Sotchi : bilan de la première semaine

La première semaine caucasienne de l’expédition olympique a regorgé d’images mirifiques à ressasser à souhait… mais également de flops retentissants. La rédaction a bien tenté d’ignorer ces contrefaits, mais l’envie était trop forte de déglinguer à nouveau quelques moutons noirs de notre délégation de chèvres helvètes. Et pour une fois, on a été aimable avec nos amis de la Grande Tour de Genève.

Tops

Dominique Gisin et Sandro Viletta : merci aux OJ d’Engelberg et de la Punt Chamues d’avoir expliqué à nos deux médaillés dorés de Sotchi que d’emmagasiner des podiums en novembre pour mieux se queuter aux JO de février est une vraie tactique de losers.
Les pantalons des curleurs norvégiens : conçus lors d’une soirée arrosée au schnaps d’épine de sapins dans une cahute forestière près de Tromsø, les extravagants frocs colorés des Norvégiens donnent une fière allure à ces élégants lanceurs de granit poli.
Reto Berra et Jonas Hiller : même si Poutine leur avait balancé des missiles stratégiques de 5ème génération Iars-M et Topol-M, les Nein-Sager les auraient arrêtés.
Anna Sidorova, Alexandra Saitova et Ekaterina Galkina : le trio de curleuses russes manient le manche avec tant de dextérité que nous on aime le curling fissa sur CartonRouge.ch.
Dario Cologna : le chouchou de tous les Suisses (plus nationalistes que les Romands) n’a laissé que des miettes de caviar à ses adversaires en survolant le 15 km classique et le 30 km skiathlon. A Stan de gagner l’US Open et Wimbledon pour décrocher le titre de Mister Suisse en 2014 !

Martin Fourcade : la double consécration du biathlète des Pyrénées permettra à nos sympathique voisins d’outre-Arve d’arrêter de couiner sur les défaillances alpines de leurs Tricolores et boostera la vente de skis de fond et fusils à pompe dont la France a tant besoin pour créer une éventuelle croissance de son PIB.
Les hockeyeurs slovènes : avec seulement 886 licenciés et sept patinoires couvertes, les Slovènes (merci Anze Kopitar) ont donné une petite fessée à de très prétentieux Slovaques et démontré que les moyens financiers et infrastructurels ne suffisent pas si niaque et tactique affutée sont absentes de la patinoire du Bolchoï
Kamil Stoch : le sauteur polonais avait acheté les best-of de Simon Ammann à Vancouver et Salt Lake City. Smart move !
Marit Bjørgen : 87% des Norvégiens étaient devant leur petit écran pour s’extasier devant la médaille d’or de le reine Bjørgen en skiathlon. Massimo Lorenzi est le seul responsable des sports de l’Eurovision qui peut se targuer d’avoir fait mieux avec les «on va en rester là» ou  les «on voit gentiment se poindre le bout de la carrière» éructés par ses consultants triés sur le gros tas.
I-Pod : le plus russe et le plus cool des Suisses a réussi son coup au terme d’une finale de toute beauté, faisant la nique à deux Japonais pré-pubères et à l’affreuse tomate volante. I-Pod, la plus belle invention d’Apple !
Les hockeyeuses suisses : bravo pour cette demi-finale, mais de grâce, allez chez le coiffeur et passez chez Manor acheter des bricoles au rayon cosmétique.
Lara Gut : réussir à pleurer parce qu’elle a fini troisième, ça mérite un top ou un flop ? Pour son joli minois, allons pour un top parce qu’on aime cette mentalité de gagneur.
T.J. Oshie : inscrire un pénalty en hockey sur glace est, en soi, un petit exploit. Alors en marquer 4 sur 6, c’est carrément la classe intersidérale. Big up Timothy Leif Oshie, l’homme qui tire aussi bien qu’Olivier Giroud. 
RTS : bien sûr, il y a des coquilles ici ou là, mais dans l’ensemble on a du plaisir à suivre ces Jeux sur le service public et à s’enflammer avec les Laurent Bastardoz, John Nicolet et autre Jean-Marc Rossier. Et on a apprécié le clin d’œil à la fin de Russie – Slovaquie où l’un d’entre eux a mentionné l’article de mon compère Andy Tschander dans son commentaire en direct.
Le tableau des médailles au soir du 14 février : rien que pour ça, on a pris une photo pour la postérité. A défaut de finir sur le podium à la fin des Jeux, on serait déjà ravis de terminer devant nos voisins autrichiens et français.

