Ouais super, Bienne a sauvé sa place en NLA ! Trop d’la balle !

Voilà, c’est fini, bye bye saisonus horribilis ! De longs mois d’errance sportive se sont achevés samedi par une victoire étriquée. Mais qu’importe, tout ce dont l’histoire voudra bien se souvenir c’est que cette Ligaquali a été remportée sur le score net de 4 à 1. Le HC Bienne reste en NLA et se rapproche un peu plus de son Saint Graal, à savoir l’emménagement dans des Stades de Bienne censés être le remède à tous ses tracas. Un peu comme l’Eucéta à en croire Madame Seeländer Diebstahler mère.

Maintenant il faut rester un brin réaliste et objectif aussi dans le Seeland. Parce que ok ils ont le droit de ressentir un gigantesque soulagement et de se détendre un coup, mais certaines scènes de liesse ou d’extase entraperçues samedi soir au moment de la libération sont pour le moins déplacées. Même outrageusement exagérées. Mais si l’on est un minimum lucide, cette saison, il faut vraiment chercher très loin de quoi être fier d’être biennois. Le seul objectif officiel qu’ils ont été fichus d’atteindre, mais au prix de combien de crises de progéria dans leur entourage, est ce maintien en Ligue A. Absolument pas de quoi dépuceler la cadette !Outre ce sauvetage par les poils du nez contre un adversaire modérément motivé à l’emporter, les raisons de sourire doivent sans conteste inclure l’évolution d’un Anthony Rouiller devenu dans le dernier tiers de la saison une réelle valeur sûre. Au contraire de titulaires au CV autrement plus fourni mais dont la moindre apparition était accompagnée dans mon inconscient de crissements de violon façon Psychose ! Sorti de ça et mis à part peut-être que les locaux du EHCB sont visiblement devenus une adresse courue des cambrioleurs, l’exercice 2013-2014 a plutôt été désertique en satisfaction.

Mais comment diable en est-on arrivé là ?

C’est l’année de la plantade, tout simplement. Entre les flops surprise d’un Ellison dont on était en droit d’attendre autre chose ou d’un MacMurchy incapable de renouer avec l’excellente impression qu’il avait laissée à son arrivée en fin de saison dernière (mais qui restera, à +1, le seul Biennois avec un bilan +/- positif) et ceux plus ou moins prévisibles des Moser, Joggi, Jumbo Hänni et autres faux-cul Burkhalter, il y avait vraiment de quoi avoir les flopettes ! D’ailleurs en passant, alors que soucieux d’orthographier correctement ce romandisme notoire je parcourais le web pour ne pas commettre d’impair, j’ai pu constater que le HC Bienne sert même d’exemple à la définition de flopettes !
D’autant qu’on savait dès le départ que l’équipe comportait plusieurs grosses interrogations qui en langage de Directeur Technique sont qualifiées de joueurs en développement. Dans ce registre précis, prendre la relève de Reto Berra était une opération perdue d’avance pour un Meili à qui il faut vraiment accorder le temps nécessaire à sa progression. Terminant la saison régulière à un honorable 89.5% d’arrêts, il n’est pourtant pas si loin que ça des 90.5% de son illustre prédécesseur.

Si l’on est en droit de douter de l’avenir d’un Cadonau, la défense baby-boom des Biennois a quand même pas trop mal tenu le choc. Bien mieux que ce l’on pouvait présager en tout cas. Si Fey nous en a fait boire des vertes et des bien mûres plus souvent qu’à son tour, Bell et ses jeunes collègues ont quand même fait un boulot honorable dans l’ensemble. En saison régulière ils ont d’ailleurs encaissé sept goals de moins que l’année précédente qui les avait vus aller en play-off.
C’est d’ailleurs le symptôme flagrant du vrai mal biennois de cette calamiteuse saison. Scorer. Marquer. La foutre au fond. Affoler le tableau d’affichage. Jouer au hockey quoi. Parce que là le bilan comparatif est franchement effrayant. Alors qu’ils en avaient mis 160 en 12/13 (bilan -1), ils n’ont plus réussi que 115 buts cette fois-ci (-39 !). Seuls le néo promu a fait pire offensivement, tout en étant bien plus étanche derrière.
Que s’est-il passé ? Parce qu’on ne va pas nous faire croire que c’est à cause des départs de Wellinger et Kparghai ! Non, pour une raison étrange cette équipe s’est avérée totalement incapable de se montrer efficace offensivement. Un après Kane-Seguin aux allures de méchante gueule de bois. A force de perdre des matches «de peu», le doute s’est insinué sous leurs casques. Et ça, c’est pas bon. Déjà en général, mais encore moins pour un hockeyeur !
Insulte douloureuse, ce sont les Viégois Kovalev – Desmarais – Siegrist qui se sont fait les auteurs du plus beau but de cette Ligaquali (le second goal de Viège dans le dernier match).

Bon on fait quoi maintenant Stoney ?

