Qualifications Euro 2016 : enfin la pause

Tour d’horizon des dernières rencontres internationales qui comptent vraiment de l’année 2014. Le moindre que l’on puisse dire c’est qu’il était temps pour certains que l’année se termine. Entre les victoires des Îles Féroé et du Liechtenstein ou les matchs nuls de Malte et de St-Marin, il y avait de quoi faire si on veut se payer une bonne partie de rigolade. Certains diront qu’il n’y a plus de petites équipes et bien moi je leur réponds que c’est archi-faux, il y a par exemple Andorre, Gibraltar et la Grèce.

Groupe A

Le choc au sommet mettait aux prises les toujours-présents Tchèques aux magiques et surprenants Islandais. Ce déplacement en République tchèque faisait nature de véritable test pour des Islandais qui avaient pour l’instant surtout impressionné à domicile – tu sais sur leur île où les conditions ne sont pas toujours faciles. Loin d’être ridicule, l’Islande a néanmoins dû s’avouer vaincue sur un coup du sort, un but gag en deuxième mi-temps qui fait très mal aux hommes de Lars Lagerbäck et qui fait le bonheur des Tchèques qui survolent ce groupe. Pourtant loin d’impressionner, le onze de Bohème devrait connaître une sixième qualification consécutive pour un Euro, soit toutes les éditions depuis que la Tchéquie n’est plus Tchécoslovaquie. C’est aussi ça être un grand pays de foot.
Dommage pour les Islandais, car derrière eux se pointent les Oranje qui ont pulvérisé une mauvaise Lettonie 6-0. Il est clair qu’en bayernisant de la sorte leurs adversaires, les Bataves parviendront probablement à se qualifier après un départ catastrophique. Robben, Huntelaar, Van Persie (bref toujours les mêmes) se sont réveillés et se sont franchement bien fendus la gueule dimanche soir face à la Lettonie, mais c’est bien le prochain rendez-vous de mars en Turquie qui s’annonce absolument capital.
La Turquie reprend elle aussi quelques couleurs – même si c’est encore palot – en se rassurant face au Kazakhstan à la maison. C’est raté, Fatih Terim ne connaîtra donc pas le même sort que Ranieri et Advocaat.

Groupe B

On attendait la Belgique dans ce groupe et finalement on a le droit à Israël et ses deux Tal Ben Haim. Deux mecs qui ont exactement le même nom et prénom dans la même équipe c’est quand même vachement fort ! Chapeau bas, là je dis qualification directe ! Avec Tal Ben Haim I et II, Israël a impressionné en infligeant un sec 3-0 à la Bosnie qui décidément n’y est pas et n’y sera probablement pas.
La Belgique sans son capitaine Kompany a dû partager les points à la maison face à Gareth Bale et ses potes, ce qui la met dans une situation où il ne faudra pas trop déconner lors du printemps prochain lorsqu’il s’agira de se déplacer en Israël pour rattraper un match en retard. Au terme d’une rencontre relativement plaisante et physique, où Dries Mertens a fait peur à tout un stade en prenant un sacré choc à la tête, les deux équipes ont réalisé ce qui s’appelle un bon 0-0. Un point qui a été accueilli comme une victoire par le Pays-de-Galles qui reste plus que jamais dans la course.
Dans la dernière partie du groupe, Chypre n’a fait qu’une bouchée d’Andorre qui figure quand même dans le top 3 des équipes les plus inutiles d’Europe en compagnie de Gibraltar et St-Marin. Une belle victoire qui permet vaguement aux Chypriotes d’espérer accrocher une place de barragiste, même si la tâche s’annonce bien compliquée pour les coéquipiers du Sédunois Christofi.

Groupe C

Ce groupe s’est montré sans réel intérêt, puisque les trois favoris affrontaient les trois équipes à la peine qui n’ont aucune chance de se qualifier. L’Espagne a disposé du Belarus 3-0 sans histoire et sans une ou deux de ses traditionnelles stars ; on signalera d’ailleurs l’excellente prestation d’Isco. Constat identique pour la Slovaquie qui a été s’imposer en Macédoine sans trop forcer son talent, et pour l’Ukraine qui a dompté le terrible Luxembourg sur son terrain 3-0 grâce à un triplé de Yarmolenko. Les choses sérieuses se décideront l’an prochain. Merci et passons au groupe suivant.

