Saga 1994 : Marco Pascolo ne croit pas aux miracles

Non, Marco Pascolo ne croit pas aux miracles. Mais il compte sur sa vertu première, le travail, pour provoquer la chance : les qualités ne suffisent plus. Il faut répéter tous les jours les mêmes gestes. C’est le seul moyen de progresser et de rester au top niveau.

Pascolo a vu sa vie se transformer par la venue de sa fille, Mégane : «C’est une chance exceptionnelle de pouvoir passer beaucoup de temps avec elle, la voir grandir. C’est un cadeau.» L’Italien d’origine ne veut pas entrer dans la polémique de Massimo Lombardo qui a reçu un passeport suisse mais refuse toute sélection en attendant un appel du pied de la Squadra Azzura : «Chacun a ses raison, ses convictions. Moi j’ai la mentalité suisse, je suis fier d’être en équipe nationale. Je n’ai été naturalisé qu’à 25 ans. Je ne me suis jamais posé la question si je devais refuser ou non une sélection.»
Ses goûts musicaux sont éclectiques : «Je ne me borne pas à un genre. J’en fais de même avec la lecture. Je dévore des romans, des biographies. Mais je ne joue pas aux cartes.»
Marco Pascolo est touché par les messages de ses supporters : «Avant le match contre l’Ecosse, nous étions en ligne avec nos fans. Une personne âgée m’a ému par sa manière de me souhaiter bonne chance. Ce sont des gestes qui me plaisent. Heureusement, je n’ai jamais reçu de lettres d’insultes. Il n’y a d’ailleurs aucune raison.»

Peur de la drogue

Pascolo savoure son statut de sportif d’élite : «C’est génial de faire son métier de son sport favori. J’ai la chance d’avoir des parents compréhensifs qui ne m’ont jamais mis les bâtons dans les roues. Je pense que c’est à l’enfant de faire ses propres expériences, d’en tirer du positif. Dans un sport collectif, on nous inculque des règles importantes. C’est véritablement l’école de la vie. A ma fille, je transmettrai ces valeurs, mais elle décidera elle-même.» Pour le portier tranquille, le dialogue, la confiance mutuelle sont les bases des relations humaines. Les problèmes de la société le laissent songeur : «Ça va mal à cause de la jalouse, de l’hypocrisie, de la méfiance. Et le problème de la drogue est grave. Quand on a des enfants, ça fait réfléchir.»

«Colo» déteste particulièrement un genre de situation : «Si je suis en compagnie de mon épouse, je ne supporte pas que l’on me salue, que l’on m’accueille en grande pompe en ignorant ma femme. Je ne trouve pas cela correct. Cela se produit quelquefois et je trouve que c’est un manque de savoir-vivre.»
En LNA, pas de problèmes pour concilier le football et le travail, ils ne font qu’un : «J’admire les joueurs de LNB qui ont un calendrier chargé, de longs déplacements et qui mènent de front une activité professionnelle.»
Enfant, le futur portier de l’équipe nationale rêvait de Barcelone et de Liverpool : «J’aimais aussi beaucoup Cruyff, Zico et Pelé. Je n’avais pas de gardien dans mes idoles. En ce temps-là, je jouais devant.» Sa vocation de gardien est venue par hasard. Du temps des juniors, le FC Sion se livrait à de petits matches à l’entraînement. «Colo» était tellement paresseux qu’il se couchait sur la ligne de but et regardait faire ses camarades. En ce temps-là, le rôle de gardien était dérisoire, tant l’équipe entraînée par René-Pierre Quentin dominait ses adversaires : «J’ai accepté de m’aligner dans les buts en championnat et cela s’est bien passé», se souvient Pascolo. «Je me suis pris au jeu !»
Après le football, Marco ne sait pas encore de quoi seront faites ses journées : «Vivre de mes rentes !», puis plus sérieusement : «J’envisage bien de mettre mon expérience au profit des jeunes. Les structures au sein des clubs pour ce qui est de l’encadrement et la formation des gardiens sont trop négligées. Le gardien est souvent livré à lui-même.» Une carrière dans l’élite ne l’attire pas outre mesure : «Il faut être fait pour cela. Et un grand joueur ne fait pas forcément un grand entraîneur.»

Interview, 20 ans plus tard

1. Quel a été ton meilleur souvenir à la Coupe du Monde 1994 ?
J’ai de très bons souvenirs de cette Coupe du Monde. Un des meilleurs est certainement l’entrée sur le terrain pour le premier match à Détroit. C’était l’accomplissement d’un rêve de gosse qui se réalisait. Tout était très spécial : jouer dans un stade fermé devant autant de supporters suisses, j’en avais les frissons durant l’hymne national et j’étais très fier de pouvoir représenter la Suisse. On sentait que tout le pays était derrière nous et on avait à cœur de ne pas décevoir nos supporters.
2. Quel a été ton pire souvenir ?
Mon pire souvenir n’était pas pendant la Coupe du Monde mais avant lorsque je me suis blessé au genou et que ma participation a été remise en question. Mais fort heureusement grâce à de bons soins, j’ai finalement pu me rendre aux Etats-Unis et participer à cet évènement.
3. As-tu une anecdote sur cette Coupe du Monde 94 ?
Lors du deuxième match à Detroit contre la Roumanie, nous avions un arbitre argentin. Nestor Subiat, notre coéquipier argentin d’origine, nous dit que c’était un de ses amis et que c’était un «super arbitre». Nestor entre en cours du jeu et, une minute plus tard, il prend un carton jaune…
4. Que fais-tu actuellement au niveau professionnel et sportif ?
Depuis 2012, je suis conseiller en personnel. En parallèle, j’ai le privilège d’entraîner les M18 du FC Sion et les M21 de l’équipe suisse.

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