Le jardin salutaire des Swiss Indoors

Oui c’est vrai, le tournoi des Intérieurs Suisses reste sous le joug argentin grâce à sa solide et meilleure poutre, venue de Tandil. Mais pour les Suisses, l’important fut ailleurs. Le match clé s’est joué à Paris avec Djokovic comme arbitre qui, d’une main de maître lors du tirage au sort, a placé les deux prétendants français au Masters dans la même partie de tableau (huitième de finale) et donc déjà avec un genou à terre. Il ne reste donc plus qu’à transformer le penalty avec Kinder Bueno au goal…

Londres est rouge et blanche !

Après sa finale perdue, Federer a donc déjà 9 orteils à Londres et même s’il connaît une nouvelle désillusion au 1er tour à Paris, ses chances de ne pas traverser la Manche sont aussi élevées que celles du Lausanne-Sport de finir champion suisse ! Autant dire zéro. Bon, il ne faut pas vendre la peau de Nadal avant de l’avoir tué. Pourtant, grâce au tableau parisien, Fed & Stan n’ont qu’à gagner un match pour être assuré d’aller à Londres (Stan devancerait alors quoi qu’il arrive un des deux Français).
Stan, justement, après avoir complètement sombré à Bâle, comme trop souvent lorsqu’il joue à domicile (Coupe Davis exceptée), jouera l’un des matches les plus importants de sa saison mercredi à Bercy. On y croit dur comme fer même contre Feliciano Lopez, un joueur à l’aise sur les surfaces rapides. Malgré un certain optimisme ambiant, on ne peut qu’espérer que la prestation indigeste du Vaudois à Bâle ne fut qu’un petit accident de parcours. A côté de ses Yonex, il a laissé son tennis au vestiaire et a pris 2 sets secs dans le popotin avec Vasselin. Auteur d’une saison en tous points remarquable, le Vaudois a son destin entre les mains à Paris avec en ligne de mire une première participation à la grande messe du tennis mondial et l’occasion d’écrire une nouvelle ligne historique dans le livre du tennis helvétique.

Et la confiance, bordel ?!

#Evrastyle Mode on
Roger Grostonnerre, au contraire de Stanislas Paprika battu sèchement par Edouard Roger-Vaseline, s’est rassuré à Bâle malgré quelques frayeurs, notamment face à Denis Porte-mine. Alors qu’il a broyé du noir en 2013, une lueur d’espoir de revoir le Maestro cuvée 2012 a été aperçue cette semaine. Le chemin est encore parsemé d’embûches mais l’ex-numéro un mondial a démontré par moments que son génie tennistique était toujours là et a fait jeu égal avec le vainqueur, Juan Martin de la Poutre. Mais il a aussi eu de gros passages à vide comme contre le jeune talentueux Vasek Pausepipi en demi-finale où il menait 6-3 5-3 service à suivre… En cruel manque de confiance, Roger Gropèpère n’arrive plus à tuer un match comme au bon vieux temps et comme tout cercle vicieux qui se respecte, ce manque de confiance influence son mental, qui joue sur son jeu de jambes qui… lui font boiser des coups apparemment anodins lors des points cruciaux. 
#Evrastyle Mode off

Una preparación dé mierda

Le Bâlois a payé au prix fort quelques choix contestables dans sa préparation hivernale, notamment sa tournée $ud-américaine, où il n’a pas pu s’entraîner de manière optimale, et la participation à certains tournois alors qu’il était blessé au dos.  On a parfois tendance à l’oublier mais la machine à gagner Federer se reposait sur un physique irréprochable et un jeu de jambes exceptionnel qui lui permettait de distiller son talent avec une rare aisance (sans oublier son service efficace – nécessitant un dos en pleine santé –mais ce n’est pas le sujet). Cette année,  il manque à notre Federer national ce petit dixième de seconde qui fait la différence au niveau de ses déplacements. Par la suite, l’enchainement des contre-performances a atteint son capital confiance, tout comme le manque de matchs, et a également aiguisé l’appétit des seconds couteaux qui sentent l’odeur du sang bâlois. 

Vieux, vraiment ?

Bien sûr, certains diront qu’il y a l’âge qui pèse. Oui et non, 32 ans ce n’est pas si vieux pour un tennisman ! Certes, il n’a plus la tonicité d’un jeune dans la vingtaine mais un joueur aussi talentueux que Federer, possédant tous les coups du tennis, peut dans un grand jour aligner des victoires et remporter encore des tournois prestigieux, même contre l’un des membres du Big Four (si même Agassi l’a fait…). A l’heure actuelle, il lui faut une victoire référence, un gros match afin de retrouver la confiance qui s’est effilochée tout au long de 2013. Quoi de mieux qu’un Masters ? Une sérénité mentale retrouvée pourrait ouvrir un nouveau cercle vertueux comme ce fut le cas fin 2011 (Bâle, Paris, Londres).  Il ne reste plus qu’à espérer que sa demi-finale remportée aux Swiss Indoors après une âpre bataille et dans une ambiance de Coupe Davis sera le début d’un renouveau. L’ovation géante du public bâlois à la fin de sa demi-finale et de sa finale perdue devrait l’encourager à continuer dans cette voie. Les supporters à croix-blanche, eux, y croient encore.
Photos Daniel Corthésy, copyright CartonRouge.ch

Écrit par Daniel Corthésy

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