Qualifications Euro 2016 : le dénouement final

Après plus d’une année de compétition et 260 matchs, dont deux arrêtés, on connaît désormais 20 équipes qualifiées pour l’Euro 2016. On connaît aussi les 8 barragistes qui s’affronteront en novembre pour les quatre dernières places restantes. Vu que sur ton site préféré on s’intéresse à tout le monde et qu’on a suivi le parcours de toutes les équipes (nous sommes en réalité plus de 30 à couvrir ces qualifications), on s’est dit qu’on allait revenir sur le périple de chacune des 52 nations européennes pour constituer un article géant en guise de conclusion. Eh oui, on a eu un petit mot doux et une pensée pour chacun…

Groupe A :

1er Tchéquie : La Tchéquie et l’Euro c’est une grande histoire d’amour. Présents lors de chaque édition depuis que la Tchécoslovaquie a disparue en 1993, les Tchèques se sont qualifiés haut la main dans un groupe pourtant assez compliqué. Ils se sont même permis le petit plaisir d’aller achever 3-2 les arrogants Oranje chez eux lors de la dernière journée. Une victoire dont ils n’avaient absolument pas besoin. Quelle bande de sadiques ces Tchèques quand même !
2e Islande : On l’a déjà dit le mois passé, l’Islande est sans doute la révélation de ces qualifications. Qualifiés avec panache, les hommes de Lars Lagerback ont surpris tout le monde et surtout ces pauvres Bataves. Une Islande avant tout séduisante par son collectif et son culot qui a donc réalisé un exploit historique, car jamais un si petit pays ne s’était qualifié pour un Euro. Seule équipe scandinave (ou pseudo-scandinave) à s’être qualifié pour l’instant, elle assurera au moins le quota de grands blonds cet été en France.
3e Turquie : Depuis plusieurs années déjà, les Turcs étaient moribonds et ne parvenaient jamais à se qualifier pour les grands évènements. Un comble pour un pays qui vit pour le football, les belles moustaches et l’haltérophilie. C’est en tant que meilleur troisième que la formation dirigée par Fatih Terim s’est pour finir qualifiée, après une entame de campagne calamiteuse. Elle peut en réalité remercier… le Kazakhstan d’avoir gagné 1-0 en Lettonie lors de la dernière journée. Oui, car le résultat de ce match, dont tout le monde se foutait royalement, permet aux Kazakhs de conquérir le cinquième rang de la poule. Et étant donné que le meilleur troisième se calcule en omettant les points obtenus contre le dernier de chaque poule (sauf pour le groupe I à 5), les 4 points perdus par les Turcs en Lettonie étaient du coup annulés, ce qui fait qu’ils ne passeront pas par la case barrage au grand dam de la Hongrie. Ouais, Gianni Infantino le rasé de l’UEFA qui s’occupe des tirages ne te l’aurait sans doute pas mieux expliqué. C’est que le football ça peut être parfois compliqué et qu’il faut limite engager des mecs qui travaillent à l’EPFL pour déterminer les qualifiés.
4e Pays-Bas : Le grand feuilleton de ces qualifications. Typiquement le genre d’équipe qui a dû se dire : «Un Euro à 24 ? Mais ce sera trop facile de se qualifier pour une grande nation du football comme la nôtre !» Et bien à force de suffisance et d’arrogance les Oranje se sont bien fait botter le cul. Avec comme point d’orgue cette défaite à la maison face à des Tchèques réduits à dix et déjà qualifiés, le tout grâce au plus bel auto-goal des qualifications signé Robin Van Persie (qui joue en Turquie). Et c’est les voisins belges qui doivent bien se marrer en mangeant leurs frites.
5e Kazakhstan : La plus asiatique des équipes d’Europe a réalisé une campagne pas du tout dégueulasse. Souvent accrocheurs, les Kazakhs sur leurs chevaux ont à plusieurs reprises fait douter les cadors de cette poule, comme par exemple lors de ce 0-0 en Islande, ou lors de cette défaite dans les dernières minutes en Tchéquie. Encore quelques progrès et le Kazakhstan sera sûrement en mesure de faire perdre des plumes à certains favoris, même si on le répète le Kazakhstan n’est pas en Europe !
6e Lettonie : Une campagne de qualification absolument anonyme et sans grand intérêt à première vue. Terminant au dernier rang de ce groupe A, la Lettonie n’a glané aucune victoire mais est tout de même parvenue à tenir en échec l’Islande, la Tchéquie et deux fois la Turquie. Pas si ridicule que ça au final pour le seul pays balte à avoir participé à un Euro.

