Parce que Noah Rod !

Enorme ! Et le mot est faible. Genève-Servette s’est qualifié pour les demi-finales des play-off grâce au sang-froid et au talent d’un gamin de 17 ans !

C’est fait ! Genève-Servette est venu à bout du HC Lugano en cinq manches et affrontera un adversaire encore indéterminé au stade des demi-finales. Rien n’a été facile durant cet Acte V, où les Aigles ont plus ou moins arrêté de jouer entre la 10e et la 60e minute, permettant à Lugano d’égaliser par Rüfenacht malgré une faute incontestable de ce même joueur sur Tobias Stephan. En conséquence, une prolongation à couteaux tirés durant laquelle ces lâches de MM. Rochette et Wehrli ont fermé les yeux sur au moins 5 fautes tessinoises. Ils n’ont par contre pas pu faire autrement que d’accorder un pénalty à Pettersson consécutif à un surnombre dont seuls les Grenat ont le secret, donnant par là même l’occasion à Stephan de prouver une nouvelle fois à quel point il est le meilleur gardien du championnat.

Mais parce que Genève-Servette compte un certain Noah Rod dans ses rangs, il a fini par l’emporter. Et je suis là bien forcé de tirer un grand coup de chapeau à Chris McSorley, que j’ai à plusieurs reprises accusé d’avoir perdu son flair ou de ne donner à ses jeunes qu’une confiance de facette. L’Ontarien a fait tout juste durant cette série, tant au niveau de la communication en ridiculisant Patrick Fischer par médias interposés que derrière son banc en permettant à Rod d’aller tirer le 5e pénalty jeudi soir. A l’image du dernier match de la saison régulière à Rapperswil, le coup de poker du boss a fait mouche et le gamin n’a pas manqué la lucarne gauche pour permettre à son équipe de boucler la série. Une véritable ode à la jeunesse complétée par l’impressionnante performance d’un Christian Marti qui n’a plus rien du junior débarqué de LHJMQ en début de saison, et, dans le camp des losers, du brillant Elvis Merzlikins, futur numéro 1 de la formation luganaise. Mais à Letton, Letton et demi et c’est bien Karpars Daugavins qui représentera les couleurs baltes au prochain stade des play-off !

Un article qui aurait dû traiter d’autre chose

Je ne pouvais quand même pas passer à côté d’un pareil dénouement. Quel pied on a pris après le pénalty de la libération ! Il n’empêche que mon intention à la base était de consacrer la totalité de l’article à un sujet bien différent, soit aux efforts sans relâche entrepris par nos dirigeants pour créer une ambiance digne de ce nom aux Vernets. Après la ola du speaker et les clap-tifos Tribune de Genève, quelle ne fut pas ma surprise lorsque je découvris, accroché sur un pan de mur de la vénérable enceinte, un immense maillot grenat sans aucune publicité (!) et ma foi d’un goût plutôt plaisant nonobstant les deux têtes de poulet venant habiller à la manière d’une fiente de pigeon chacune des deux épaules. C’était du moins ma première impression avant que je ne découvris, en contrebas, une inscription fort à la mode ces derniers temps en terres calvinistes : «Ici, c’est Genève !»
Ben tiens, en voilà un scoop ! Est-ce que quelqu’un en doutait encore ? Personne n’aurait quand même eu l’outrecuidance de confondre ce temple du hockey avec les 50 nuances de gris de la BCF Arena ?! Bien sûr que non, d’où cette légitime interrogation : pourquoi diantre faut-il préciser que «Ici, c’est Genève !» ?

De mémoire de supporter de LNB, on était à l’époque plutôt du genre à se foutre de la gueule des amateurs de lapalissades, représentés au plus haut niveau par les Bioulois chantant des «on est chez nous !» alors que leur équipe évoluait dans son hangar. On mettait alors ça sur le dos d’une mauvaise traduction depuis le suisse allemand, ou d’une particularité locale incomprise du commun des mortels.
Force est donc de constater que le GSHC 2.0 a su puiser dans des références des plus improbables pour bâtir sa nouvelle stratégie de communication, en parfait accord avec la vision du «CEO» Christophe Stücki qui estimait récemment dans Temps présent que la majorité du public des Vernets ne connaissait rien au hockey. Alors si jamais ces profanes de la rondelle devaient encore en douter, le club a tenu à gentiment leur rappeler que, oui, «ici, c’est Genève».
Allez, place aux demis !
Photos Pascal Muller, copyright EQ Images

GE-Servette – Lugano 2-1 tab (1-0  0-0  0-1)

Patinoire des Vernets, 7’135 spectateurs (guichets fermés).
Arbitres : MM. Rochette/Wehrli ; Fluri/Müller.
Buts : 9e Picard (Antonietti, Daugavins) 1-0, 55e Rüfenacht (Sannitz, Hirschi) 1-1.
80e, tir au but victorieux de Noah Rod (unique marqueur) 2-1.
Pénalités : 4×2’ contre Genève-Servette ; 5×2’ + 1×10’ (Rüfenacht) contre Lugano.
Notes : Genève-Servette sans Loeffel (blessé), Krutov, Meunier, Ryser, Stafford, Tamò (surnuméraires), Savary (obligations militaires) et Leonelli (avec Viège). Lugano sans Blatter, Walker (blessés), Lehtonen, Micflikier, Balmelli, Fazzini, Manzato, Romanenghi, Sartori et Simion (surnuméraires). Temps-morts : Lugano à 77’53 ; Genève-Servette à 79’25.

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3 Commentaires

  1. Euh le « ici c’est Genève », ca vient surtout des fans qui n’arrêtaient pas de dire « ici c’est Genève, Genève c’est partout ». Les dirigeants ont juste repris le début du dicton et je ne trouve pas cela négatif..

    De plus, ce « ici c’est Genève » n’est absolument pas nouveau puisqu’on l’a déjà vu ou entendu à maintes reprises…

    Mais on est en demi et c’est bien là l’essentielle!

  2. Dédé, le « ici c’est Genève, Genève c’est partout » est une invention récente, genre 2-3 ans, repiquée à un peu tous les kops où ça semble être l’expression à la mode.

    C’est pas foncièrement négatif, c’est juste que ça a pas beaucoup de sens.

    Si on veut marquer notre territoire genevois, qu’on chante l’Escalade à tue-tête, qu’on fasse voler des aigles à tire-l’arigot et qu’on se mette à brailler avec notre gueule élastique, de dieu.

    Super, Noah Rod en tous cas. Quand on voit comment un mec comme Daugavins a merdé son tab, on est d’autant plus épaté par la perfection de celui de ce gamin. J’espère une demi contre Fribourg, même si on n’est mal parti pour. A noter qu’en cas de succès improbables dans les séries de Davos et Lausanne, on aurait l’avantage de la glace.

    Un dernier mot sur l’arbitrage que j’ai trouvé dans l’ensemble bon. Je n’ai pas vu 4 ou 5 fautes dans les prolongations; en revanche, la pénalité de Lombardi menant au but luganais m’a paru, des tribunes, disons plus que sévère. Et le but a été accordé à tort, mais ce sont des choses qui arrivent. Evidemment, on le prend avec plus de philosophie lorsqu’on s’impose quand même au final.

    Putain, cette année, le championnat sera romand! J’y crois dur comme fer.

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