Qualifications Euro 2016 : l’heure du presque bilan

Cette avant dernière double ronde de qualification a dévoilé le nom des premiers pays qualifiés pour l’Euro 2016. L’Angleterre, la République tchèque, l’Islande et l’Autriche sont les premiers à être officiellement invité en France au mois de juin prochain. Beaucoup d’autres ne sont qu’à un point ou à une victoire à peine d’une qualification parmi lesquels l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie, la Belgique ou le Pays de Galles qui devraient également participer à la fête tandis que d’autres sont proches de l’élimination. Retour sur une longue semaine de matchs de qualifications avec un long article.

Groupe A :

Ce que l’on pressentait (mais que l’on n’osait quand même pas imaginer) a fini par se produire et cela bien avant la dernière ronde de ces qualifications. Oh mon dieu ! L’Islande s’est vraiment qualifiée pour une grande compétition ! Oh mon dieu encore ! Les Pays-Bas, pourtant troisièmes du dernier Mondial, sont à deux doigts de l’élimination. Même pas d’un barrage, mais bien d’une élimination dans une campagne qualificative qui paraissait pourtant trop facile pour les gros poissons européens. Les Oranje, déjà mal en point, ont eu la bonne idée d’être victimes d’un hold-up face à l’Islande puis d’une soirée portes ouvertes en Turquie, ce qui les place au quatrième rang derrière ces mêmes Turcs. Il faudra donc compter sur un miracle et espérer que la Turquie perde au moins une fois (ou fasse deux nuls) lors des deux dernières rencontres face à deux équipes déjà qualifiées qui n’en ont plus rien à battre, à savoir la République tchèque et l’Islande.
Oui, car la République tchèque et l’Islande termineront quoi qu’il arrive aux deux premières place de ce groupe A et ça c’est une sacrée surprise quand même. Passe encore la qualification de la République tchèque qui s’est toujours qualifiée pour les tournois européens depuis l’Euro à 16. Cela ne constitue en soi pas une véritable surprise, même si les seuls joueurs connus du grand public sont toujours et encore les vieillissants Petr Čech et Tomas Rosicky parce qu’ils jouent en Angleterre. Les Tchèques ont pourtant tout d’abord chichement battu le Kazakhstan 2-1 grâce à un doublé de la tête de Milan Škoda. Non mais le gag, un peu comme si Kevin Renault pour la France, Giampaolo Fiat pour l’Italie ou Mehmet Opel pour l’Allemagne inscrivaient des doublés. Puis, ils sont venus à bout de la modeste Lettonie sur le même score. Rien de transcendant, mais suffisant pour s’adjuger une des deux premières places, comme quoi ça ne sert à rien d’en planter 6 à la Lettonie.
La vraie surprise de ce groupe (et même probablement de toutes les qualifications) c’est bien sûr la qualification de l’Islande que personne n’attendait à ce niveau. Alors oui tout le monde le dit et moi le premier : «je les avais vu contre la Suisse il y a deux ans lors d’un fameux 4-4, et j’avais parié qu’ils allaient devenir très forts ces Islandais.» Mais de là à dire qu’ils se qualifieraient avec autant de facilité franchement… On parle quand même d’un pays qui compte le même nombre d’habitants  que le Valais et qui avait quand même le niveau des Iles Féroé il y a vingt ans et celui de la Lituanie il y en a dix. Ça laisse songeur sur l’exploit réalisé par ce petit pays et on se réjouit de voir en action les Sigurdsson, Sigthorsson ou Gunnarsson l’été prochain en France. Bon, Bjarnason on l’a déjà toute l’année maintenant.