Groupe B :

1er Belgique : La Belgique s’est qualifiée avec la manière. Futurs numéro 1 au classement FIFA, les Diables Rouges ont néanmoins concédé quelques points lors de confrontations importantes, comme par exemple ce revers 1-0 au Pays de Galles au mois de juin dernier. Pour le reste, Hazard et compagnie peuvent réellement nourrir quelques ambitions pour le mois de juin, car c’est bien en tant que tête de série que les hommes de Wilmots se présenteront au tirage au sort du 12 décembre prochain. En effet, en association avec l’EPFL, l’UEFA a pu déterminer en utilisant un algorithme mis au point par une équipe de physiciens que la Belgique méritait d’être reversée dans le premier chapeau de cet Euro au détriment de l’Italie. Mais c’est fort logique tout ça ma foi.
2e Pays de Galles : Le FC Bale a lui aussi, comme beaucoup d’autres, obtenu une qualification historique, Euro à 24 oblige. Si Ryan Giggs n’avait jamais réussi à emmener les siens jusque dans un grand tournoi, Gareth Bale y est lui facilement parvenu. Auteur des trois quarts des réalisations galloises, la star du Real Madrid y est pour beaucoup dans cette qualification. Autant dire qu’il ne faudrait surtout pas qu’il se blesse avant l’Euro, car derrière il n’y a pas grand monde pour marquer des buts et animer le secteur offensif. Le secteur défensif fonctionne quant à lui plutôt bien, 4 petits buts encaissés seulement par Wayne Hennessey durant cette campagne.
3e Bosnie-Herzégovine : Malgré un début de campagne complètement foiré, les Bosniens ont terminé à une inespérée place de barragiste. Le changement de sélectionneur (Safet Susic remplacé par Mehmet Bazdarevic) opéré en pleine phase qualificative s’est donc avéré payant. Tête de série pour les barrages, Dzeko et ses potes peuvent légitimement espérer représenter leur pays en France, ce qui serait une sacrée performance pour un pays qui a participé à son premier Mundial (comme le disent les vieux) il y a peu au Brésil.
4e Israël : Nouvelle grosse désillusion pour Israël. Souvent proches d’une qualification mais toujours recalés, les Israéliens devront encore attendre pour participer à leur premier Euro. Pourtant partis sur les chapeaux de roue, les hommes d’Eli Guttmann ont totalement craqué durant le sprint final. C’est notamment en se faisant piéger sur sa propre pelouse par Chypre que la moins européenne des équipes d’Europe a abandonné tout espoir de disputer ne serait-ce qu’un barrage. Et c’est sans doute tout le dispositif de sécurité de l’Euro qui pousse un grand ouf de soulagement. Avec l’élimination d’Israël, c’est également la menace d’attentat qui diminue en tout cas de moitié…
5e Chypre : Sans doute la plus moyenne des équipes d’Europe. Chypre ne se qualifie jamais pour rien mais ne se montre jamais ridicule non plus. Certes, les Chypriotes terminent cinquième de leur poule, mais tout de même avec 12 points et quatre victoires (deux face à Andorre et une face à Israël et la Bosnie), ce qui en fait largement le meilleur cinquième de cette campagne. Bref à peu près ce qu’on est en mesure d’attendre d’une équipe moyenne. Bah logique !
6e Andorre : Ce sont les vices-plus nuls d’Europe. Auteur d’un zéro pointé, Andorre n’a malheureusement pas encaissé assez de buts pour obtenir le titre très envieux de plus nulle équipe d’Europe. Même pire elle a inscrit quatre buts (trois sur pénaltys et un sur auto-goal, faut pas déconner non plus) ce qui est beaucoup trop pour pouvoir espérer détrôner le néophyte Gibraltar. Mission donc absolument pas remplie pour la Principauté d’Andorre qui devra tout simplement encaisser plus de buts et surtout tirer ses pénaltys à côté si elle entend continuer à compter sur la scène européenne.