Groupe D

Après avoir récolté un seul petit point lors de ses deux dernières rencontres, la grande Allemagne ne devait faire qu’une bouchée du très petit Gibraltar et gagner au moins 11-0 pour se rassurer. Il n’en a rien été, les champions du monde en titre se sont contentés d’un 4-0 assez minimaliste, ce qui doit provoquer en Allemagne un sentiment similaire à celui qui prévalait lorsque la Nati a ramené un maigre 4-0 de St-Marin. Jögi Löw a poursuivi dans sa logique d’intégrer des néophytes, ce qui démontre qu’il ne compte pas se reposer sur ses champions du monde, puisqu’il a fait débuter en sélection nationale Kevin Volland et Jonas Hector. Parce que Jögi Löw a compris que l’Allemagne se qualifiera de toute façon et qu’il vaut mieux incorporer la jeune génération le plus vite possible, quitte à ne gagner que 4-0 contre Gibraltar. Et puis surtout il y a pas mal de blessés…
La Pologne a impressionné en Géorgie en allant fesser 4-0 l’équipe dirigée par Ketsbaia. Quatre buteurs différents en deuxième mi-temps ont permis aux Polski de prendre la tête du groupe. Une première place que l’équipe de Lewandowski et consorts semble en mesure de pouvoir contester aux Allemands. Quant à la Géorgie, elle a encore les fesses toutes rouges et elle ne semble pas pouvoir faire le poids dans ce groupe trop difficile.
Mais le choc de cette 4e journée n’était autre que le derby britannique digne du tournoi des Six Nations, le chardon accueillait le trèfle ou plutôt les buveurs de whisky accueillaient les buveurs de Guinness. Un Ecosse – Irlande fort agréable à suivre avec beaucoup d’engagement. Un duel presque fratricide qui a tourné à l’avantage des hôtes avec un superbe but de Shaun Maloney. Roy Keane présent sur le banc en tant que coach-assistant de Martin O’Neill a probablement dû insulter voire frapper comme il se devait ses défenseurs afin qu’une telle mésaventure ne se reproduise plus. On peut en effet penser qu’Ecossais et Irlandais se disputeront la troisième place de barragiste dans ce groupe. Ce match revêtait donc une réelle importance, pas comme les deux autres.

Groupe E

La bénédiction pour la Suisse est venue de ce ridicule match nul de l’Estonie à St-Marin. Exploit total pour la plus petite équipe de ces qualifs qui n’avait plus obtenu le moindre point dans une qualification depuis près de 10 ans. Gageons que la campagne de qualification des 208e au classement FIFA est déjà des plus réussies. Quant à l’Estonie, elle a probablement laissé passer une éventuelle chance de se qualifier. Tout ne sera donc peut-être pas si difficile pour la Suisse et la Slovénie pour obtenir une place de barragiste du moins.
La Slovénie a logiquement concédé une défaite du côté de Wembley face à des Anglais quand même bien à leur affaire. Pourtant proches de l’exploit en ouvrant le score à 30 minutes du terme de la rencontre, les Slovènes ont craqué dans la foulée. Ce fut d’abord un pénalty obtenu par Rooney à la sauce Ravanelli puis un doublé de Welbeck, déjà bourreau de la Suisse, qui ont permis aux hommes de Sa Majesté de glaner trois nouveaux points et d’envisager une année 2015 faite de matchs amicaux. Les Slovènes disputeront probablement le deuxième ticket qualificatif aux Suisses.
Malgré le Paratte show du portier lituanien (n’avez-vous pas remarqué cette ressemblance évidente ?), la Nati a fini par faire le boulot sous la pluie battante de St-Gall. 4-0 face à Sid Vicius et compagnie, un résultat tout à fait honorable même s’il a été obtenu face à des mecs sans doute plus à l’aise au basket qu’au football. Un résultat qui, combiné à celui de St-Marin, fait de la Nati un des principaux bénéficiaires de ce week-end absolument immonde du mois de novembre.

Groupe F

Le groupe un peu pourri où tout est possible (même une victoire des Îles Féroé) nous a offert son lot d’enseignements ce week-end. Première constatation, la Grèce fait véritablement pitié à voir et ne se qualifiera pas pour le prochain Euro. Une humiliante défaite bien méritée face aux semi-amateurs féringiens aura eu raison du coach Ranieri qui, sur le coup, fait franchement de la peine à voir. Les Îles Féroé signent ainsi l’exploit le plus retentissant de leur histoire depuis une victoire face à l’Autriche en 1992.
C’est la Roumanie, dirigée par le vieux coach de 1994 Anghel Iordanescu (qui a quand même bien vieilli), qui a réalisé la bonne opération de la journée. Un doublé de Paul Papp dans le dernier quart d’heure a permis à la Tricolor de s’imposer finalement sans trop de difficulté face à une Irlande du Nord qui redescend sur terre mais qui reste bien dans la course, surtout parce que la Grèce est très nulle.
Dans la rencontre de gros losers entre la Hongrie et la Finlande, une seule chose a retenu mon attention : le bas de training gris fétiche de Gabor Kiraly qui est de retour après une longue absence en équipe nationale. Bas de training qui visiblement porte chance à toute l’équipe puisque la Hongrie a pris le dessus sur une Finlande à nouveau bien mal partie dans un groupe à sa portée où tout aurait été possible pour elle, même une qualification.