Groupe B :

Groupe qui a lui aussi quasiment livré son verdict final. Sauf cataclysme violent, on devrait retrouver la Belgique et le Pays de Galles en phase finale. Les Diables Rouges confirment leur statut d’équipe à surveiller de près pour une place dans le dernier carré. Une des meilleures générations belges de l’histoire à qui il manque encore un petit quelque chose pour véritablement croire en la victoire finale. L’équipe de Marc Wilmots a assuré l’essentiel cette semaine en s’imposant face à la Bosnie et en allant gagner sur la plus petite marge à Chypre. La qualification sera donc fêtée le mois prochain à Andorre lors de la future victoire 4-0 des Belges. Le Pays de Galles fera lui aussi partie de la fête puisqu’il lui manque un seul petit point qui sera de toute manière obtenu lors de la réception d’Andorre lors de la dernière journée. Auteur du seul but gallois de la semaine (le 0-1 face à Chypre), Gareth Bale est donc déjà en passe de détrôner Ryan Giggs dans le cœur des Gallois qui s’apprêtent à fêter une qualification historique. Si l’attaquant vedette du Real est évidemment un des principaux artisans de cette qualification historique du FC Bale (sans circonflexe), c’est bien sur sa défense que le Pays de Galles a forgé sa qualification. Avec seulement deux buts encaissés et un Wayne Hennessey invaincu depuis presque une année, les Welshs ont la meilleure défense des qualifs et pourtant ils ont réussi à encaisser un but d’Andorre.
La plus grande incertitude dans ce groupe B qui n’est pas le plus passionnant du monde concerne la place de barragiste. Israël ou Bosnie ? Une question qui est sans doute sur les lèvres de tous les fans de foot et qui va occuper les esprits jusqu’au 13 octobre prochain. Avec deux points d’avance sur la Bosnie, pour l’instant l’avantage va à Israël qui pourrait pour la première fois se qualifier pour une compétition internationale depuis qu’elle a intégré l’UEFA en 1991. Bon après il faut encore se sortir des barrages, ce qui s’annonce loin d’être évident.

Groupe C :

Ah ! Qu’est-ce qu’il pas intéressant ce groupe C ! Jusqu’alors un peu en difficulté, l’Espagne a comme prévu inversé la tendance en s’imposant notamment 2-0 face à la Slovaquie, et peut être quasiment considérée comme qualifiée. Le gros choc prévu trois jours plus tard entre la Slovaquie et l’Ukraine a accouché d’une souris et une souris bien moche, un 0-0 de la peur qui fait finalement plutôt l’affaire des Slovaques. Les doubles champions d’Europe en titre défendront donc bien leur titre en France, la peu charismatique Slovaquie devrait, sauf accident (comme une défaite face au Bélarus couplé d’un nul au Luxembourg) l’accompagner et l’Ukraine devrait comme d’habitude finir barragiste (éventuellement meilleur 3e).
Donc au final, ce qui a retenu l’attention dans ce groupe C c’est une histoire de vomi et de caca. Ces 16 joueurs luxembourgeois victimes d’une intoxication alimentaire à cause d’une sauce bolognaise biélorusse frelatée qui a bien failli coûter le report de la rencontre Belarus – Luxembourg, ce qui aurait probablement laissé indifférent à peu près tout le monde. Et si on l’annulait tout simplement ce groupe ?

Groupe D :

La Mannschaft a enfin retrouvé un niveau digne de son rang et éclipsé tout doute quant à sa participation au prochain championnat d’Europe. Une victoire 3-1 contre une vaillante Pologne et un succès 3-2 en Ecosse où il n’est jamais facile de s’imposer propulse les Teutons en tête de leur groupe. Thomas Müller a été le grand bonhomme de ces deux succès. Certes, il a la bouche de travers et il marque des buts vilains mais il est actuellement parmi les cinq meilleurs joueurs de la planète, même s’il est vachement moins cool que Messi et Ronaldo.
La Pologne semble en posture favorable pour s’attribuer la deuxième place qualificative du groupe. Après une défaite prévisible à Francfort vendredi, les Polski ont fait joujou avec Gibraltar lundi et ont fait le plein de confiance avant d’affronter coup sur coup l’Ecosse et l’Irlande en octobre prochain. Deux rencontres qui mériteront sans doute plus qu’un simple résumé RTS. Seule l’Irlande est encore réellement en mesure de venir chiper le deuxième billet qualificatif à la Pologne, il faudra cependant réaliser un double exploit lors de la réception du champion du monde allemand puis battre la Pologne à Varsovie. C’est que ça paraîtrait presque compliqué. Le grand perdant de cette double journée de qualif ne peut toutefois être que l’Ecosse. Les hommes de Gordon Strachan ont surtout perdu leurs espoirs en allant perdre 1-0 en Géorgie. Une contre-performance qui pourrait bien placer l’Ecosse dans la peau de pire équipe du Royaume-Uni ; la seule non qualifiée pour le prochain Euro, bref la déprime quoi.

