ITALIE : Le retour du… Contenaccio !

WARSAW, POLAND - JUNE 28: Mario Balotelli (R) of Italy celebrates with team-mate Claudio Marchisio after scoring his team's second goal as Philipp Lahm of Germany shows his dejection during the UEFA EURO 2012 semi final match between Germany and Italy at the National Stadium on June 28, 2012 in Warsaw, Poland. (Photo by Michael Regan/Getty Images)

« Rincorsa di Grosso…GOOOL ! Campioni del Mondo ! ». Je me réveille au milieu de la nuit, tout en sueur, pour pisser, signe des années qui passent… J’aperçois par la fenêtre le drapeau de l’Oncle Sam qui s’agite majestueux sur le toit de mes voisins. Dix ans, et plus de 6000 bornes me séparent des émotions de Berlin. Et pourtant, je m’apprête à vivre avec la même trépidation d’antan cette expérience de masochisme extraordinaire qu’est de voir la Nazionale « jouer » les matchs d’une compétition internationale…

1. Pourquoi j’ai choisi de présenter cette équipe.

C’est une question avant tout de sentiments. Par amitié pour le Loup Jaune, Marco, j’ai accepté l’honneur de faire partie encore une fois de la rédac de ce formidable projet qu’a été Carton Rouge ! Et puis cette occasion est trop gourmande. Jamais comme cette année mon Italie ne va provoquer les critiques féroces de la rédac et des lecteurs pour le retour du vrai, unique, authentique et magnifique Catenaccio.

Et alors allez-y, fustigez-moi, mais je savoure déjà les frissons de bonheur pur que vont me donner les tacles de Chiellini.

2. Comment se sont-ils qualifiés ?

A l’italienne. Grâce à des matches gagnés par un petit but d’écart, mais dominés par des adversaires de calibre et tradition footballistique comme l’Azerbaïdjan et Malte. Mais surtout  grâce à l’énorme Croatie et à ses élégants supporters, qui ont eu la belle idée de tondre une croix gammée sur leur pelouse. Un petit point de pénalité émis par l’intransigeant et immaculé Platini, et voilà, l’Italie se retrouve devant…

3. Quelles sont les chances de les voir soulever le trophée ?

Si on se tient au FIST comme index, et aux uppercuts que notre cher Giorgione Chiellini va filer aux attaquants adverses, les Azzurri ont des très bonnes chances de gagner cet Euro ! Monolithes défensifs à part, le manque de qualité du reste de l’équipe et tellement éclatant que j’imagine une alléchante qualification à la 2ème phase avec 2 buts marqués, dont un autogoal irlandais. Apres quoi, 11 Gattuso vont lutter pour répéter l’exploit Grèce 2004 !

4. Présente-nous la star de l’équipe.

Sans notre Picasso Verratti (eh oui, Sacchi a vraiment balancé cette connerie !) et notre Petit Prince Marchisio, le champ est libéré pour une seule, vraie star : Gigi Buffon ! Le gardien de but, 38 ans et déjà détenteur du record de présences en Azzurro, vise le record de Mondragon, âgé de 43 ans lors de sa dernière apparition à la Coupe du Monde au Brésil. Va-t-on le voir sous le soleil Qatari ? En tout cas, on se réjouit de ses slogans de motivation inspirés par le Duce, et de ses interview en mode Casillas, avec la splendide journaliste italienne Ilaria d’Amico.

5. Quel est le joueur qui va nous émerveiller ?

Je mise tout sur Florenzi, le latéral de l’AS Roma.  Son superbe but d’égalisation contre Barcelone en ligue des Champions cette année restera dans les annales. Mais le jeune romain m’avait définitivement conquis alors qu’il était allé embrasser sa grand-mère, 82 ans et  première apparition au Stadio Olimpico, suite à un but inutile contre Cagliari en 2014.
Joueur qui peut recouvrir plusieurs rôles, en latéral défensif, en avant droit, ainsi qu’en milieu central, il est un de nos seuls espoirs d’accélérer le moteur Fiat Duna d’occasion qui alimente le milieu de terrain.

6. Quel est le joueur qui va nous faire rire ou pleurer, peut-être même pleurer de rire ?

En ayant eu le privilège de présenter l’équipe assez tard, j’ai pu attendre la liste définitive des 23 gladiateurs pour choisir mon préféré. Conte m’a heureusement épargné le « 50/50 » ou l’aide du public. Je choisi SlowMo(tta) et c’est mon dernier mot Jean-Pierre ! Il l’emporte haut la main et pieds bien plantés par terre, aidé par le forfait de dernière minute de son fidèle jumeau SlowMo(ntolivo). La preuve au ralenti sur le terrain ? En attendant la FIFA, les Italiens sont à l’avant garde avec les frères MoMo ! On se réjouit déjà de leurs changements de rythme – de Lento à Adagio – de leurs passes horizontales, et de leur foot « bailado » typiquement brésilien.