Ben il reconstruit. Il refait comme chaque été après que les plus en vue des Biennois (et Kellenberger, pour des raisons qui nous échappent encore) aient suivi les appels du pied des plus riches et surtout des plus ambitieux. Il reprend le sempiternel même problème en espérant y trouver des meilleures solutions. La folie, selon Einstein, c’est se comporter de la même manière et s’attendre à un résultat différent. Alors oui, le HC Bienne est fou. Pas par choix, non. Mais par défaut. Par obligation. En fait, c’est à cause de la LAMAL, parce que Bienne n’a pas les moyens de se soigner. Encore un coup de la Ruth.
Sans en arriver aux comportements financiers irresponsables des Denner boys ou des biancoblù, et si proches de la livraison de ces fameux Stades salvateurs, les Seelandais seraient bien avisés d’envisager prendre un petit risque et d’investir dans des éléments capables de faire la différence. Cela devrait être faisable, le club ne devant plus injecter d’argent dans la construction d’infrastructures capables, à l’avenir, de générer une vraie plus-value. De l’argent qui doit revenir dans le budget de la première équipe, pour espérer compenser tant bien que mal le départ de Wieser, deuxième «meilleur» buteur derrière le grand machin canado-teuton.

Steinegger se doit de ne plus se planter dans ses recrutements. Le tout jeune directeur sportif ne peut plus se permettre un cas Ellison. Sur le plan des joueurs à croix blanche (sur un plan de nationalité hein, on ne parle même pas des internationaux), à part la signature de Berthon qui n’est pas à proprement parler de nature à mettre Madame Diebstahler d’humeur badine, il ne lui reste que tenter de retrouver l’une ou l’autre jeune perle de NLB qui pourrait faire le saut à moyen ou long terme.
Pour ce qui est des importés, le staff biennois va devoir faire preuve de plus de discernement. De plus de folie justement. De créativité. Pour l’heure il n’y a que Spylo, laissant encore trois postes à pourvoir. Le suédois Umicevic a montré de belles qualités techniques et un bon sens du jeu, son entente avec Kamber et Herburger étant un des rarissimes bons points de la fin de saison. De là à ce qu’il soit toujours de l’aventure, il y a un monde.

Et puis il y a ZE dossier

Toucher à Schläpfer, en terres seelandaises, c’est s’exposer à toutes les vindictes. Un coup à se faire dynamiter son cabanon au bord du lac. L’homme jouit d’une aura incomparable, reposant sur une incontestable identification à ce club et un investissement personnel et humain de tous les instants. Le HC Bienne en NLA, c’EST Schläpfer. Et visiblement pour de nombreuses années encore. Intimement. Trop intimement. Parce que tout aussi respectable que soit l’homme, l’entraineur a commis des erreurs. Alors oui son effectif n’est pas celui de Crawford, d’accord. Ok l’énorme travail de Steinegger dans le mouvement junior biennois n’est pas encore en mesure de livrer ses premiers résultats tangibles dans la première. On veut bien qu’il soit encore un jeune coach, soit.
Mais le HC Bienne ne survivra pas sans des changements dans sa façon de faire. Pas dans qui il est, non, mais dans comment il fait. Dans les grands axes de travail, le Bâlois n’aura pas le choix que d’enfin développer au moins une vraie unité de jeu de puissance, ainsi que d’astreindre ses arrières à des heures supplémentaires au tir de la bleue. Parce que tout Schläpfer qu’il soit, une nouvelle saison à l’image de celle-ci ne lui sera pas pardonnée.

Dans l’immédiat ?

Dans l’immédiat et pour paraphraser Gaétan Haas, les Biennois ont mérité quelques jours pour «faire les cons», bien qu’à mon sens ils aient déjà commencé en septembre dernier. Et puis il va falloir bosser. Parce que réussir une meilleure saison 14/15, ça se jouera cet été. Dans les bureaux, ceux du comptable et de Steinegger surtout, et dans les salles de sport dès la reprise de la préparation.
Mais dans l’immédiat le HC Bienne est toujours en NLA. Et n’a surtout pas envie que ça change. D’une part parce qu’ils s’y plaisent plutôt bien et que c’est assez sympa de recevoir Davos, Zurich ou Berne plutôt que GC, Olten ou Thurgovie.  Mais aussi un peu parce que ça provoque visiblement des poussées hémorroïdaires chez les plus fair-play des supporters du HC paradis-fiscal-INEOS. Et que pour avoir un bon Guignol, il faut un bon Gnafron.
Bonne pause à toutes et tous.
Photos Pascal Muller, copyright EQ Images

Écrit par Ludwig Seeländer Diebstahler

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2 Commentaires

  1. Même si en début de saison on espérait terminer devant les Loz et les éternels cancres que sont Ambri et Rappy, on a quand même terminé devant ces derniers et juste derrière Zug et Bern, ce qui est tout de pas mal, à considérer le flouze… et tous les nobody qui composent cette équipe.

    Titillant toujours de nombreuses convoitises dès qu’ils sortent de l’anonymat, que l’on arrache à grand coups de pépètes.

    Bienne, un éternel recommencement, une genèse qui perdure.

    Pour se consoler on reprendra bien volontiers encore un peu de L.S.D. la saison prochaine.

    Alors Bienne futur Champion suisse, heu non… j’hallucine un peu…

  2. Je suis de loin pas fan de cet article (et je ne suis pas Biennois)
    On sait tous que Bienne n’a pas les moyens de faire plus, surtout en gardant (et c’est tout à leur honneur) une politique financière saine.

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