Groupe C :

1er Espagne : Après une entrée en matière difficile (défaite en Slovaquie), les champions d’Europe en titre ont déroulé et enchaîné 8 victoires de suite sans encaisser le moindre but. Une qualification sans faire grand bruit, avec des résultats efficaces mais sans strass et paillettes pour une Espagne qui lentement mais sûrement se renouvelle avec de nouveaux joueurs (Alcacer, Morata, Koke, Isco…). Il y a fort à parier qu’en juin il sera à nouveau très compliqué d’aller chercher la Roja. Et pourtant trois Euros de suite ça ferait clairement un peu trop…
2e Slovaquie : Auteurs d’un départ tonitruant, les coéquipiers de Marek Hamsik ont failli complètement craquer et tout perdre cet automne, lors des quatre dernières rencontres. Bref, le symptôme classique du «je me chie dessus lorsqu’il s’agit de conclure». Notamment la défaite surprise de vendredi dernier à la maison face au Bélarus a rappelé que la Slovaquie n’est en fait qu’une équipe moyenne sans grande expérience (une participation au Mondial 2010 en tout et pour tout). C’est en venant à bout péniblement du Luxembourg que les Slovaques ont finalement obtenu pour la première fois de leur histoire le droit de disputer un Euro.
3e Ukraine : Ah l’Ukraine, pays mystérieux du football. Capable d’arriver en quart de finale de Coupe du Monde mais d’avoir toute les peines à se qualifier pour une grande compétition. C’est une nouvelle fois par les barrages que devra passer la formation de Mikhail Fomenko. Un exercice qu’elle n’affectionne particulièrement pas puisqu’elle a été éliminée quatre fois en quatre tentatives à ce stade (Coupe du Monde 2014 et 2010, Euro 2008 et 2000). On ne veut pas être l’oiseau de mauvais augure mais ça ne sent franchement pas bon pour eux…
4e Bélarus : Depuis les années, ça se saurait si le Bélarus avait une chance de se qualifier. Pourtant à chaque fois un peu outsiders sur le papier, les Biélorusses ont de nouveau fait à peu près n’importe quoi durant cette campagne, notamment en changeant d’équipe type à chaque rencontre. Leur seul fait d’arme demeure une victoire autant inespérée qu’encourageante en Slovaquie. Pays qui se cherche toujours une identité nationale, il ne faut pas s’étonner que l’équipe nationale biélorusse soit encore à la recherche de sa propre identité elle aussi, un peu comme un adolescent quoi.
5e Luxembourg : Encore parmi les très petites équipes il y a quelques années, l’équipe du Duché n’en finit plus de progresser. Elle termine même à l’avant-dernière place du groupe devant la Macédoine, équipe que les coéquipiers de Mario Mutsch ont d’ailleurs brillamment battu. Malheureusement, pas d’autres exploits dans ce groupe pour le Luxembourg dont le meilleur résultat de l’histoire demeure quand même toujours et encore une célèbre victoire face à la Suisse.
6e Macédoine : On parlait de problèmes identitaires du Bélarus, et bien la Macédoine est logée à la même enseigne. Dernier larron de ce vilain groupe C, la Macédoine a encore du pain sur la planche si elle compte participer un jour à un grand raout footballistique. Sans conteste le mauvais élève qu’a enfanté l’ex-Yougoslavie. Bon voilà, on n’a pas grand-chose d’autre à ajouter et si la Macédoine intéresse particulièrement un ou deux lecteurs, on y consacrera peut-être un jour un article.

