Julio César remporte la Guerre des Goals

Au terme d’une rencontre rutilante et palpitante, peu d’observateurs avertis auraient pu prédire que les lauriers reviendraient au vieillissant portier des Argonautes de Toronto. Toute l’Amazonie peut désormais respirer à nouveau alors que les Chiliens sont en droit de tirer une mine d’enterrement au réveil. Un empereur qui l’emporte sur les héritiers d’un dictateur, ça devrait nous réjouir. Ben, que non…

1. Le résumé.Epoustouflant, éblouissant, sensationnel. Voilà, ça vous va pour résumer un match disputé à toute bizule durant les septante premières minutes ? Une chose est sûre, ce n’est pas le Taekwondo qui aurait pu nous offrir ce spectacle. Les Auriverdes mirent d’entrée la vitesse supérieure par rapport à leurs précédentes sorties. Ils ouvrirent logiquement la marque sur un corner bien négocié par le PSG et un peu moins par le tibia de Jara qui, contrairement à Luiz, aura au moins marqué un but durant ce huitième de finale. Par la suite, les longs ballons distribués par Luiz et Alvez réjouirent le coton-tige Neymar mais un peu moins Bravo, lui qui dû employer moult claquettes pour maintenir le Chili à bonne température. Sur leur première offrande, les hommes de Sampaoli égalisèrent d’un plat du pied du meilleur «Brésilien» sur la pelouse, Alexis Sanchez. 
En deuxième période, alors qu’Howard Webb se faisait de plus en plus d’amis au Brésil en annulant un but de Hulk (contrôle du biceps ?), la Roja faillit prendre l’avantage à la sortie d’une triangulation mal paraphée par Aránguiz. La fin de match fut brésilienne avec notamment un slalom du géant Hulk et une tête mal pensée de Neymar. Les prolongations constipèrent les protagonistes, mais en même temps lorsque tu dois composer avec Jo (le cousin aveugle de Fred) en attaque, c’était un peu couru d’avance. Les penaltys devenaient inévitables. Même le Bois de Boulogne devint silencieux. Sanchez, Willian et Hulk nous firent du Streller. Jara du poteau rentrant-sortant. Comme souvent dans ce genre d’épreuve, les gagnants sont les perdants. Rageante, mais vraiment sympa cette Copa America. 
2. L’homme du match.
La FIFA avait vraiment réservé le meilleur du Webb pour ce match. L’arbitre anglais fut au sommet de son art en n’abusant pas de son sifflet lors des moments clés de ce match. Tout d’abord, sur le penalty oublié sur Hulk, Howard Webb se montra loyal au syndicat des arbitres qui voulait se rattraper après les offrandes japonaises au peuple brésilien. Ensuite sur le biceps de Dieu «maradonesque» du même Hulk, ze Engliche ref nous prouva qu’il n’avait pas besoin de lunettes Google pour disséquer le geste malefiquement ourdi par la bête du Zénith. Platini avait raison. Dans le foot, on n’a pas besoin de vidéo quand on a accès au Webb.
3. La buse du match.
Fred pour sa prestation aussi moche que sa moustache «Mercuryenne», le cousin de Fred pour avoir coupé la sono sur l’hymne à capella chilien et Neymar pour tous ses mauvais choix lors de la dernière passe et ses plongeons grotesques qui lui vaudront probablement une convocation pour la version portugaise de l’émission «Splash».
4. Le tournant du match.
Impossible de se tenir à la rigoureuse ligne éditoriale de Carton Rouge pour ce match car avec la multitude de tournants visionnés, on se serait cru dans la montée du Nufenen. Alors dans un choix totalement arbitraire, relevons l’arrêt d’une paluche de Julio César abandonné seul face à l’ex-frioulien Aránguiz ainsi que l’exploit de Pinilla qui s’en alla poser une magnifique latte à l’ultime minute de la prolongation, et ce, devant des millions de pupilles effarées. Et puis dans un final élan de générosité, soulignons le dernier penalty du Sheriff de Nottingham, Gonzalo Jara, qui démontra sur cette action avoir tout appris de Waddle et Southgate sur la technique anglaise d’auto-sabordement lors des tirs au but fatidiques. Oh, dear. 
5. Le geste technique du match.
Pour éviter une fuite en avant, le staff chilien décida d’apposer des Pampers dans les cuissettes d’Alexis Sanchez juste avant les prolongations. Un geste symbolique sans doute pour rendre hommage aux ateliers de mode de Rio qui préparent activement le prochain Carnaval. Sinon la remise en jeu de Marcello cigare au bec et la remise plat du pied carré de Hulk qui sert un caviar à Sanchez, c’est vraiment un tout grand moment de poésie défensive. Apparemment, la BBC est encore en train d’essayer de réanimer Allan Hansen. 
6. Le geste pourri du match.
Les sifflets irrévérencieux du public brésilien durant la Canción Nacional chilienne étaient aussi futés que les 007 mandatés par Dominique Giroud. Mais que dire de l’installation d’une cage aux poteaux carrés spécialement pour Julio César, cage tout juste récupérée dans le musée des vieilles gloires de St Etienne. Un geste pourri certainement effectué en clin d’œil à Hulk et qui aura permis à Mimiche Larqué de nous resservir une énième fois l’épopée vertes dans les brumes de Glasgow. Vraiment un début de soirée pourri. 
7. Ce match m’a fait penser à…
Au dessin animé BipBip et le Coyote. Pour mettre la main sur le volatile indiscipliné brésilien (Neymar et sa moumoutte dorée) qui s’agitait tel une boule de flipper poussée par un public en furie, le Coyote chilien (Sampaoli) aura tout tenté. Hélas tous les plans mis en place par le Coyote affamé se sont retournés contre lui à la fin d’une course poursuite palpitante et effrénée. 

