La foi

Précepte fondateur de ma religion : Slava et Roger sont les Grands Ordonnateurs de toutes choses, Julien et Andrei sont leurs prophètes. Et voilà comment tu te retrouves à assister à sept matches en quatre jours.

D’un aéroport à l’autre, de jeudi à dimanche, sept matches donc. Oui oui, comme une série de play-offs. Le Kloten – Gottéron de jeudi, notre moins bon match depuis le début des séries, avait plutôt mal lancé le truc, et les mines étaient basses en rentrant du Schluefweg tant les Fribourgeois étaient passés à côté, aussi bien sur la glace que dans les gradins. Je ne vais pas faire l’injure au vrai-faux Marc Rosset de te parler de ce qu’on a vécu avec une quinzaine de milliers d’autres événementiels dans le gros hangar de sa ville les trois jours suivants, il le fera mieux que quiconque dans la blogosphère francophone. D’autant que, sans vouloir minimiser le retournement de situation maîtrisé de Messieurs Fed et Stan, les cuisses de Cancellara ou le triomphe du FC Sion dans une Pontaise en fusion, pour le clou du week-end, tous sports confondus, c’est samedi soir à St-Léonard que ça se passait.Donnés pour morts après l’acte IV, les Dragons n’avaient donc pas d’autre choix que de vaincre lors des trois derniers matches face à Kloten, en-les-prenant-les-uns-après-les-autres évidemment, sinon ce serait triché. A 3-1 dans la série, les Gaydoul boys pouvaient voir venir et nous resservir leur hockey attentiste, leur plan aussi limpide que la țuică chère à leur capitaine : on imite le SCB des demies 2012 et de la finale 2013, et l’affaire est dans le sac. Et si les Fribourgeois se montrent trop menaçants, pas de problème, Santala, Stancescu et leurs potes sortent les petits coups de Rivera, de toute façon les zébrés appliquent la règle n° 596 de l’IIHF: «Quand le samedi soir Gottéron tu arbitreras, les cannes dans les patins jamais tu ne siffleras.»

Déjà hyper délicate à la base, la mission se compliquait encore quand, malgré la nette domination des locaux et la première ambiance digne de ce nom depuis longtemps (comme ça, au débotté, je dirais 2009) à St-Léonard, les Kerosinsuufer prenaient l’avantage en début de deuxième tiers. Défendre un résultat, Fige et ses ouailles savent faire. Paniquer à mesure que le puck refuse de rentrer, on sait faire aussi de notre côté. Or, pas trace d’affolement sous les casques dzodzets, c’est plutôt à un décuplement de la volonté de ses favoris que la patinoire assistait. Et soudain, l’incroyable se produisit, un truc qu’on avait plus vu depuis longtemps et que, personnellement, je commençais à me résoudre à ne jamais revivre. Tiens-toi bien :
le public fribourgeois a poussé son équipe.
Qui était menée à la marque. Si ! Je te jure, je l’ai de mes yeux vu. Et surtout entendu. Les places assises debout pendant la moitié du match, les bouches tordues par la nervosité et violettes à force de bouéler sans arrêt, le tout enrobé d’une électricité qui voulait dire «c’est maintenant ou jamais» et que tu ne vis que dans le sport. Et on y a cru. Tout le monde n’était certes pas au même degré de foi (j’ai des noms), mais (je sais, je me répète) le public fribourgeois a joué son rôle de septième homme pour la première fois depuis longtemps. Pas même en finale face à Berne, voici un an, ça n’avait été le cas.

Et voilà comment des supporters et une équipe peuvent, en accédant à un état de conscience supérieur, se survolter ensemble pour créer un de ces moments dont tu sais que tu te souviendras pour toujours. A 1’30 de la sirène, mon voisin de gauche me dit «on est en vacances». A 30 secondes (ou quelque chose comme ça, dans ces moments-là, le temps s’écoule bizarrement), Sprunger, critiqué par les médias éclairés parce qu’il n’a pas planté six goals en un match depuis au moins dix jours, empêche un Denner boy de partir seul vers le but vide en lui subtilisant le puck d’un geste aussi beau qu’un but de Datsyuk.
Puis il y a eu un dernier bully devant Gerber.

Fribourg Gottéron – Kloten Flyers 2-1 ap (0-0 0-1 1-0 1-0)

BCF Arena, 6’700 spectateurs (guichets fermés).
Arbitres : Kämpfer/Kurmann, Arm/Küng.
Buts : 21e Romano Lemm (Bieber) 0-1. 60e (59’56 !) Sprunger (Plüss, Dubé/à 6 contre 4) 1-1. 74e Pouliot (Mauldin, Sprunger) 2-1.
Pénalités : 2 x 2′ contre Fribourg, 4 x 2′ contre Kloten.
Fribourg : Conz; Kwiatkowski, Ngoy; Kamerzin, Schilt; Helbling, Abplanalp; Huguenin; Hasani, Dubé, Plüss; Mauldin, Pouliot, Mottet; Sprunger, Bykov, Hagman; Fritsche, Ness, Vauclair; Lauper.
Kloten : Gerber; DuPont, von Gunten; Blum, Schelling; Randegger, Vandermeer; Frick; Mueller, Santala, Bieber; Bodenmann, Liniger, Steinmann; Bühler, Romano Lemm, Stancescu; Herren, Jenni, Aurelio Lemm; Hoffmann.
Notes : Fribourg sans Huber, Jeannin (blessés), Brügger, Monnet, Birbaum, Jurcina ni Miettinen (surnuméraires); Kloten sans Du Bois, Stoop (blessés), Leone ni Hennessy (surnuméraires) 26e poteau de Mauldin. 57e temps-mort de Kloten. 60e (59’25) temps-mort de Fribourg. Dès 59’04 Fribourg joue sans gardien.

Écrit par Hilde Blatter

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8 Commentaires

  1. le nombre de fois que le jeu a du être arrêté à cause de jets d’objets sur la glace du  »public » fribourgeois… detestable !! en nhl c’est 2 minutes de pénalités ça ! SCHEISS FRIBOURG

  2. Par contre je crois que les paroles du voisin étaient plutôt: « je crois que nous serons bientôt en vacances »…

  3. Il dé-tourne d’un aéroport à l’autre, mais en tout cas pas pour partir en vacances! Bon job donc.
    N.B.: Il ne faut pas oublier non plus la règle No 747 de IIHF, disant qu’un double surnombre de lapins à 4 » de la fin du temps « réglementaire » assure le titre à Pâques.

  4. @Neutre : t’as de neutre que le pseudo toi…. et si tes petits copains de la ligue arrêtaient de siffler pro-gaydoul, peut-être que les détéstables supporters fribourgeois garderaient leur programme dans les mains!

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