Le HC Bienne champion du portnawak

Ahurissant, décoiffant, obsédant et au final ulcérant et vomitoire, voilà en quelques mots le résumé de la situation en ce qui concerne le HC Bienne. Qu’elle est loin la duperie des premières rondes par laquelle le soussigné s’est naïvement laissé berner, sans être le seul puisque l’intégralité du club semble encore anesthésiée par ces résultats trompeurs.

La Loi de Murhpy

Ou en d’autres termes quand tout ce qui peut possiblement foirer fini sans faute par foirer. Du serial-chialeur à l’apathie générale perçue à tous les niveaux, en passant par la gestion pour le moins malhabile de cette histoire de corporate identity. Quand on prend doucement mais sûrement l’habitude de perdre, parfois honorablement mais le plus souvent scandaleusement, en se martelant bille en tête que ça ira mieux demain. Sauf que des demains, depuis le début de la descente au fin fond de la fosse des Mariannes, on en a vu passer bien assez pour être en mesure d’affirmer avec une relative certitude que ça ne va pas mieux. Vraiment pas.

Guilty

Trouver des coupables est chose aisée, ils sont légion ! Et ce à tous les niveaux de l’organigramme. Ou presque parce qu’il me semble qu’en l’absence de preuve la petite stagiaire au secrétariat du club a fait un boulot plus ou moins correct. Pour les autres, il n’y a que la mention « recalé » qui soit envisageable.

Dans le box des accusés on trouvera pêle-mêle le saule pleurnichard en chef Sa Divinité larmoyante aka St-Tempo priez pour nous pauvres blasphèmes, le manager et ses non-mesures, le conseil d’administration et ses substituts de mesures, ainsi que les joueurs et leur absence de commune mesure.

Soit, la manière d’agir des responsables de la ligue envers l’un de leurs sociétaires dans l’affaire du natigate était outrancièrement dégueulasse, et avec le recul on peut affirmer que le HC Bienne aurait sûrement mieux fait de libérer sa pseudo Sainteté plutôt que d’insister, fort légitimement toutefois, sur ce que ce dernier honore sa parole et son contrat. Contrat dans lequel il avait par ailleurs accepté l’absence de toute clause libératoire pour la nati. Sans même le moindre recul par contre il est certain que l’astreindre par la force contractuelle à rester à son poste mais en lui accordant derechef une augmentation de salaire, décision loin de faire l’unanimité au sein même du conseil d’administration d’ailleurs, fut plus que malvenu.

Parce que depuis, d’atermoiements en jérémiades  diverses et variées, de « je suis content d’aller au bout de mon projet avec Bienne » à « c’est mon rêve d’être à la tête de l’équipe nationale, je suis forcément déçu et triste de devoir y renoncer », en passant par d’autres allers-retours entre ses états d’esprits à géométrie variable et moult épanchements médiatiques sur ses problèmes personnels – re-larmichettes au passage- le Kevin a gentiment fait comprendre qu’il n’en a plus rien à battre de ce HC Bienne qui a fait de lui le coach qu’il est.

Mais quel coach d’ailleurs ?

Voilà la seule bonne chose à retirer de cette profonde misère-misère façon Coluche. Enfin les carences de mélodrame-Kevin sont mises au grand jour. Enfin sa force, à savoir d’être celui qui sait motiver les joueurs quand tout va mal, d’être bien plus un gourou qu’un technicien, est mise en abîme avec ses manques.

