Les dépenses non nécessaires

Il y a des Pigeons d’Or qui doivent bien arriver un jour ou l’autre à force de tirer le diable par la queue. Cette fois-ci, c’est au tour d’Alain Joseph de rejoindre la glorieuse confrérie des losers du football où il suit Waldemar Kita, Bulat Chagaev, Majid Pishyar ou autre Christian Constantin. Mais contrairement à son compère valaisan, il n’est pas dit que le nouveau vainqueur du volatile doré revienne vite sur le devant de la scène par médias interposés, du moins pas sans changer sa manière de gérer son club.

Il y a des jours où le soleil se lève avec plein de promesse. Une participation à l’Europa League qui faisait date, un public acquis, une promotion qui ne devait rien au hasard et de belles perspectives d’avenir pour le Lausanne-Sport. C’était il y a trois ans plus ou moins et en regardant le club aujourd’hui, on ne peut que se dire que c’était il y a une éternité. A l’issue de trois saisons catastrophiques qui ont anéanti le capital sympathie accumulé par le club, le Lausanne-Sport et sa direction peuvent néanmoins se vanter d’avoir réussi à être un exemple pour les autres clubs de Suisse : celui à ne surtout pas suivre pour pouvoir espérer se maintenir dans l’élite.Si la passion issue de la promotion faisait miroiter de belles choses, elle a très vite été estompé avec la philosophie promulguée par Alain Joseph et Jean-François Collet de diriger un club autrement. Et le premier acte des Laurel et Hardy du football vaudois fut de ne pas respecter la promesse d’engagement d’un vrai directeur sportif pour le club tout en se contentant d’offrir une petite pige à un parvenu du ballon pour remplir le club d’un cheptel caprin capable de faire pâlir d’envie n’importe quel éleveur de chèvres européen. Inutile de revenir sur cette dream team bêlante qui a fait rire (et fait rire encore) les différents directeurs sportifs des autres clubs de l’élite, d’autres s’en sont chargés avant moi. Mais on ne peut déduire qu’une seule chose de cet immense gaspillage de ressources et de temps au nom d’une philosophie qui souhaitait pompeusement éviter les dépenses non nécessaire : l’abus de joueurs au CV incertain peut nuire gravement au maintien en première division.
Et à quoi peut servir la gestion en bon père de famille si souvent proclamée par la direction vaudoise si les étagères du magasin ne présentent rien qui puissent donner envie aux clients (les supporters donc) de venir ? Une constatation faite depuis trop longtemps par des fans fidèles du club qui ont fini par jeter l’éponge, tant ils avaient l’impression de supporter un club qui n’avait plus de lausannois que le nom et qui n’avait plus que du dédain pour eux.

Il faut cependant reconnaitre que ces trois années passées dans l’élite du football suisse ont été celles des records pour Alain Joseph :
Le nombre de défaites a littéralement explosé avec le summum atteint lors de cette dernière saison.
Le club a été d’une grande constance, restant scotché à la dernière place du premier au dernier jour de l’exercice.
Le club s’est distingué comme le plus mauvais d’Europe – tous championnats confondus – pour son début de saison 2013-2014 qui restera dans la légende comme le meilleur gag sportif de l’année.
Le Lausanne-Sport s’est cependant distingué comme l’équipe la plus polie du championnat en réussissant à perdre un match en marquant tous les buts de la partie face au néo promu qui n’en demandait pas tant. Il faut aussi mentionner les matchs à gagner qui ont toujours été perdus sur le même score de 0-1 et cela à trois reprise pendant la dernière saison.
Mais la saison 2013-2014 restera aussi celle où le club a eu un nombre incroyablement élevé de ses matchs non couverts par CartonRouge.ch. En effet, par solidarité avec la glandouille attitude qui régnait sur le terrain, la rédaction a pris la décision d’écrire en fonction de la motivation des joueurs vaudois à faire le job pour lequel ils étaient payés. La comptabilité des papiers se passe de commentaire.
Cependant, ce qui a fait l’identité du club pendant trois saisons, c’est son art du mercato. C’est bien la première fois qu’à chaque saison le public était pris en défaut en pensant naïvement «avec ce qu’Alain Joseph a appris, il va enfin prendre les bonnes décisions…». Saison après saison, tout ce que les championnats européens pouvaient compter de bras cassés ou de traîne-savates semblaient s’être donné rendez-vous sur les Plaines-du-Loup, histoire de toucher un salaire un ou deux ans tout en gardant les doigts de pied en éventail ou en perdant le ballon tout en rigolant comme un gland au milieu du terrain, je n’accuse personne mais suivez mon regard. Une situation incroyable alors que le club se débarrassait lentement de tous les éléments qui avaient fait son ossature en expliquant qu’ils n’avaient pas le niveau… Une explication à hurler de rire en regardant les mirifiques résultats et leur conséquence qui vaudra au premier club vaudois de jouer en deuxième division suite à une relégation sportive totalement méritée (et c’est un Lausannois de naissance qui vous le dit).
Bon, avant de transmettre le Pigeon d’Or à Alain Joseph, il faut lui reconnaitre, soyons fair play, quelques circonstances atténuantes :
– Avoir Jean-François Collet comme vice-président n’est pas franchement un cadeau. Surtout quand ce dernier est plus connu pour ses interviews Prozac (car elles nécessitent toujours une bonne dose d’antidépresseurs pour les supporters après les avoir lues). Sans oublier ses coups d’éclats qui ont toujours su faire le bonheur du machin orange histoire de boucher un trou dans une page quand Christian Constantin était trop occupé pour se faire remarquer.
– Diriger un club vaudois avec une municipalité lausannoise n’est pas non plus un gage de réussite, surtout quand on connait les atermoiements de celle-ci pour prendre une décision et revenir en arrière à la mode «tu avances tu recules»… Bref, pour ceux qui ne suivent pas au fond de la classe, il est bien sûr question ici du fameux stade qui aurait dû voir le jour cette année en principe. Comparé à la mise en œuvre des stades de Berne, Thoune, St-Gall et Lucerne, le temps passé à Lausanne à se prendre la tête et celle des votants lausannois pour un résultat qui a fini à la poubelle après être passé par les urnes vient confirmer le fameux «y en a point comme nous» dont les Vaudois sont si fiers. Mais bon il parait que ce fameux stade se constuira, un jour peut-être…
Last but not least, diriger un club quand l’ASF tire les ficelles peut parfois être très chronophage, surtout quand l’association réinvente ses règles à la tête du client, notamment celle d’un certain Valentin et de son comportement antisportif.
L’ardoise est lourde mais elle ne saurait faire oublier le comportement de pleureuse dans les médias du président lausannois qui a fini par agacer à force d’être répété plus souvent que dans un film d’auteur italien.
Donc, pour avoir assuré le maintien sportif du FC Sion et du FC Aarau tout en précipitant son propre club en deuxième division pour la première fois de son histoire, sportivement parlant, Alain Joseph voit enfin son travail de président reconnu et retire une récompense concrète sous la forme du