Un digne héritier du maillot numéro 10 que furent Rivera, Baggio, Totti, Del Piero… Au fait quelqu’un peut m’expliquer pourquoi Diego Costa se naturalise avec les Tortillas alors qu’on se retrouve avec SlowMo(tta) et (m)E(r)der ? Et dire que Messi a un arrière-grand père italien…

7. C’est quoi leur philosophie de jeu ?

« Moche, Sale et Méchant », voici le 3-5-2 d’Antonio Conte voué au non-jeu. Et c’est pas plus mal, car l’imitation du tiki-taka espagnol sous coach Prandelli nous a menés à la débâcle lors de la dernière Coupe du Monde (à propos: en 2 matchs de l’Italie vus en position privilégiée à Natal e Recife, j’ai pu assister à un lob manqué par troudeBalotelli et aucun tir dans le cadre en 180’ contre le Costa Rica et Uruguay…un vrai cauchemar ! et dire qu’il suffisait de redoubler l’homme sur Godin). Remarque, ça va être plus facile d’appliquer la tactique Conte sans les meneurs de jeu Verratti et Marchisio. Par contre va falloir que Pellé oublie la Premier League et commence à s’adapter aux petites nuances du système italien en se laissant tomber un peu plus facilement dans la surface…

8. On parle du foot Italien,  mais il ressemble à quoi le championnat Italien ?

Sans remonter aux fastes des années ‘90, jusqu’à la saison 2002-2003, la Serie A était dominante au point d’avoir 3 équipes en demi-finales de la Ligue des Champions. Corruption de Moggi&Co à la Juve, Moratti en manque de Mourinho, et Berlusconi avec un registre de salariés – avocats, à vos chattes – digne de deux franchises NFL, n’ont fait qu’accélérer le déclin d’un championnat en manque d’investisseurs russo-arabes-ricains. Jusqu’à ce que la Juve, en 2011, n’inaugure son propre Stade, une révolution en Italie. Des lors, 5 titres d’affilée, une finale de Ligue des Champions, et le gap avec les autre grands teams d’Europe réduit. Le tout avec un surplus financier, et un management tout italien. Je n’aimerai jamais les Zèbres de Turin, mais sur ce coup, chapeau ! Et derrière, quelques petits teams comme Sassuolo et Empoli qui jouent un foot simple, rapide, efficace, avec une base de joueurs italiens consistante, et deux coach intelligents, montrent un futur un peu plus prometteur. Par contre Inter-Udinese du 22 avril dernier : aucun Italien dans les 22 : Carton Rouge!

9. Mais au fait, c’est qui la personnalité d’Italie la plus célèbre dans le monde ?

On est tenté de dire Andrea Bocelli, car on le voit – c’est unilatéral – un peu partout, dernièrement, au King Power Stadium de Leicester, tout comme à San Siro pour la finale de Champions League, mais ce serait faire un tort à Big Luciano Pavarotti.
Donc je vais choisir une paire d’acteurs de renommée mondiale: Carlo Pedersoli et Mario Girotti. Vous ne savez pas de qui je parle? Mais voyons, des héros du spaghettis Western, Bud Spencer et Terence Hill, 20 ans de film trash, au rythme de coups de poing (FIST !), coups de boule à la Zizou et fagiolata !

10. Fais-nous rêver avec l’Italie, mais dans un autre sport…

C’est frustrant qu’un pays de plus de 60 millions d’âmes ne puisse produire aucun joueur de tennis (masculin) capable d’arriver proche d’un titre de Grand Chelem en 40 ans (Panatta, 1976, j’avais 3 mois). Vous imaginerez donc mon soulagement à la découverte que nous sommes encore no 1 au monde d’un sport « cousin », le « Pallone col Bracciale ». Ce sport remonte au XVIème siècle. Les balles sont renvoyées à l’aide d’une sorte de bâton porté sur l’avant-bras appelé le bracciale (bracelet), et les points se comptent en 15, comme au tennis ! La seule forme de cet objet, digne d’un roman du Marquis de Sade, devrait donner à l’Italie des points FIST supplémentaires !

11. Au fait ça mange et ça boit quoi des Italiens ?

Eder et Thiago s’alimentent à Rodizio et Caipi. Pour le reste, c’est varié. Ici aux US, par exemple, on veut me faire croire que les Italiens bouffent du « Chicken-Parmesan » des « Spaghetti avec Meatballs » du « Pastrami » et toutes sortes de délices pour palais raffinés. Le viol est complet quand on pense que Starbucks (!) vient d’annoncer l’ouverture de son premier shop à Milan… C’est la goutte qui fait déborder le vase. Je pourrais évidemment parler des traditions culinaires régionales, de l’amour pour le terroir, de l’inauguration de la première Université entièrement dédiée au Goût, de Slow Food, d’Eataly, et blablabla. Mais c’est le moment d’un de mes spasmes, comme au bon vieux temps : nous les Ritals on aime les fruits de mer, variété coquillages, sous-variété moules par dessus tout !

12. T’as quelque chose à rajouter ?

Italie, un Pays pour Vieux. Le onze titulaire n’est pas loin des 30 balais de moyenne. Six des 10 plus vieux buteurs des 5 championnats principaux cette année (mais stats faussées par l’absence injustifiée de la Super League Suisse !) jouent en Serie A. Deux des gladiateurs 2006 sont sur le podium, Totti, 39 et Toni, 38. Si on gagne l’Euro, c’est pas des examens anti-dopage qu’on doit passer, mais faites nous plutôt un contrôle gratos de la prostate !

A presto e FORZA AZZURRI !!

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