Groupe E :

Déjà pratiquement qualifiée, l’Angleterre a officiellement validé son ticket pour l’Euro lors de sa traditionnelle balade annuelle à la campagne qui avait lieu cette année dans le bucolique état de St-Marin. Une jolie petite promenade de santé sous un soleil radieux qui a bien permis de recharger les piles avant d’affronter la Suisse. Une Suisse qui n’a jamais paru être véritablement en mesure d’inquiéter l’Angleterre, qui est tout simplement la seule équipe à avoir absolument tout gagné dans ces éliminatoires. Il ne reste qu’à battre Estonie et Lituanie lors de deux matchs amicaux en octobre pour réaliser un 10 sur 10 et une nouvelle fois faire peur à toutes les grandes équipes qui seront présentes en France…  Avant de se faire éliminer aux pénaltys en huitièmes de finale face au Portugal.
La Suisse, malgré le fait qu’elle n’ait joué qu’un gros quart d’heure au football cette semaine, est également proche d’une qualification. Il faudra battre St-Marin et sans doute au moins assurer le nul en Estonie lors de la dernière journée, ce qui semble être possible même si elle ne joue qu’un quart d’heure. La Slovénie sera sans doute présente lors des barrages, un exercice qui lui réussit plutôt bien avec 3 qualifications en 4 participations. Bref, tout est presque dit.

Groupe F :

Une énorme surprise prend également forme dans ce groupe, le plus faible des qualifications. En effet, l’Irlande du Nord devrait se qualifier sans passer par la case barrage. Emmenés par l’ancien Sédunois Kyle Lafferty, véritable star de l’équipe, les Nord-Irlandais ont logiquement disposé des Iles Féroé puis égalisé à la dernière minute lors de la réception de la Hongrie, adversaire direct pour la qualification. Une seule victoire lors des deux dernières rencontres face à la Grèce et en Finlande suffira aux Irlandais sous joug britannique pour réaliser un exploit encore inimaginable il y a peu.
Le derby du Danube entre Hongrie et Roumanie est toujours chaud. Il y avait eu 12 cartons jaunes et des échauffourées en tribunes l’an passé à Bucarest ; et bien là à nouveau la rencontre fut tendue sur le terrain avec 7 avertissements et des tacles bien appuyés. Mais surtout dans les tribunes et en ville de Budapest que l’atmosphère fut électrique. Car oui, beaucoup l’ignorent mais entre Roumains et Hongrois on se hait profondément pour des raisons avant tout historiques. Au final, comme à l’aller, les ennemis du Danube se sont séparés sur un nul tout pourri qui fait surtout l’affaire des Tricolor roumains en bonne position pour obtenir le second billet qualificatif. La Hongrie devra vraisemblablement se contenter d’un barrage, à moins que la Finlande ne vienne jouer les trouble-fête.
Enfin, tirons encore notre chapeau à l’incroyable performance grecque dans cette campagne : que des défaites à domicile, aucune victoire, 3 points, deux buts marqués, dernière place derrière les îles Féroé… Franchement c’est du lourd, comme quoi la crise en Grèce n’est pas qu’économique…

Groupe G :

