Pain-fromage à Sous-Ville

Il fallait aimer le foot, le soleil, les Legos ou les potes pour se rendre à Baulmes dimanche. Malheureusement sur le terrain, ils n’étaient pas nombreux à aimer le foot.

Dimanche 14h. De ces dimanches post-cuite, d’adulescent attardé qui trouve en un après-midi ensoleillé le prétexte maudit d’aller prendre l’air et voir… des potes. Après une chasse en famille, départ pour Sous-Ville. Il paraît qu’un président démago et un caissier communal complice ont construit à l’époque un «stade» tout en Lego pour y voir «briller» 15 mercenaires mal transférés et mal payés. Quelques années plus tard, le schéma est identique. Un président démago, 15 mercenaires et un club qui sur Google Maps voit son adresse posée à au moins 20 minutes de voiture. Comprenne qui voudra. Il n’empêche que ces mêmes qui prônent un football régional et un droit à tous les délires au nom de ligues ouvertes avec promotions et relégations, au nom de transferts cumulés, d’absence de formation et de projets de fusion, sont, au moins sur Google Maps et dans leurs méthodes, plus proches de la NBA et de ses franchises qui traversent le pays pour une salle mieux climatisée et un marché plus fructueux. Le saucisson vaudois en plus. A bon entendeur…

Sous-Ville, c’est la garantie de parquer sa voiture en double file en face du stade. De faire 800 mètres à pieds pour contourner une gare fréquentée par des TGV toutes les cinq minutes. Un trafic tellement dense qu’on note quatre voies de train, alors que Genève et Lausanne n’arrivent pas à accoucher d’une troisième voie… Tout ça bien entendu pour constater qu’il reste au moins cinq places de parc (avec ligne blanche et tout le toutim) à moins de 100 mètres de l’entrée. La Suisse est tellement belle quand elle est si conne.
Puisqu’il s’agit ici de parler de «derby», parlons de ce match tant attendu par tout un canton, hystérique depuis deux semaines. Il faut d’abord constater qu’après sa belle victoire à Wohlen, Simone a brassé la moitié de son effectif. Non pas que Lausanne était engagé en Champions League cette semaine. Simplement qu’il semble que Marco Simone est d’une race particulière. De celle qui doit pisser dans les quatre coins de sa maison, de son vestiaire pour montrer qu’il existe et qu’il arrive à Lausanne avec des idées. Parmi les victimes de la vessie exubérante et manifestement pleine de l’étalon italien, on notera tout de même une belle sculpture roumaine qui ne ferait pas tache dans les salons cosy d’un loft du boulevard Haussmann. Un certain Ianu. Auteur du 80% des goals lausannois depuis le début de saison et accessoirement d’un triplé monumental il y a six jours. Comprenne qui voudra (bis).
On se doute bien que Simone a voulu ici montrer au groupe qu’il comptait sur tout le monde, qu’il pouvait donner sa chance à chacun, même aux pieds nickelés mal intentionnés auteurs du coup d’état d’il y a deux semaines. Ce n’est en soi pas une démarche dégueulasse. Un parce qu’elle responsabilise tout le monde. Deux, surtout, parce qu’elle a montré au grand jour les limites d’un effectif qui a manifestement de la peine à se regarder dans la glace et qu’on a sincèrement de la peine à voir jouer. Au vu des enjeux néanmoins et de la défaite de Wohlen à Genève, il est des risques que nous n’aurions pas pris. Résultat des courses, les 20 premières minutes mises à part, Lausanne-Sport a donné autant d’envie au public que 20 Anglaises sans culottes, la bave au coin de la bouche et l’œil vitreux, étendues sur la chaussée à 5 heures du mat dans une rue sombre d’une zone industrielle du nord de Manchester.

