de plomb et où les spectateurs te tirent des boules de neiges tout du long. Même si on ne partage pas toujours leur point de vue, j’ai beaucoup de respect pour ceux qui relèvent ce genre de défis.
Selon votre page Facebook, il semblerait qu’un serpent est venu vous déranger en plein travail…
Je n’étais perso pas présent et c’est mieux ainsi… Mais je soupçonne la concurrence de vouloir nous intimider.

Quel joueur et quel club rêverais-tu de voir utiliser FieldWiz ?
Chris Malonga ou peut-être Shaqiri (il se marre). Physiquement, ce qui fait la différence avec un joueur de classe mondiale, ce n’est pas le nombre de kilomètres réalisé, mais sa force d’accélération à haute intensité et sa capacité à le répéter. Pouvoir mesurer la différence avec une star serait vraiment intéressant.
En tout cas, bravo pour ce magnifique projet et pleine réussite à vous trois ! Un dernier mot pour conclure cet entretien ?
Un grand merci à CartonRouge.ch. J’en profite pour faire un peu de pub, n’hésitez pas à visiter notre page sur Indiegogo. Et de nous «liker» notre page sur Facebook pour suivre le projet.
On se voit à la Cheminée pour fêter ça !

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