Pigeon d’Or d’avril-mai

Un titre amplement mérité. Libre à lui de décider s’il veut le partager avec Jean-François Collet pour sa contribution non négligeable à cette consécration.
Pigeon d’Or d’avril-mai – classement final :
1. Alain Joseph : 160 votes – 34.4 %
2. Donald Sterling : 102 votes – 21.9 %
3. David Moyes : 60 votes – 12.9 %
4. Milan Lucic : 46 votes – 9.9 %
5. Sidney Crosby : 39 votes – 8.4 %
6. Sean Simpson : 33 votes – 7.1 %
7. Kevin Grosskreutz : 25 votes – 5.4 %
Nombre de votes : 465

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8 Commentaires

  1. Pigeon mérité, enfin !

    Le LS est à sa place et Alain Joseph a reçu le juste prix pour sa gestion depuis la promotion.

    Amateurisme !!!

  2. Il y a quelque temps j’aurais espéré que ce genre d’article donne lieu à une prise de conscience et un changement de mentalité chez le duo Joseph & Collet.

    Aujourd’hui, je n’ai plus cet espoir. Ni celui de voir un jour un (vrai) directeur sportif sous leur présidence.

    Et vu la faiblesse de la Challenge League cette année j’ai bien peur qu’on remonte et revive les mêmes erreurs. Un éternel recommencement, sans évolution structurelle du club.

  3. Excellent article !! Joseph-Collet sont même à mon avis à nouveau plus que jamais dans le course pour le prochain volatile doré avec la meilleure équipe de nobody qu’ils n’ont encore jamais montée ! On pensait cela impossible, ou plutôt qu’ils l’avaient déjà fait, mais cette saison s’annonce comme la plus honteuse de tous les temps pour notre club, avec 99% de joueurs du niveau de la la 1ère Ligue Classic – Classic hein, pas promotion 😉 :-0 – et donc une nouvelle relégation, celle-ci 100% inédite !…

    Mais qu’attendent les « supporters » – mais y’en a-t-il encore dignes de ce nom ? – pour aller protester devant les bureaux de ces deux chèvres ?!

  4. Tu racontes quoi André? Es-tu allé voir les matchs amicaux depuis la reprise? Je les ai tous fait et je peux te dire que le jeu présenté cette année (avec une équipe même pas encore totalement en place) m’a beaucoup plus seduite que les trois dernières saison en SL alors que la moitié de notre équipe vient des M21. Pendant longtemps les gens se sont pleins de jouer avec que des joueurs étrangers etc cette année on joue avec du cru et des jeunes, les prix ont baissé et une nouvelle dynamique est en train de s’installer. Oui la communication doit être améliorée mais voilà des discussions auront lieu avec les dirigeants et suivant comment il y aura du changement

  5. Aux FC Sion et FC Aarau, pour avoir laissé espérer cette équipe de lose de façon éhontée, à moins que ne soit par sympathie et condescendance, CR à le privilège de leur remettre le César du meilleur scénario…

  6. Ah alan joseph, pendant que nous perdons notre temps à le critiquer, lui s’en mets plein les poches avec son Team Vaud…il est tout à fait disposer à vendre le LS mais pas team vaud, c’est normal. Faut que les gens qui mettent des sous dans ce team vaud qui est une immense arnaque bien élaborée puissent demander de vrai compte…cet argent ne va pas entierement à la formation..Joseph est un homme d’affaire et surtout pas un passionné, bénévol, comme il aime à le crier sur tous les toits ! il en a strictement rien à foutre de la première équipe !

  7. @Bis
    Tu m’as l’air bien informé, alors sois un peu plus explicite s’il te plait, parce que là, ça sonne comme une attaque sans fondement.

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