Tant qu’il avait affaire à des joueurs à construire son message passait encore. Mais à présent qu’il dispose d’un effectif qualitativement plus étoffé, il n’arrive pas à lui donner forme.  En termes musicaux l’orchestre HC Bienne à des meilleurs musiciens dans ses rangs, mais de loin pas des assez bons pour être en mesure de jouer du jazz libre en permanence comme le prône Schläpfer en l’absence de tout système de jeu reconnaissable digne de ce nom. Les musiciens en présence ont besoin d’un chef d’orchestre, d’un meneur, de quelqu’un qui dicte la partition à suivre pour parvenir à jouer en harmonie. Il n’y a qu’à voir ces pauvres hères en panique totale dès qu’ils héritent de ce satané puck, contraints d’improviser sans cesse. Et visiblement mettre en place un fond de jeu, une assise et des automatismes, ça ne fait pas partie des compétences du bâlois. Mais après tout nous n’avons jamais eu que trois mois de cauchemar total pour nous forger notre opinion, peut-être ce jugement est-il trop hâtif…

Sinon comment expliquer la non-performance du plus onéreux salarié seelandais qu’était Stapelton, usé jusqu’à la corde dans toutes les positions sauf son poste naturel, baladé plus souvent qu’à son tour en 4ème ligne à devoir se coltiner le trou noir qu’est devenu Gianni Ehrensperger ?  Comment expliquer que des Rouiller, Horansky et Mosimann, avant la blessure de ce dernier bien sûr, soient parqués à Ajoie alors que d’autres membres du cadre A sont en totale méforme, sans leur donner leur chance justement d’exploser et d’apporter leur dynamisme à un groupe qui transpire la trouille et l’insécurité à chaque coup de lame ? L’énumération est loin d’être exhaustive mais vous me pardonnerez volontiers de l’interrompre ici, car rien que de poser ces quelques mots sur papier j’ai été pris de puissantes nausées bileuses.

Des étrangers ? A Bienne ? Sans déconner ?

L’autre énormissime  furoncle dans la face de la saison biennoise réside en sa légion étrangère et sa propension à faire n’importe quoi, tout le temps. Particulièrement ses deux suédois qui ne se cachent aucunement d’avoir déjà tiré un trait sur leur expérience helvétique et s’en retourneront le cœur léger au pays dès la fin de l’exercice. Blessés ou pas, ce que montrent ces deux salariés relève de la pure indigence et du mépris à son employeur.  Le petit sourire en coin du topscorer ( !) dès qu’il peut retourner au banc avoir vendangé une nouvelle chance de but devrait pourtant suffire à le coller en tribunes pour les 125 générations à venir !

Mais non, pas à Bienne. On continue de les laisser évoluer pépère en première ligne, ensemble. Aussi moche que ça puisse paraître, on en viendrait presque à souhaiter qu’ils se blessent sérieusement histoire de forcer le directeur sportif à enfin activer ses deux dernières licences pour mercenaires. Ne serait-ce que pour faire comme les autres, qui trouvent dans les 2 jours un remplaçant à un blessé majeur.

Parce que qu’hormis les indigestes nordiques, il y a l’honnête mais sans plus Maxime Macenauer qui patine comme un beau diable et et le piquouzé Ahren Spylo, assez pour retourner un match contre Langnau mais largement insuffisant pour tenter de relever la tête de l’équipe dans les dernières rondes avant la quasi inévitable finale de playouts qui s’annonce. Juste histoire de ne pas s’y présenter en considérant la défaite comme la seule option possible.

Et non, je n’ai pas oublié de parler de David Moss… c’est juste qu’il n’a rien à dire. Mis à part que ce fut un bel exemple du scouting foireux et des contacts pourris de Bienne. On comprend vraiment de mieux en mieux pourquoi le running gag des échecs dans les choix des renforts seelandais n’est qu’un sempiternel recommencement.

Comment se sortir de ce trou sans fond ? Alors qu’ils ont les bras attachés. Dans le dos. Par des chaines. Avec des poids aux pieds. Et un bandeau sur les yeux.

Les options sont nombreuses, à l’opposé du seul objectif réaliste qui subsiste à savoir conserver sa place en LNA. Que ce soit de remplacer le coach, les étrangers, de renvoyer les suédois chez eux à grands coups de birkenstock dans le…, ou même de donner dans le radicalement violent et songer à changer l’heure et la composition du bircher du jeudi matin (ouais je sais ça fout la trouille hein ?) !