Le nul a été arraché sur une frappe déviée d’un Hochstrasser une nouvelle fois transparent. Le Mont peut nourrir des regrets. Lausanne et son public peuvent branler la tête. On ne commentera pas ici ce piètre match, cette parodie de football, ce jeu pain-fromage que n’aurait pas renié une équipe de ligue romande. Mais on constate tout de même et non sans regret que l’équipe lausannoise a une défense toujours aussi fragile, un milieu de terrain toujours aussi perdu et des attaquants toujours aussi faibles. Des éléments que nous pourrions négliger s’il y avait ne serait-ce qu’un peu d’envie. Mais voilà, dimanche tous les duels comme les deuxièmes ballons ont été gagnés par les Montains, dans les airs et ailleurs. On hésiterait à écrire un brulot sur cette équipe qu’on aime beaucoup s’il n’y avait pas autant de déchet technique, si un corner ou un coup franc pouvait être tiré correctement, si les joueurs se servaient de leur mauvais pied pour faire autre chose que de monter dans le bus à la fin du match.
De Sous-Ville on est reparti frustrés, énervés par une équipe qui peut sans doute faire beaucoup mieux. Mais qui restera sans doute triste et sans vie, si elle n’est pas capable de se remettre en question. Si chacun n’a pas l’honnêteté intellectuelle d’accepter qu’il n’a fait jusqu’à ce jour que de la merde. Il s’agit donc à chacun de faire une introspection profonde. Aux têtes prétentieuses et pleines d’eau d’accepter qu’elles n’ont pas le niveau. Aux autres de forcer le travail et l’entraînement pour retrouver condition physique et envie. Et après ce test hasardeux, il conviendrait également que son entraîneur retienne sa vessie pour commencer à constituer un groupe, un vrai, et une tactique digne de ce nom. Au moins pour que Ianu continue de briller.
De Sous-Ville, on est également repartis avec un sentiment intéressant. Une petite note positive. Celle entonnée par un certain Claude Gross. L’ancienne terreur des terrains de 2ème ligue démontre en toute humilité que, posée sur une garde noire solide, son équipe trouve son jeu et remplit un rôle tout trouvé, à la mesure de son effectif : empêcheur de tourner en rond.
Photos Pascal Muller, copyright EQ Images

Le Mont – Lausanne 1-1 (1-0)

Stade Sous-Ville, 2’100 spectateurs.
Arbitre : M. Fedayi.
Buts : 15e Fejzulahi 1-0, 78e Hochstrasser 1-1.
Le Mont : Leoni; Reis, N’Diaye, Tall, Gétaz; Berisha, Chappuis, Araz, Kololli (93e,Rego); Fejzuhali (65e Alvarez), Mustafi (84e Madou).
Lausanne-Sport : Castella; Krasniqi, Katz, De Pierro; Chahksi, Custodio (62e Delclos), Mveng, Marazzi; Dessarzin (67e Dupuis), Savic (62e Ianu).

Écrit par Vince McStein

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7 Commentaires

  1. Le nabot portant un nom britannique se permet de salir nos villages vaudois? Ce qui a de sûr, c’est qu’il doit être le seul à comprendre ce qu’il écrit, un mélange d’urologie, d’environnement, mais très peu de football. Mais à le voir déambuler autour des stades, on ne peut pas espérer en savoir plus sur le foot, lui qui n’a jamais vu un ballon et une pelouse de plus près que le haut d’ûne tribune

  2. 2100 spectateurs pour un derby lausannois
    un joli petit stade,
    Un Le Mont qui essaye de faire pas trop mauvaise figure dans cette nouvelle catégorie de jeu,et qui se sauvera probablement à moins de ne plus faire de bons résultats pendant que Bienne pourrait se révolter.Un LS qui marque le pas avec ce nul et qui avait la possibilité de revenir à 6 pts de la tête quand même.Enfin il reste 23 matchs d’ici mai 2015 et bcp de choses peuvent encore changer!Je remarque qu’il n’y avait pas trop de ferveur pour ce derby de Challenge L. à contrario de Xamax dont les 4300 spectateurs pour de la Promotion League démontre l’engouement de la région Neuchateloise!!.Bonne chance aux clubs romands

  3. Tout juste ce papier. J’ai vu le même match que le rédacteur et dois avouer que ce LS-là – auto-proclamé candidat à la promotion – faisait bien de la peine. Presque pitié par moments.

    Les décisions de Marco Simone sont incompréhensibles et indéfendables. Aligner une attaque pareille est une FAUTE PROFESSIONNELLE. Non mais merde, à croire que le LS joue sur 3 tableaux…

  4. Simone, eh, mais que fais-tu… hein, tu nous casses le jouet… tu en perds les pièces… tu joues aux échecs avec la main gauche à en mélanger les pièces… Quelle misère ?

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