Les Nigérians ont du pétrole, mais n’avaient plus d’idées

Quant à la France, ce n’est que dès l’heure de jeu qu’elle a trouvé quelques idées et un peu de diesel… Et à défaut de brut, des brutes, Matuidi en tête !

1. Le résumé.  Les Nigérians s’étaient mis jeudi à l’heure française en faisant grève en raison de primes non versées. Mais ce qui augurait d’un sabordage en bonne et due forme ne s’est pas concrétisé, car ils sont rentrés dans la partie avec une réelle envie d’attaquer, tout en éteignant à l’arrière les quelques velléités hexagonales.
En jouant un deuxième de groupe, les Tricolores s’étaient dits que leur défense devrait ressembler à celle de notre Nati. Grosse faute d’erreur, car la collaboration adverse fut infiniment moindre que celle du maudit 20 juin 2014. Les Nigérians n’étaient pas non plus venus pour bétonner, mais leur puissance physique et leur engagement ont eu un autre impact que les relances foirées et la frilosité au contact des Helvètes.
Il a donc fallu batailler ferme et compter sur l’aimable collaboration du gardien Enyeama (cruel vu le reste de son tournoi et sa saison en Ligue 1), puis d’un de ses acolytes des lignes arrières pour deux réussites bleues en fin de match.
2. L’homme du match.
On ne sait pas si c’est surtout la sortie de Giroud ou l’entrée de Griezmann qui a fait du bien à l’attaque tricolore, mais quoi qu’il en soit, on a bien aimé la vivacité et la créativité de l’exilé espagnol. En plus, il est même souriant, quel vent de renouveau!
3. La buse du match.
Il s’agit plutôt d’un coq que d’une buse, un beau coq au port altier, torse bombé et semblant de petite crête bien façonnée comme à son habitude : mais un coq transparent, offensivement du moins, dont la sortie évoquée au point 2 a coïncidé avec la libération d’une attaque qui en avait un grand besoin.
4. Le tournant du match.
L’arrivée (certes à confirmer) d’un avion rempli de liasses a visiblement motivé les Nigérians à ne pas poursuivre leur grève à un moment pour le moins inopportun. Au final, elle n’a certes pas été davantage couronnée de succès que celle de l’avion présidentiel ghanéen quelques jours plus tôt pour les mêmes raisons, mais a peut-être évité:
1) aux Tricolores de se balader face à des brebis démobilisées;
2) aux Bicolores de se faire lyncher au retour au pays.
5. Le geste technique du match.
Le connaisseur aura apprécié la précision de la semelle de Matuidi sur la cheville d’Onazi (voir point 7).

6. Le geste pourri du match.
Décidément dans un mauvais jour, Olivier Giroud a même raté sa tentative de pétage de l’orbite d’Obi Mikel à la demi-heure de jeu. Pourtant, il ne manquait pas d’entraînement, mais il maîtrise visiblement mieux le geste avec un pied à 1,40 de hauteur qu’à l’aveuglette du bras droit. Steve von Bergen, d’un œil, a dû réaliser que le choc dont il a été victime n’était peut-être pas complètement fortuit.
7. Ce match m’a fait penser à…
Aux Bronzés font du ski, dont le script avait été modifié ainsi par Didier Deschamps:
Matuidi: «Flexion, extension, planté de la cheville!»
Onazi: «Ca suffit, j’en ai assez, j’arrête!»
Matuidi: «Voulez-vous allez prendre un verre de thé chaud à l’hôpital, M. Onazi?»
Onazi: «Ouais, j’crois qu’j’vais vomir !»
8. L’anecdote.
Parti à la fan zone des Vernets sans préférence quant au vainqueur, il m’a fallu moins d’une mi-temps pour me mettre à soutenir les Aigles. Etait-ce dû à la proximité de la glace grenat? Non, plutôt à celle d’une basse-cour pleine de coqs décervelés et prétentieux, dans la plus pure tradition hexagonale. A la 54e, Onazi demonté par Matuidi, l’un deux arrive à sortir encore: «Onazis, on s’en fout, c’est un Grec…».
9. Le tweet à la con.
«J’été sure que vous alliez battre le Niger, la routourne tourne ! Trop triste de pas être dans le quart avec vous…»
@FrancRibberri
10. La rétrospective du prochain match.
Benzema, qui craignait de vaincre le Nigéria de peur de devoir peut-être se battre contre des Algériens aux mêmes racines, se décide enfin à courir (et même à défendre) contre les Allemands. Encore plus motivé par la cruelle défaite des Nord-Africains, il exulte lorsque Neuer rate sa troisième sortie au poteau de corner adverse, permettant à Lloris de dégager tranquillement dans le but vide opposé.
Matuidi, pour célébrer le 30e anniversaire de l’agression de Schumacher sur Battiston (qui l’avait plongé dans le coma, rappelez-vous! Oui, Battiston dans le coma et pas Schumacher, les temps changent…), met une semelle millimétrée à mi-hauteur sur Schweinsteiger. Il se fait sermonner par Monsieur l’arbitre: «Attention gamin, au troisième genou pété, je te mets un jaune!».
Le tout pour un petit 1-0 suffisant pour rejoindre le Brésil en demi-finale. On en salive déjà…

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4 Commentaires

  1. Chacun les siens, moi j’avais derrière moi 4 romands débiles dans la plus pure tradition « francophobe abruti + udc fier de l’être + roi du calembour rts + raciste invétéré + footix fini + accent paysan »…
    quel bonheur…

  2. Carton Rouge à Henchoz (encore) sur la RTS….

    Le mec est pas foutu de dire « Nigérian »…. Il arrêtait pas de parler de « Nigérien » ou autre… Bravo

    Champion!

  3. Merci Jean !! MERCI !!!! Moi j’en avais 7 au travail, une belle douzaine devant moi : « au fait c’est qui les nigérians, les blancs ou les verts » ou alors « de toutes façons la FIFA est aidée parce que Platini… » non non et non Platini est à l’UEFA. Mais même avec un chef suisse à la FIFA, ils arrivent à se prendre 5 pions !!!! Une manita, on dit ?

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