Mais il va falloir que quelqu’un, à un niveau ou un autre de la maison biennoise se mette à réagir. Même à chaud. Même quitte à faire une connerie. Parce que ce ronron gentillet bercé au « ça ira mieux demain » est une insulte à l’esprit de combattant qui a animé le HC Bienne depuis toujours. Parce que l’indifférence générale à la défaite qui s’est insidieusement installée à tous les niveaux, même chez les consommateurs désormais somnolents de la Tissot Arena, est de celles qui en ont conduit d’autres à la relégation.

Même une mutinerie parmi les joueurs serait un signe ! Mais pour ça il faudrait des leaders, des meneurs d’hommes dans ce vestiaire. Sauf qu’un certain gourou s’est soigneusement appliqué à dégager tout ce qui ne venait pas lui manger dans la main, et que de leader il n’y a plus aucune trace.

Comme de paires de testicouilles d’ailleurs. Plus aucune trace. Rien. Nada. Que dalle.

Qu’importe quoi, mais il faut une réaction. Parce ne pas réagir c’est accepter. Et qu’accepter ce qui se passe au HC Bienne ici et maintenant, c’est accepter de le laisser doucement péricliter vers une mort pas forcément douce.

J’en veux pour preuve les premiers gros sponsors qui claquent la porte ou songent à le faire, ne voulant pas être associés à cette nouvelle mentalité de gentils losers dans une jolie patinoire.

Écrit par Ludwig Seeländer Diebstahler

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5 Commentaires

  1. Un requiem qui ne prête pas à l’optimisme.

    Les larmes toxiques et contagieuses du grand Maître de cérémonie ont contaminé tous ses fidèles adeptes où seul son proche entourage engourdit croit encore aux miracles.

    La descente vertigineuse en série inférieure semble irréversible.

    HCB repose en paix, snif.

  2. Et dire qu’il y a 3 mois, les supporters biennois le considéraient comme le meilleur entraîneur de Suisse et leurs dirigeants largement supérieur aux autres. Je me marre. Le problème n’est pas KS mais un effectif surestimé par l’ensemble des fans, trompés encore par un départ heureux. Avec objectivité, on dira que seul Langnau n’a pas un effectif supérieur et encore.

  3. Choqué…

    Cet article est la preuve qu’ il ne suffit pas de bien écrire et de faire de jolies syntaxes pour le rendre bon. Pardonnez moi, mais c’est moi qui a eu des nausées bileuses bien avant la fin de cette ébauche qui sert uniquement a des « supporters » frustré a se complaire dans leure étroitesse d’esprit. Oui, je dit « supporters » parce que selon moi un supporters apporte son soutien au club qu’il aime, il ne lui crache pas dessus gratuitement, même si celui ci traverse une des phase les plus difficiles de son histoire. De mon côté j’attends patiemment un changement. Comme tout le monde allez vous me criez, mais moi je le fait dans l’optimisme et non pas dans la haine, car cette dernière ne peut que aboutir à elle même….

  4. @Romain:
    Sans doute très jouissif d’avoir enfin la possibilité d’étaler ses pensées malséantes et sarcastiques.
    – Les supporters où du moins une bonne partie ne l’ont jamais considéré comme le meilleur entraîneur, juste un doué de la persuasion pour la motivation de ses ouailles, ce qui n’est une garantie de fonctionnement ad vitam aeternam.

    – L’effectif n’est pas du tout surestimé et ferait le bonheur de pas mal d’équipes notamment west side, mais est probablement un problème d’alchimie.

    – D’autres arguments ?

  5. @HCB Olééé
    Même si je pense que l’effectif biouois n’est pas mauvais et n’est pas à sa juste place, je me dois de souligner la pauvreté de ton commentaire…
    Tu te moques de Romain par ton commentaire: « D’autres arguments? » Alors que ton commentaire précédent est en résumé: « l’effectif est fort, même plus que celui de ton équipe… » Développe, sinon l’effet est aussi puissant que quand Maxime 8 ans casse Ryan 7ans et demi avec « mon papa, et ben il est plus fort que le tien… »

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