Groupe D :

1er Allemagne : Les champions du monde en titre ont, une fois n’est pas coutume, un peu traîné la patte pour se qualifier. Placée dans un groupe relativement difficile, la Mannschaft a dû attendre la dernière journée et une victoire poussive 2-1 face à la Géorgie pour obtenir son ticket pour la France. Avec deux défaites durant cette campagne (en Pologne et en Irlande jeudi passé), la formation de Jögi Löw nous avait habitué à des campagnes de qualification un peu plus nettes et sans bavures, à l’allemande quoi. Il s’agit donc certainement d’une stratégie pour se planquer et se faire oublier avant de remporter facilement l’Euro. Thomas Müller a sans énorme surprise été le grand bonhomme de cette campagne avec 9 réalisations, il est le deuxième meilleur buteur des qualifications. A ce rythme, il devrait bien finir par décrocher un Ballon d’Or même s’il n’est pas tatoué et qu’il ne met sans doute pas assez de gel.
2e Pologne : Emmenée par un Robert Lewandowski dans une forme étincelante, la Pologne a réalisé un bon parcours de qualification. On a même envie de dire que depuis les années 80 et ses joueurs tout moustachus, la Bialo-Czerwony n’a jamais été aussi forte (bon il faut dire qu’elle était sacrément nulle dans les années 90). Pour preuve cette victoire 2-0 à domicile face aux champions du monde allemands il y a une année, ou encore cette victoire 2-1 lors du dernier match face à l’Irlande pour la «finale» du groupe, lorsqu’il ne fallait surtout pas se planter. En prime son capitaine-star Robert Lewandowski termine meilleur buteur des qualifs avec 13 buts. Bon 6 d’entre eux ont été inscrits face à Gibraltar et il y a fort à parier que si Cristiano avait rencontré une équipe aussi nulle sur son chemin, il devancerait à l’heure actuelle le Polonais, bien évidemment.
3e Irlande : Alors que l’Irlande du Nord, celle qui ne participe jamais à rien, s’est qualifiée de manière historique, l’Irlande, celle qui participe de temps en temps à un tournoi majeur, sera obligée de passer par la périlleuse case barrage si elle compte s’inviter à son deuxième Euro consécutif. Dommage car elle a tout de même tenu en échec, puis battu les champions du monde et mis deux bonnes branlées à Gibraltar (ce qui n’a en fait rien d’un exploit). Pour le reste, on dira que Robbie Keane, Shay Given et John O’Shea sont toujours présents et qu’elle a battu la France 24-9 au rugby.
4e Ecosse : Décidément l’Ecosse n’y arrive plus ! Tombés dans un groupe compliqué, les hommes de Gordon Strachan ont, comme on pouvait le prévoir, une nouvelle fois échoué. Honte suprême, si l’Irlande venait à passer le cap des barrages, les Ecossais seraient les seuls représentants des îles britanniques à ne pas traverser la Manche en juin prochain. C’est surtout la défaite de septembre dernier en Géorgie qui a finalement éliminé l’Ecosse qui court toujours après une qualification depuis 1998 et ce ne sont pas les deux grosses torgnoles refilées à Gibraltar durant cette campagne qui vont remonter le moral des troupes… Force est de constater que l’Ecosse n’a actuellement pas le niveau.
5e Géorgie : Bon, on ne s’attendait clairement pas à une qualification du côté de Tbilissi. Deux victoires absolument logiques contre Gibraltar et surtout une victoire face à l’Ecosse, résultat qui constitue la bonne performance de l’équipe du Caucase de cette campagne. Dans l’ensemble, on dira que la Géorgie a été loin d’être ridicule dans cette épopée mais qu’elle est tout simplement à sa place.
6e Gibraltar : Malheureusement pour St-Marin et Andorre, l’équipe du rocher a pris la place très convoitée de plus nulle équipe d’Europe et très clairement ! 10 défaites en 10 matchs, 2 buts marqués, 56 encaissés, la moins pire performance de Gibraltar est une défaite 3-0 face à la Géorgie… Bref, la nullité absolue qui prouve que la présence de ce néophyte en phase de qualification n’était pas absolument indispensable. En plus la moitié de l’équipe est composée de frères et de cousins qui portent le même nom.

