Sion crucifié par Lacroix

Après à peu près trois ans de déplacement au bord du charmant lac de Thoune pour ramasser des queues de poires, le FC Sion espérait stupidement y récolter quelques avantages comptables après une défaite quelque peu cruelle face aux alchimistes bâlois. Toutefois, indécis sur la pelouse du Stockhorn comme leur goal-average d’avant-match (5-5) et comme leur série initiale (2 victoires, 2 nuls, 2 défaites), les Sédunois capotèrent à nouveau face aux préalpins bernois et basculent désormais vers le bas du classement. Du souci à se faire ? Pas forcément, à condition de régler la défense, de soigner la finition…. et de renvoyer Rüfli à Genève. Un aller-simple suffira.

Arbitre, y’a péno !

Il n’y a pas qu’à Tourbillon que la troupe à Constantin fait fuir les foules. En effet, seulement 5’800 spectateurs avaient daigné quitter leurs calosses de bain pour venir se réjouir devant deux potentiels challengers de cette attractive Super League. Les Valaisans furent les premiers à réjouir les plaisanciers grâce à un tir du remuant Carlitos, chanceusement repoussé à la 5ème par le Petr Čech local. Toutefois, l’élan valaisan fut stoppé net à cause d’un penalty pas malin offert par Birama Ndoye pour une charge enfantine sur Ferreira. Sur la transformation, Sadik le fut, et Thoune dérailla les plans (?) de Chassot. Menés à la marque, les joueurs de Chassot (Dries pour l’ASF) devinrent poussifs et fort peu incisifs en attaque en s’entêtant à balancer des pétards orbitaux sur le Peter Crouch sédunois (Cissé). Hélas, ce dernier jouait comme il pouvait, c’est-à-dire «cul au but» à essayer de remettre de bons ballons dans les espaces vides occupés par pas grand-monde, à part peut-être les ramasseurs de balles bernois. Le jeu devint alors franchement laid, à l’image de cette nécrophile tunique valaisanne (noir et grise) à laquelle il ne manquait que la marche funèbre de Chopin pour que l’on se croie à l’enterrement du foot suisse. Heureusement que la maladresse des gardiens (sortie aux pâquerettes de Faivre et dégagement bancal de Deana dans le cul de Schneuwly) vinrent doter cette lancinante rencontre d’un petit côté Benny Hill, et encore Rüfli n’avait pas encore fait des siennes, ça n’allait pas tarder, rassurez-vous.

Coaching gagnant-perdant de Chassot

Bien conseillé par le fils à CC (Barthélémy Constantin), Chassot jeta loin le thé et passa une jolie savonnade à ses troupes durant la pause. Ainsi, les Noirs et Gris mirent la pression d’entrée en seconde période et après avoir bousillé un 3 contre 2 facile (Herea réveille-toi !), Pa Maudou expédia une touche version «Rory Delap» que le maudit Siegfrid relaya subtilement sur Herea qui réveilla son pied droit au bon moment. Certes, Faivre nous fit une Gordon Banks à l’envers sur le but du Roumain, mais l’égalisation des Valaisans était relativement logique. Déboussolés par les poussées de Pa Maudou, les dribbles courts de Carlitos et les centres loupés de Rüfli, les Thounois étaient vraiment bons à prendre à l’heure de jeu. Las, trop occupé à allumer sa 11ème clope, Fred Chassot oublia d’être ambitieux et de lancer un attaquant pour gagner ce match face à cette opposition thounoise aussi confiante qu’un éléphant affamé sur des sables mouvants.

A vingt minutes du terme, sur un kick and rush instigué par Faivre, Frontino tout juste tiède après son entrée en jeu fit passer Rüfli pour un bourriquet tout en offrant à Lacroix un assist vraiment malvenu. Si Sion avait besoin d’une défense béton, sur cette action on s’aperçut qu’ils avaient en effet le béton, mais coulé sur les pieds de l’hyper-statique duo-pack Rüfli – Lacroix. Les dernières minutes de la rencontre furent entièrement valaisannes avec deux demi-pénaltys pas donnés par le bizarroïde arbitre Gut (cisaillage de Cissé et fauchage de Yartey) et avec un tir mal croisé de Yartey (faudra tirer du pied droit la prochaine fois).
Après cette troisième défaite du FC Sion, y’a vraiment du souci défensif à se faire, mais à l’image de la génialissime action de la 86ème (véloce triangulation Pa Modou – Wüthrich –Carlitos), il ne manque peut-être qu’une inspirée touche finale pour que ce FC Sion regarde vers le haut du classement. Mais laissera-t-on le temps au temps à Tourbillon ? Pas sûr.

