Niguerriers !

La Coupe du Monde offre ses mini-classiques. Des affiches qui ne restent pas forcément dans les annales, mais qui se répètent régulièrement. C’est le cas d’Argentine-Nigeria. Et les deux équipes nous ont offert un match spectaculaire et enthousiasmant.

Les champions d’Afrique ont chèrement vendu leur peau et auraient peut-être mérité un point. Mais au final, celui-ci n’aurait rien changé. Les deux équipes verront les huitièmes de finale.

1. Le résumé.Il ne fallait pas arriver en retard, comme le veut l’expression consacrée. Le match part sur les chapeaux de roues. Au terme d’une petite partie de billard dans la surface nigériane, qui a notamment impliqué un magnifique double-contact du poteau droit d’Enyeama, Messi surgit et ouvre le score d’une frappe puissante. A peine le temps de se replacer que Musa, impressionnant aujourd’hui, enrhume Zabaleta pour mieux enrouler Romero. 4 minutes, 1-1.
L’Argentine prend ensuite le contrôle total du match, totalisant jusqu’à 70% de possession avant que Messi, à nouveau, ne donne l’avantage à l’Albiceleste d’un maître coup-franc, juste avant la mi-temps. Le coup dur, du moins, c’est ce qu’on croit.
La deuxième période commencera comme la première. Profitant d’un relai avec Emmanuel «Tractor» Emenike, Musa égalise magnifiquement au milieu d’une défense apparemment restée au vestiaire. Rojo, sur corner et involontairement, redonne immédiatement l’avantage aux siens. Plus de buts ensuite, mais une période agréable. Ce fut un bon match, merci !
2. L’homme du match.
Musa et Messi ont chacun marqué 2 fois. Enyeama a sorti un tout bon match aussi et mériterait d’obtenir ce titre. Mais, vu qu’on passe notre temps (pas pour rien, il est vrai) à gueuler sur les arbitres, je voulais souligner la prestation magnifique de M. Rizzoli. Malgré un nom à présenter «Le Juste Prix», le referee italien a su laisser jouer avec discernement, revenir aux fautes, et ne pas se laisser abuser. En même temps, il n’y avait apparemment pas de truqueurs sur le terrain. Ca aussi, ça fait plaisir à voir.
3. La buse du match.
Difficile d’en trouver un, au terme d’un match très plaisant, alors tirons sur l’ambulance. Kun Aguero a commencé le match, mais je ne m’en suis rendu compte qu’à sa sortie sur blessure à le 38ème minute. Remarquez, ceci explique peut-être cela…
4. Le tournant du match.
La première égalisation de Musa, à la 4ème minute, m’a fait plaisir. Sans une réaction rapide du Nigeria après l’ouverture du score de Messi, on aurait pu assister à un match bien plus terne, voire à une éventuelle démonstration argentine, qui sait. Mais son but a immédiatement remis les Super Eagles dans le match, et nous a permis de passer un bon moment de football.
5. Le geste technique du match.
Il y en a eu de beaux. Le double coup-franc de Messi, dont un sorti de sa lucarne par Enyeama, magnifique. Les deux buts de Musa aussi. J’attribuerai la palme au 2ème but des Eagles, et particulièrement au relai tout en puissance de Tractor Emenike, qui perd la balle seul, la récupère seul, et offre un boulevard à Musa.

6. Le geste pourri du match.
Un geste pourri du match qui donne 3 points aux Argentins. Le but de Rojo est encore plus chanceux que celui de Goetze contre le Ghana. Le gars saute pour choper un centre qui n’arrive pas vers lui, et, par un heureux concours de circonstances, réalise un dunk du genou qui file au fond. On me fait signe que ça compte quand même.
7. Ce match m’a fait penser à …
Argentine – Nigeria aux mondiaux 1994, 2002 et 2010. Trois fois soldés par une courte victoire argentine au terme de matchs plaisants. Pour moi, Argentine-Nigeria est un classique de la Coupe du Monde : exotique, technique, disputé. Un plaisir à chaque fois renouvelé.
8. L’anecdote.
Il s’agit du premier doublé de Leo Messi dans un match de coupe du monde, ce qui lui permet de revenir à égalité avec Neymar, dans la course au titre de meilleur buteur. Le dernier joueur argentin à avoir planté un doublé au Nigeria était Claudio Caniggia, qui, en plus d’avoir été un footballeur de grande classe, a connu une suspension pour dopage à la cocaïne en 1993, soit juste avant cette World Cup 1994 et son doublé. Ce qui mit fin à sa carrière internationale. World Cup 1994 également marquée par l’exclusion de Maradona pour dopage, ce qui acheva également sa carrière internationale. Bref, tout ça pour dire que, si j’étais de très mauvaise foi, je ressortirai plein de théories fumeuses sur le dopage de Messi, dont la preuve la plus tangible serait… un doublé contre les Super Eagles. Remarquez, c’est comme ça que les politiciens se font élire…
9. Le tweet à la con.
#Bescherelletamère inculpé de meurtre, son partenaire de jeu a utilisé les noms des Super Eagles en mot-compte-triple au Scrabble, au mépris des règles du jeu. @AFP
10. La rétrospective du prochain match.
Pris d’aussi haut par les Français que les Français eux-mêmes avaient été pris de haut par Le Matin, le Nigeria sort le match le plus abouti de son histoire et triomphe 5-2, après avoir mené 5-0, en huitièmes face aux Bleus. Le fantôme de Rashidi Yekini aura en effet pris possession du corps d’Emenike, et le clône de Tijjani Babangida, élevé dans le plus grand secret, viendra former un tandem d’ailiers ultra-rapides avec Musa. Patrice Evra, dégoûté, ne trouvera même pas de jeu de mots – plus insultants pour lui que pour eux, ça va de soi – pour qualifier les Super Eagles. Qu’il se rassure, suite à la démission de Deschamps, Roland Tournevis reprend le poste de sélectionneur. 
Quant à l’Argentine, elle profite de la qualification arrachée par la Nati et trottine en quarts. Suite à la blessure de Schaer, Senderos est contraint de défendre Messi seul, et celui-ci en profite pour inscrire 7 buts, avant de sortir à la 25ème minute, distançant définitivement Neymar dans la course au titre de meilleur buteur du tournoi.

Écrit par Arnaud Antonin

Commentaires Facebook

2 Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.