Groupe E :

1er Angleterre : D’habitude, c’est l’Allemagne ou l’Espagne qui réalisent des sans-faute en qualification. Et bien pour une fois c’est l’Angleterre qui s’y colle, elle qui est souvent à la limite dans ce genre d’exercice. Avec un 10 sur 10 et des victoires plutôt convaincantes, l’Angleterre a été le Robocop européen de cette phase qualificative. Elle fera peut-être plus que d’habitude partie des favoris cet été en France, ce qui lui réussit rarement. Mais attention avec un grand Rooney et des Welbeck, Sterling et Kane en bonne forme, l’Angleterre pourrait créer la sensation ou alors c’est qu’elle était dans un groupe pourri, ce qui ne serait pas vraiment une bonne nouvelle…
2e Suisse : Bon on ne va pas refaire l’histoire de la qualification suisse, tout le monde ici la connaît. Une campagne qui avait plutôt mal démarré et qui s’est achevée en apothéose avec un 7-0 refilé à St-Marin et un vieux 1-0 en Estonie sur un auto-goal absolument immonde. Voilà l’objectif est atteint mais sans plus et heureusement que ce groupe n’était pas des plus relevé.
3e Slovénie : Les Slovènes ont connu un parcours franchement chaotique, alternant le bon et le moins bon. Les hommes de Srecko Katanec seront donc barragistes, un rôle qu’ils affectionnent particulièrement, puisqu’à trois reprises déjà les Slovènes ont obtenu une qualification suite à ce genre de confrontation. Tout reste donc possible pour le petit pays de deux millions d’habitants.
4e Estonie : On attendait clairement mieux des Finlandais ratés, barragistes lors de la campagne qualificative précédente face à l’Irlande. On pensait qu’un Euro à 24 serait justement l’occasion pour ce genre de petit pays de se qualifier. On était loin du compte. Faisant notamment preuve de fébrilité offensive en inscrivant la misère de quatre petits buts en dix matchs, l’Estonie aura surtout marqué les esprits en faisant 0-0 contre St-Marin. Bordel et quand tu fais ça, t’as tout simplement même pas le droit d’espérer te qualifier, non mais !
5e Lituanie : La Lituanie c’est des noms de joueurs compliqués à prononcer, une superbe tunique jaune et verte (les auriverde d’Europe) et un stade de Vilnius à l’ambiance qui fait passer le stade d’Andorre pour un chaudron. Bref, la Lituanie ne fait rêver personne, même pas son propre public qui préfère sans doute le basket. De plus, elle semble plus loin que jamais d’une qualification, même si elle finit au même nombre de points que l’Estonie, bon au moins eux ils ont réussi à battre St-Marin.
6e St-Marin : Pendant longtemps St-Marin a été cantonné au rôle d’équipe la plus nulle d’Europe. Et bien cette époque est désormais révolue, car la plus nulle équipe d’Europe c’est Gibraltar. La preuve que St-Marin n’est pas si ridicule c’est ce match nul 0-0 arraché lors de la visite de l’Estonie. En plus le micro-état s’est même offert le luxe d’inscrire un but dans le jeu face à la Lituanie durant cette campagne. C’est donc une équipe pas si nulle que la Suisse a corrigé 7-0. Ouf on est rassuré !

Groupe F :