Semaine de rêve pour l’Autriche qui a survolé un groupe pourtant loin d’être évident et qui s’est qualifiée après une victoire fleuve en Suède, adversaire direct à la première place. Un 4-1 cinglant infligé à Zlatan et ses potes où même Martin Harnik a réussi à inscrire un doublé. Une sacrée fête pour l’Autriche qui ne s’était plus qualifiée pour un grand évènement depuis 1998 et l’époque Toni Polster. Pour l’occasion des T-shirts «Frankreich, wir kommen» ont été imprimés, une soirée spéciale «Frankreich, wir kommen» a été organisée le lendemain à la TV, rien que ça ! En tout cas on est bien prévenus «Frankreich, wir kommen» !
Cette défaite 4-1 est un véritable camouflet pour la Suède qui réalise la plus mauvaise opération de la semaine de toutes les qualifs. En enchaînant défaite en Russie et défaite lors de la réception de l’Autriche, les Suédois glissent à la 3e place du groupe et restent même sous la menace d’un éventuel retour du Monténégro. Petite consolation pour eux : leurs deux dernières rencontres seront probablement plus faciles que pour leurs adversaires russes et monténégrins. Mais attention, depuis que Capello, l’entraîneur le plus payé au monde, a été viré et remplacé par Leonid Slutsky, la Russie semble reprendre du poil de la bête. Il vaudrait peut-être mieux à moins de trois ans d’accueillir la Coupe du Monde !

Groupe H :

Il y a quelques mois, sur ce même site, nous faisions l’éloge de la Croatie, ce petit pays qui compte des joueurs dans les plus grands clubs d’Europe (Modric, Kovacic, Rakitic, Mandzukic,…). L’équipe à damiers paraissait se diriger vers une qualification tranquille. Mais en l’espace d’une semaine patatra ! Elle se retrouve 3e derrière l’Italie et la Norvège. Comment en est-on arrivé là ? Eh bien prenez un terrain de Split tagué avec des croix nazies qui coûte un point de pénalité sur tapis vert, un match nul face à l’Azerbaïdjan qui est en constant progrès et une leçon de réalisme donné par un barbu norvégien et vous obtenez une semaine à zéro point ! Pendant ce temps vos deux adversaires directs en prennent six et vous glissez de la première à la troisième place. Alors rien n’est catastrophique pour les hommes de Niko Kovac car le point perdu sur tapis vert pourrait être récupéré,  l’Italie et la Norvège s’affronteront lors de la dernière journée (donc se boufferont des points) et au vu du niveau des Croates, un barrage devrait être plus que surmontable.
C’est la Squadra Azzurra qui a étonnamment pris les rênes du groupe, pourtant la Nazionale ne convainc personne en ce moment. Franchement une victoire 1-0 à la maison face à Malte sur un but entaché d’une grosse main de Pellè et une victoire sur le même score grâce à un pénalty face à la Bulgarie… Pas de quoi pavoiser ! Une victoire en Azerbaïdjan lors de la prochaine journée, ce qui ne sera pas forcément évident vu les dernières prestations, assurera les vice-champions d’Europe d’une participation à l’Euro. La Norvège est un peu la surprise du chef dans ce groupe. Assurés d’être au minimum barragistes, les Norvégiens sont tout de même contraints d’aller gagner en Italie pour se qualifier directement pour la France. En même temps ils se sont découvert un hipster viking buteur face à la Croatie…

Groupe I :

On termine par cet horrible groupe I, le groupe à 5 qui doit se taper des amicaux contre la France. Tout se jouera (et on le sait depuis longtemps) entre le Portugal, le Danemark et l’Albanie. Les Lusitaniens ont fait un grand pas vers la qualification en ramenant 3 points d’Albanie dans ce qui constituait presque la finale du groupe. Un but sur corner à la dernière minute de Miguel Veloso a permis aux Portugais de prendre seuls la tête du groupe. Malgré cette défaite, les Aigles shqips conservent de bonnes chances de terminer à la deuxième place. Il faudra pour cela qu’il n’y ait pas de trop gros débordements lors de la venue de la Serbie (ce qui risque d’être compliqué) et surtout espérer que le Danemark perde au Portugal, ce qui paraît tout à fait plausible étant donné que les coéquipiers de Christian Ronald voudront le plus rapidement assurer la qualification. Les Albanais sont donc proches d’un véritable exploit eux aussi. Auteur de deux 0-0 assez miteux cette semaine, le Danemark n’a plus son destin entre ses mains mais peu importe au pire il sera barragiste.

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