8. L’anecdote.
Le Brésil ne fait rêver pas grand monde, à part peut-être un petit homme jaune sifflotant déguisé en jaune. Pour preuve, durant cette partie contre le Chili, les branlos de Scolari ont délivré le plus faible taux de passes réussies d’une Seleção en Coupe du Monde depuis 1966. Bon, il est vrai que quand Luiz & Co doivent composer avec un piquet à moustache et un buffle testostéroné, y’a véritablement des circonstances atténuantes à faire valoir.
9. Les tweets à la con.
CM2014 : Z’ont des mineurs pour héros et un Bachelet comme Président. Dans le fond, ces Chiliens sont des Ch’tis déguisés ! # (@L’Epique)
CM2014 : Neymar est tellement dégouté par sa frappe du gauche qu’il se crache dessus #AlexFrei #Rooneylikesthis
CM2014 : Et voilà, la séance de tirs au but vient juste de débuter qu’Howard Webb offre déjà un penalty aux Brésiliens #Nishimura #Jalousie (@l’Epique)
10. La rétrospective du prochain match.
La veille du match contre la Colombie, Scolari achève de lire le chef d’œuvre de Domenech «Tout seul». Cette lecture le conforte dans ses convictions et le «technicien» brésilien aligne d’entrée le trio Fred, Jo et Hulk en attaque. Le plan marche à merveille puisque le Brésil est mené 3-0 à la pause. Inquiète pour la stabilité du pays, les ventes de McDo et le déboisement de l’Amazonie, la Fédé brésilienne licencie Scolari à la mi-temps et nomme Zico à sa place qui effectue illico une triple rocade au sein de l’attaque. Bebeto, Carlos Alberto et Pelé font leur apparition sur la pelouse de Fortaleza. Chacun d’eux marque un but et, à 3-3, une nouvelle séance de pénos vient régaler la foule en délire.  Hélas, le pouls d’Hulk monte en flèche et il dévisse totalement sa frappe. Pelé tente une Panenka pour rattraper le coup mais Ospina ne se laisse pas trafiquer sur sa ligne blanche. Le Brésil est enfin éliminé. Pelé doit temporairement émigrer au Japon. Après leur défaite injuste, les Chiliens sont totalement dépités et tentent de se remonter le moral en matant la dernière vidéo de Marlene Doll, la chouchoute des coquins du Matin. Toutefois, cette séance avorte vue que tous les films de Marlene sont interdits aux mineurs. 

A propos Paul Carruzzo 207 Articles
Elle est pas un peu belle notre Nati et tout le bonheur qu’elle nous amène ? Alors, Rickli et compagnie, si vous ne vibrez pas devant cette équipe, vous n’êtes pas non plus monstrement obligés de regarder. Profitez d’un bon match de hornus et foutez la paix à nos joueurs, qui comme vous, ont un joli passeport rouge à croix blanche.

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