1er Irlande du Nord : Tirant profit d’une poule faible et équilibrée, l’Irlande du Nord a su jouer sa chance à fond et obtenir une qualification historique avec brio. C’est même une sacrée bonne surprise que cette Irlande du Nord, équipe dont les stars sont Kyle Lafferty et le capitaine Steven Davis, parce qu’ils jouent dans des pas trop mauvaises équipes de Premier League et pas en Championship ou dans le championnat écossais comme la plupart des autres joueurs. Bref, on applaudit et on se réjouit de voir à l’œuvre les Nord-Irlandais l’été prochain, même s’ils risquent quand même d’avoir de la peine.
2e Roumanie : Tiens, ça fait longtemps que la Roumanie ne se qualifie pas pour un grand évènement footballistique ! Et bien cette phrase un peu artificielle n’a désormais plus lieu d’être, puisque c’est en tant que deuxièmes du groupe F que les hommes du revenant Anghel Iordanescu se sont qualifiés pour l’Euro. Il y aura donc des jaunes en France. Une qualification notamment due à une défense centrale Chiriches-Grigore qui fonctionne plutôt bien, 2 petits buts encaissés durant toute la campagne, soit la meilleure défense d’Europe. Le spectacle n’est donc pas la spécialité des Roumains puisqu’ils n’ont inscrit que 11 buts en 10 matchs et obtenu trois vieux 0-0 lors de cette campagne. Et si les Roumains étaient les nouveaux Grecs ?
3e Hongrie : Le plus gros loser du football européen a longtemps espéré terminer meilleur troisième et obtenir une qualification directe. Finalement, c’est par un barrage que la Hongrie devra passer si elle entend enfin redorer un peu son blason sur la scène européenne. Franchement, ne pas se sortir de ce groupe merdique est sans doute la preuve que les Magyars n’ont pas le niveau et qu’ils auront de la peine à se sortir d’une double confrontation en barrage, même s’ils seront tête de série par un miracle que seule l’UEFA et ses physiciens sont en mesure d’expliquer. Bon courage.
4e Finlande : Dans ce groupe très ouvert, la Finlande pouvait avec raison nourrir quelques ambitions légitimes de qualification (des équipes de jeunes prometteurs), ce qui aurait été une grande première. Mais les héritiers de Jari Litmanen ont rapidement pu constater que la tâche serait ardue puis impossible en enchaînant quatre défaites de rang entre le mois d’octobre 2014 et le mois de juin 2015. Bref, on retrouvera avec plaisir la Finlande en Corée du Sud au mois de février pour les compétitions de hockey et de ski nordique lors des JO d’hiver mais pas lors de l’Euro, car visiblement le football ça n’est pas (encore) leur truc, ils sont sans doute meilleur en sauna.
5e Iles Féroé : Belle campagne de la part de l’archipel qui compte plus de moutons shetlands que de footballeurs pour sûr. Avec deux victoires face aux risibles Grecs (on va y revenir), les Féroé ont été tout sauf ridicules et ont évité la dernière place qui leur était une fois de plus promise. Chapeau les chasseurs de baleines !
6e Grèce : C’est probablement le plus grand fiasco de ces qualifications. Les Grecs nous ont bien fait rire en enchaînant les défaites, dont deux mémorables face aux Féroé, et en obtenant in extremis leur seule victoire lors de la dernière journée face à la Hongrie (4-3). Une campagne complètement foirée du début à la fin qui doit réjouir beaucoup de fans de football. En même temps ne riez pas trop, si ça se trouve les mecs sont capables de remporter l’Euro dans quatre ans…

Groupe G :

1er Autriche : Oh la belle qualification de l’Autriche ! Une invincibilité, neuf victoires d’affilée, une première place et huit points d’avance sur son dauphin la Russie. L’Autriche c’est la nouvelle vibe en Europe, une sorte de Belgique du pauvre. Archinuls pendant pas mal d’années (tout comme la Belgique), nos voisins de l’Est sont soudain surgis de nulle part avec fracas. Sans véritable star (hormis peut-être David Alaba), la formation de Marcel Koller a pris confiance au fil de la campagne et n’a fait de cadeaux à personne (surtout pas au Monténégro qu’elle a gratuitement éliminé). Ils ont tellement pris confiance que l’optimisme est même de mise pour cet été du côté de Vienne. Avec un Zlatko Junuzovic excellent à la baguette, un David Alaba toujours aussi infatigable et un Marc Janko efficace, l’Autriche peut sérieusement penser atteindre un 8e de finale en France.
2e Russie : Après un départ catastrophique et le limogeage logique de Fabio Capello, la Russie a su se ressaisir sous les ordres de Leonid Slutski (également coach du CSKA). Elle s’est également enfin trouvé un buteur en la personne d’Artem Dzyuba. Une qualification directe qui fait office de grand soulagement pour l’ensemble du pays à deux ans de la Coupe du Monde qu’elle organisera et durant laquelle il faudra qu’elle ne paraisse pas totalement ridicule devant son président. Cet Euro sera donc avant tout un bon test et une bonne préparation.
3e Suède : L’équipe qui intéresse au plus haut point les Français, juste parce qu’il y a Zlatan, a partiellement raté sa phase de qualification. C’est surtout lors des grands chocs de ce groupe que les Suédois se sont vautrés au mois de septembre (défaite en Russie et claque à domicile face à l’Autriche) ; et dans un groupe aussi relevé ça ne pardonne pas. Il faudra donc passer par un barrage pour que l’équipe aux trois couronnes participe à cet Euro. Un barrage qui a quand même une chance sur deux de prendre la forme d’un derby scandinave, on sera définitivement fixé dimanche prochain.
4e Monténégro : Avec un Vucinic vieillissant, un Jovetic toujours blessé et un public prêt à balancer des fumigènes sur le gardien adverse, le Monténégro pouvait difficilement rééditer ses bonnes campagnes de qualifications des années précédentes. Avec de surcroît une défaite sur tapis vert à la maison face à la Russie, ce jeune pays est passé totalement à côté de son sujet. Que dire de plus.
5e Liechtenstein : Encore une petite équipe qui a mine de rien réalisé de bons progrès. Avec une victoire et deux nuls, le petit poucet du groupe peut être satisfait de l’ensemble de sa campagne, puisqu’elle évite la place de lanterne rouge, ce qui constitue inlassablement le véritable objectif de cette principauté à nos frontières qu’on devrait peut-être un jour annexer pour justifier l’existence de notre armée.
6e Moldavie : Pas loin d’être totalement ridicules, les Roumains qui ne savent pas vraiment qu’ils le sont terminent beaux derniers de leur poule, derrière le Liechtenstein. Un pays qui traîne clairement la patte d’un point de vue footballistique et pas que… Bref, les Moldaves ne sont pas près de se qualifier pour une grande compétition, ni même de jouer les trouble-fêtes qu’on se le dise !