Groupe G

L’affiche au sommet proposait un alléchant Autriche – Russie qui n’a pas vraiment tenu toutes ses promesses. Un seul petit but entre ces deux favoris qui ne font pas toujours – il est vrai – le spectacle. Au final avantage aux joueurs de Marcel Koller qui n’ont cependant pas spécialement mérité les trois points. Le héros du jour se nomme Rubin Okotie, un Austro-Nigérian né au Pakistan qui a passé son enfance en Espagne, vive la mondialisation.
Dans l’autre rencontre revêtant un certain intérêt, la Suède a longtemps mené au score à Podgorica (au Monténégro pour ceux qui ne connaissent pas leurs capitales). Emmenés par un Zlatan enfin de retour, les Suédois auraient pu remporter la totalité des points s’ils n’avaient pas bêtement concédé un pénalty à 10 minutes de la fin. La lutte promet d’être acharnée lors de l’année à venir entre Autrichiens, Monténégrins, Russes et Suédois. Ce qui fera de toute manière un déçu en octobre prochain.
Dans la dernière partie du groupe qui ne servait à rien, signalons et saluons comme il se doit la victoire de notre voisin tant aimé. Victoire historique du 27e canton suisse obtenue face à la faible Moldavie. Il est vrai que le Liechtenstein paraît difficile à manœuvrer au Rheinpark cette année, puisque déjà le Monténégro y avait perdu de précieux points. Les coéquipiers du boucher d’Aarau Sandro Wieser peuvent donc envisager une campagne de qualification plus qu’honorable.

Groupe H

Dans un match qui a failli ne jamais pouvoir se terminer à cause d’un festival de fumigènes, l’Italie et la Croatie sont restés dos à dos, ce qui – il faut bien le dire – arrange tout le monde. Un match dans l’ensemble dominé par des Croates qui font franchement une très très grosse impression. Alignant elle aussi des joueurs peu expérimentés, la Squadra Azzurra peut être satisfaite de ce nul, même si l’unique but inscrit par Ivan Perisic pour le compte de l’équipe à damier est venue d’une énorme bourde de Buffon qui suit les traces de Casillas.
L’unique équipe dont devront directement se méfier ces deux équipes est la Norvège vainqueur sans fioritures en Azerbaïdjan. Tellement sans fioritures qu’on n’a pas envie de t’en parler. C’est en revanche beaucoup plus drôle de te parler de la Bulgarie qui a été tenue en échec à Sofia face à Malte. Sacrés déconneurs ces Bulgares, match nul à la maison face à Malte ! De l’humour que seuls des Grecs sont en mesure de comprendre ou à la limite des Estoniens ou des Moldaves. Malte qui après avoir failli accrocher l’Italie prouve qu’il ne faut pas la prendre à la légère, sauf si on a envie de faire carrière dans l’humour et de faire des one-man-show.

Groupe I

Dans un stade sans le moindre spectateur, rendant l’atmosphère aussi glauque qu’un dimanche soir à Collombey (vers 22h-23h), la Serbie a rapidement mené au score face à un Danemark en pas très bonne posture. Rapidement menée au score, la Danish Dynamite a su retourner la situation en seconde période avec notamment un doublé du sextuple revenant Nicklas Bendtner. Ce nouveau revers de la Serbie, l’atmosphère à se trancher les veines du Stade du Partizan ou encore l’entrée absolument transparente de Kuzmanovic ont  été autant d’éléments qui ont amené Dick Advocaat à démissionner de son poste de sélectionneur après quatre matchs seulement.
Le Portugal a une fois de plus souffert dans ces qualifications, cette fois-ci face à l’Arménie de l’ami Bernard Challandes. Un but que même Thomas Müller n’aurait pas osé inscrire de Cristiano Ronaldo a suffi aux Lusitaniens pour arracher les trois points et respirer un peu au classement. Ce groupe à cinq équipes fait vraiment gerber dans son ensemble.

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1 Commentaire

  1. Je ne suis pas sûr que les Irlandais acceptent le terme de « derby britannique » ;).
    Sinon effectivement un match très plaisant avec de l’ambiance.

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