Carlo Janka a succédé à Paul Accola, dernier Suisse vainqueur du classement général de la Coupe du monde en 1992. Certes. Mais le plus jeune des deux Grisons a encore beaucoup à accomplir pour rejoindre son illustre aîné au panthéon du ski suisse. Pour véritablement imiter Pauli, il doit encore :
– Trouver la décence de laisser les autres coureurs s’illustrer, en terminant 18e du général une année après son triomphe, puis en n’intégrant plus jamais le top 10 dans la hiérarchie mondiale.
– Compatir avec tous ceux qui ont vécu la fameuse «année de trop», en ajournant sa retraite jusqu’à 38 ans sur une glorieuse 31e place en super-G à Garmisch.
– Apprendre à connaître les journalistes et les traiter avec justesse. Soit des «idiots», des «ignares» ou des «extrémistes», pour reprendre quelques termes soigneusement choisis par Pauli.
– Permettre à ces mêmes journalistes de se mettre en valeur avec des effets de plume. Comme dans 24 Heures à l’époque : «Si le délit de sale gueule était punissable, Accola serait en prison à perpétuité.»
– Résister au vil patronat de Swiss Ski et à ses inaptes ronds-de-cuir. «Tous doivent partir, du chef alpin au directeur, en passant par le président», avait clamé Pauli (2000 francs d’amende).
– Se montrer héroïque face à l’abject capitalisme incarné par les sponsors en arrivant en retard (ou pas du tout) à plusieurs séances photos ou conférences de presse (10’000 francs d’amende + suspension).
– Ne pas se contenter de faire le show sur la piste. Mais aussi dans l’aire d’arrivée, comme lors des JO d’Albertville, où Pauli, mécontent de l’état de la piste avait : franchi la ligne à reculons, enseveli son dossard et, dans un dernier beau geste, montré ostensiblement son cul à la tribune réservée aux membres du CIO.
– Ne pas se prendre la tête en jouant la carte de la modestie en toutes circonstances. «Le combiné ? Tout le monde s’en bat les couilles», avait insisté Pauli après sa médaille de bronze en 1988 à Calgary en… combiné.
– Au-delà du ski, se trouver d’exaltantes passions pour faire le bonheur de la presse grand public. Pour Pauli, cela a été les pelles-mécaniques. Domaine qui est d’ailleurs devenu son second métier.
– Faire attention à ne pas tomber dans l’oubli après sa retraite sportive. Pauli, par exemple, alimenta la rubrique des faits divers quand il coupa le trafic sur une route cantonale avec une de ses chères pelles-mécaniques. «A ski, on m’a toujours appris que le trajet le plus court était la ligne droite», avait justifié Pauli, jamais avare d’un bon mot.
– Revenir de temps en temps sous les spotlights du sport. Un devoir auquel Pauli se plie volontiers, lui qui officie régulièrement au volant de la «Rolba» de la Vaillant Arena durant les matches du HC Davos.
On le voit, Janka a encore du pain sur la planche. Quant à ceux qui prétendent qu’il a déjà tout accompli à 23 ans, ils se trompent. Paul Accola en est la preuve vivante.
Écrit par Alex DeLarge
Aujourd’hui on se met à genoux devant Bode Miller quand il ouvre sa gueule pour dénoncer les ficelles du métier, mais en Suisse on préfère écraser le Pauli. Au moins, lui, il ne finit pas à la schlagerparade en chanteur pour grand-mère qui trompe leur mari en regardant l’Alain Morisod autrichien…
Avec la TSR, plus rien ne m’étonne, mais vous connaissez la raison qu’ils ont invoquée pour ne pas montrer le team-event hier matin?
Si la raison invoquée c’est « on s’en fout, ce truc ne sert à rien et est complétement grotesque », on n peut que leur donner raison.
svp CR, retrouvez nous ces images :
« – Ne pas se contenter de faire le show sur la piste. Mais aussi dans l’aire d’arrivée, comme lors des JO d’Albertville, où Pauli, mécontent de l’état de la piste avait : franchi la ligne à reculons, enseveli son dossard et, dans un dernier beau geste, montré ostensiblement son cul à la tribune réservée aux membres du CIO. »
Un petit article sur Lara (sehr) Gut serait bienvenu dans la rubrique ski, vu ses problèmes actuels
Enlightening the world, one helpful atrilce at a time.