Groupe H :

1er Italie : Franchement, la Squadra Azzurra n’a pas vraiment impressionné. Oui, l’équipe d’Antonio Conte termine invaincue en tête de son groupe, mais elle a eu toutes les peines du monde à venir à bout de Malte, de la Bulgarie et de l’Azerbaïdjan. Il manque clairement à cette équipe le grain de folie offensif que pouvait amener un Balotelli. Enfin, comme on le dit souvent en Italie, ce qui importe c’est avant tout le résultat, peu importe la manière, et le résultat force est de constater qu’il est quand même bien là. Comme toujours.
2e Croatie : Il y a une année, l’équipe à damiers paraissait absolument irrésistible et on l’imaginait se diriger tranquillement vers une qualification sans accroc. En réalité, les Croates ont calé sec et se sont fait peur. Tenue en échec en Azerbaïdjan et fessée en Norvège, la Croatie a dû compter sur une victoire italienne inutile face à la Norvège lors de la dernière journée pour savourer sa joie de ne pas disputer un barrage compliqué. Pourtant la formation de Niko Kovac compte actuellement parmi les meilleurs effectifs d’Europe avec des Modric, Rakitic, Mandzukic et autre Kovacic…
3e Norvège : Sans véritablement enchanter, la Norvège est presque parvenue à réaliser l’exploit de se qualifier directement pour la France. Malheureusement pour elle, l’Italie a joué le jeu à fond lors de l’ultime rencontre, renversant le score dans le dernier quart d’heure, condamnant ainsi les Nordiques à disputer un barrage. Mais ce que l’on retiendra de cette épopée norvégienne c’est l’alignement de Martin Odegaard, le joueur le plus jeune ayant pris part à un match qualificatif pour l’Euro de l’histoire, à 15 ans. Le gars devait sans doute avoir l’école le lendemain de sa première apparition face à la Bulgarie.
4e Bulgarie : L’époque où la Bulgarie finissait quatrième d’une Coupe du Monde est bien lointaine. Les Bulgares végètent désormais à la 78e place mondiale au classement FIFA, entre Haïti et le Togo, sa place pire place de l’histoire. C’est dire que la Bulgarie est devenue une équipe de seconde zone en crise qui possède un championnat corrompu. Difficile d’entrevoir pour l’instant un avenir radieux pour cette sélection, tant elle semble aux abois. Une quatrième place synonyme d’élimination des plus logiques pour un pays qui se cherche toujours des héritiers dignes de Stoichkov et Kostadinov, ou déjà de Martin et Stilian Petrov (il faut pas être trop exigeant quand même).
5e Azerbaïdjan : L’un des principaux sponsors de cet Euro (la SOCAR n’est en réalité autre que l’Etat d’Azerbaïdjan) ne sera autrement présent en France que sur les panneaux publicitaires. Pourtant en constante progression et relativement difficile à manœuvrer, le plus riche pays du Caucase a réussi à déranger la plupart des cadors de ce groupe. Pas suffisant toutefois pour viser plus qu’une avant-dernière place. Et puis bon le fait que l’Azerbaïdjan (dictature ouvertement en guerre contre l’Arménie) soit principal sponsor de cet Euro pose à mon sens quand même quelques questions. Surtout lorsque l’on veut bien s’offusquer de la présence de Gazprom au niveau de la Champions League…
6e Malte : Ma foi Malte ne s’en est pas si mal sorti. Equipe clairement à classer parmi ces petites équipes en constante progression, la petite île bizarre de Méditerranée aurait presque pu grappiller quelques points de plus dans cette poule. Elle a donné bien du fil à retordre à l’Italie à deux reprises et a tenu en échec Bulgares, Azéris et Norvégiens. Véritable prototype de la petite équipe difficile à manœuvrer, Mifsud et ses potes n’ont absolument pas à rougir de leur dernière place.

