Nadal : là où le bas blesse

On connaît tous l’une des bases du jeu de l’Espagnol : son déplacement. Sans renier ses qualités techniques (n’oublions pas que Georges Bastl avait aussi un bon physique), il est évident que le Majorquin ne serait pas le même s’il ne possédait pas cette capacité hors du commun de ramener des balles que tout le monde voit hors de portée. Alors forcement, quand ledit physique lâche…

Ensuite, il y a toujours une autre solution, bien moins glamour cette fois, qui serait de dire que le roi de l’ocre s’est fait pincer la main dans le sac juste avant les JO. On sait que nombreux sont ceux prêts à lui sauter dessus à la première occasion sur ce sujet. Ce qui va à l’encontre de cette idée c’est qu’il n’a toujours pas prévu sa date de retour, donc soit c’est une bonne technique pour faire croire qu’il est blessé (mais ça sent assez la photo d’Eric Landry retouchée), soit c’est qu’effectivement il ne sait véritablement pas quand il sera à 100%.Si l’on part sur l’idée plus probable de la blessure, souvenez-vous la dernière fois que Nadal a dû renoncer à un tournoi du Grand Chelem, c’était en 2009. Une année funeste pour lui puisque c’est à cause de ce coup de mou physique qu’il a perdu son seul match à Roland Garros avant de perdre sa place de numéro un mondial après avoir déclaré forfait à Wimbledon. Avant cela, il devait renoncer à l’Australian Open en 2005 suite à une blessure au pied des plus sérieuses. On pourra toujours parler de la motivation de Roger Federer pour juger de son niveau, pour Nadal, c’est bel et bien son physique.
Bref, vous l’aurez compris, Rafa n’est pas du genre à se plaindre, et encore moins du genre à louper un tournoi important sans une bonne raison, contrairement à un certain médaillé d’or olympique. Lors de son dernier forfait, Nadal avait ensuite eu toutes les peines du monde à s’en remettre, tant au niveau tennistique que physique. En se faisant éliminer par le numéro 100 mondial lors de sa dernière sortie, il y a de quoi s’inquiéter.

La question est donc de savoir où en est le corps de Popeye. Je l’avais déjà dit plusieurs fois dans de précédents articles, je ne le voyais pas dépasser les 25 ans avec le jeu pratiqué il y a quelques années, du temps où il ne faisait que gagner sur terre. Depuis, sa technique a évolué et c’est désormais lui qui dicte l’échange, n’ayant ainsi plus autant besoin de se déplacer qu’avant. On ne gagne pas l’US Open en attendant patiemment derrière sa ligne. Malgré tout, on ne peut pas dire que sa combativité se soit estompée, il reste incroyable physiquement tout en acceptant plus de ne pas tout aller chercher.
Mais voilà, tel Roger que l’on disait sur le déclin dès la première défaite contre un joueur en dehors du Top 3, chaque gros pépin physique de Nadal pose des questions sur la suite de sa carrière, particulièrement lorsque ces derniers touchent le bas du corps. En se calmant sur le terrain, combien d’année Rafa s’est-il octroyé en plus ? Est-il capable en réduisant encore un peu la voilure de tenir encore un peu plus longtemps ? C’est son retour que l’on guettera pour trouver une réponse. Le corps a ses raisons, pourrait-on dire à propos de Popeye.
Que l’on se comprenne bien : parler de déclin pour Nadal après un pépin physique n’est-il pas comme parler du déclin de Roger il y a quelques années ? Le problème est ici que Roger a toujours été un génie et que c’est cela qui caractérise son jeu. On ne peut par contre pas nier que le physique n’est pas une chose qui se récupère de la même manière que des coups géniaux. Vu que la blessure de Nadal se confirme pour l’US Open, où il vient de déclarer forfait, il est tout à fait normal de se poser des questions. Le danger étant de se voir éjecté du Top 3 par un Murray aux ambitions forcément hautes après sa victoire aux JO.
Mais attention à ne pas tirer de conclusion hâtive, 2010 avait été la meilleure saison de Rafa depuis le début de sa carrière, récupérant son trône en étant passé No 4, remportant trois Majeurs et rejoignant Roger et Agassi en réussissant à remporter les quatre levées du Grand Chelem dans sa carrière. Le Majorquin a donc encore de belles victoires devant lui s’il est capable de faire taire les douleurs qu’il a aux genoux en ce moment, d’une manière ou d’une autre, diront les sceptiques. Dans le cas contraire…

Écrit par Nicolas Jayet

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