Vladimir n’aime pas le Bagnes 4

En fin de rencontre, CartonRouge.ch aurait aimé s’entretenir amicalement avec  Barthélémy Constantin, le fils du chef mais nous n’avons malheureusement pas encore le bras assez long pour le faire. Toutefois, vous nous connaissez, ce type d’obstacle est insuffisant pour nous arrêter et l’interview de l’impossible aurait peut-être donné ceci : «Et dire que c’est la première fois de ma carrière de footballeur que je me fais expulser» (ndlr: il avait fait quelques matchs à l’époque avec la 3 de Martigny). Questionné sur les manquements du FC Sion, Constantin Junior s’élança alors avec son accent à la Steve Berclaz dans une diatribe qui aurait fait plaisir à Bigard mais pas forcément aux subtils lecteurs de CR… si bien que la rédac décida d’appliquer une censure dure mais juste pour protéger la flore arbitrale helvétique.
Toutefois, le coach «bis» du FC eut des propos bien plus posés sur la première liste des 23 présentée par Petkovic : «J’ai beau tourner la liste sans devant dessous, j’vois pas un seul Sédunois par-là ici à travers. Alors moi j’dis que si le «Yougo»  était devant son écran cet infâme 1er  juillet dernier contre l’Argentine, ce serait pas ce nul de Lichtsteiner qu’il fallait amener en Nati, mais bien notre Rüfli». Sentant le scoop journalistique, on tenta alors une question sur le choix des attaquants de notre Nati : «Non mais un peu comment tu veux que je te parle de la convocation de Dzemaili ?  On veut peut-être le récompenser pour l’avoir mise sur le poteau !» (Rire goguenard). «Il est grand temps que Petkovic se pointe à Tourbillon pour apprécier les deux grandes valeurs locale s: Gaëtan Karlen et la raclette à Collombin.»
Paroles sages, comme celles de papa. Le FC Sion n’a peut-être pas d’attaquants percutants, mais il tient son futur président.
Photo Pascal Muller, copyright EQ Images

Thoune – Sion 2-1 (1-0)

Stockhorn Arena, 5’839 spectateurs.
Arbitre : Luca Gut (peu bon).
Buts : 8e Sadik (pen.) 1-0. 54e Herea 1-1. 70e Frontino 2-1.
Thoune : Faivre; Glarner, Reinmann, Schindelholz, Wittwer; Hediger, Siegfried; Gonzalez (78e Schirinzi), Schneuwly (67e Frontino), Ferreira; Sadik.
Sion : Deana; Rüfli, Vanczak, Lacroix (78e Wüthrich), Pa Modou; Kouassi, Ndoye; Cissé, Herea (64e Fedele), Carlitos; Leo (77e Yartey).
Cartons jaunes : 7e Ndoye. 33e Wittwer. 72e Kouassi. 72e Hediger.
Carton rouge : 92e Kouassi.
Notes : Thoune sans Zino, Kaludjerovic, Mangold (blessés), Bigler, Rawyler, Schenkel (M21). Sion sans Vanins, Assifuah, Karlen, Perrier (blessés).

A propos Paul Carruzzo 206 Articles
Elle est pas un peu belle notre Nati et tout le bonheur qu’elle nous amène ? Alors, Rickli et compagnie, si vous ne vibrez pas devant cette équipe, vous n’êtes pas non plus monstrement obligés de regarder. Profitez d’un bon match de hornus et foutez la paix à nos joueurs, qui comme vous, ont un joli passeport rouge à croix blanche.

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1 Commentaire

  1. Si le fiston est à l’image du paternel, alors on n’a pas fini de rire (ou de pleurer) dans les chaumières sédunoises et ailleurs d’ailleurs et Chassot pourra devenir le Guy Roux valaisan…

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