Groupe I :

1er Portugal : Sans grande surprise les coéquipiers de Cristiano Ronaldo ont remporté leur groupe de qualification, celui à 5 qui avait la chance de se taper des matchs amicaux contre la France. C’était pourtant bien mal embarqué pour les Lusitaniens après une défaite lors de la première rencontre face à l’Albanie. Mais depuis cet accident les Portugais n’ont fait que d’enchaîner les victoires et se sont qualifiés sans grande difficulté. Tant mieux on entendra bien les klaxons traditionnels cet été lorsque le Portugal aura pathétiquement battu l’Irlande du Nord 1-0 sur un pénalty de Ronaldo en phase de groupe.
2e Albanie : Très bien partis dans cette campagne, les Shqips auront finalement mis du temps à assurer cette qualification historique. En cause cette défaite à la maison jeudi dernier face à l’ennemi serbe déjà éliminé. Peu importe cet affront, c’est pour finir en Arménie ce week-end que la plus suisse des équipes d’Europe (hormis la Suisse bien sûr) a validé son ticket. Et si après les frères Boateng, les frères Xhaka s’affrontaient dans une grande compétition internationale ?
3e Danemark : Comme la plupart des équipes scandinaves, le Danemark sera barragiste. Souvent capables du meilleur comme du pire, les Danois auront été décevants durant ces qualifs. Présentant une puissance offensive franchement faible (au hasard Nicklas Bendtner, 2 buts en presque 720 minutes), le Danemark devra clairement se réveiller lors des barrages s’il compte participer au prochain Euro.
4e Serbie : Les pays de l’ex-Yougoslavie n’ont pas été à la fête durant ces qualifications. Pénalisée quand même assez sévèrement par la défaite par forfait lors de la réception de l’Albanie et l’affaire du drone, la Serbie a semblé perdre ses moyens et termine finalement assez loin derrière le trio de tête. A croire que la Serbie n’aime pas l’Euro(pe) puisque déjà lors de la campagne de qualification pour l’Euro 2012, elle avait écopé de points de pénalité et de matchs à huis-clos. L’histoire se répète.
5e Arménie : Entraînée durant un premier temps par Nanard Challandes, l’Arménie n’a pas été ridicule. Elle n’a cependant pas non plus confirmé qu’elle était sur la voie de la progression puisqu’elle n’a réussi qu’à arracher deux petits points à la maison face au Danemark et à la Serbie. Deux points d’encouragement qui ne peuvent toutefois pas cacher une certaine déception du côté d’Erevan. Le problème est sans doute que dans ce groupe à 5, il n’y avait pas une de ces équipes totalement nulle pour se mettre en confiance. Dommage l’UEFA aurait pu y inclure à la dernière minute le Kosovo, ça nous aurait valu des belles affiches face à la Serbie et l’Albanie et au moins il y aurait eu six équipes dans tous les groupes…
Bonus France : Comme toute équipe organisant une grande compétition, la France n’a disputé que des matchs amicaux. Sauf qu’au lieu de jouer contre le Brésil, l’Argentine et le Japon au Stade de France, les Bleus ont été intégrés pour de faux à un vrai groupe de qualif. Un peu comme les mecs à l’AI envoyés dans un atelier protégé. Bref, ces résultats contre des équipes sans doute peu motivées ne veulent pas dire grand-chose, mais on aura appris que la France est, comme toujours avant les grandes compétitions, une belle bande de copains.

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