Flops

La neige : élément perturbateur pour certaines (cf la jolie petite blonde du Tessin), mais vénéré par d’autres (Cologna, Gisin, Jansrud, Samkova…), la neige de Sotchi est véritablement une vulgaire patchiaque juste bonne à faire chambrer quelques Budweiser pour Ricains au gosier asséché. Message pour Thomas Bach : arrête de nous faire la morale sur la non-discrimination ethnique et commande de la poudreuse au Père Noël !
Les équipes suisses de curling : pour balancer ses morceaux de cailloux sur cette lisse glace, il faut véritablement un mental à la Christian Varone et non pas à la George Bastl. Sven Michel et Mirjam Ott ont hérité de celui du second à Sotchi comme le démontrent leurs choix tactiques douteux à certains moments clés de ces marolets sur glace.
Shaun White : la tomate volante avait débarqué avec toute sa clique d’attachés de presse à Sotchi pour une mascarade aussi débile que navrante. Après avoir fait aux frocs pour l’épreuve du slopestyle, la surfaite superstar s’est mieux rétamée dans le half-pipe en essayant de faire le paon devant un parterre de journalistes irrespectueux des autres compétiteurs. Justice sera faite avec une jolie médaille Toblerone pour sa majesté rousse.
Le préposé au fart des fondeurs norvégiens : on en vient à se demander si ce bon Olaf n’avait pas trempé les skis de ces pauvres fondeurs dans de la Cementit lors du relais 4x10km hommes. En tout cas, ça gronde sec au pays du smalahove.
Brian Joubert : même sans Lambiel ni Plushenko, ce bon Brian n’y arrive pas. Un strapontin à coté de Candeloro l’attend comme récompense sur France Télévision. Comme quoi, il ne repart pas vraiment les mains vides des JO.
Carlo Janka : repris à juste titre par l’un de nos lecteurs dans mon article précédent pour avoir traité le Grison d’«éternel espoir», je bats ma coulpe énergiquement après que Janka nous ait démontré la panoplie de son talent sur les pentes de Rosa Khutor : une superbe 8ème place en combiné et une non moins exceptionnelle performance en Super-G (22ème). Comme dirait Domenech : le skieur d’Obersaxen ne cesse de monter en puissance.

Oveshkin & Jagr : pourquoi se passionner inlassablement sur ces stars de NHL alors qu’on a du Cunti ou Wick sous la main pour remonter le niveau de ce tournoi olympique ?  
La billetterie : tout comme à Londres, les travées de certaines enceintes caucasiennes sont lamentablement vides. A part les événementiels, les amis de Visa Card et les copines de Bode Miller et de Svindal, y’a pas grand monde au portillon. Lillehammer, reviens !
Sara Takanashi : médaille en carton pour la sauteuse japonaise qui avait pourtant gagné 10 concours sur 13 en Coupe du monde cette saison. Sara et Lara, même combat ?
Jeremy Abbott : l’artistique patineur américain n’aime pas cette rubrique de CartonRouge.ch et nous l’a fait savoir. So Jeremy, do you consider yourself as a flop after your 8th place in Sotchi ? «I just want to put my middle finger in the air and say a big fuck you to everyone who has ever said that to me because they’ve never stood in my shoes and they’ve never had to do what I’ve had to do». Hey Jeremy, faudra travailler un peu le joga à l’avenir (à notre humble avis)
Short-track / patinage de vitesse : disciplines à la con qui permettent à un pays sans montagne d’être, à l’heure où j’écris ces quelques lignes, à la deuxième place du classement des médailles. Ça t’énerve pas, toi ?
Les adieux ratés de Simon Ammann : nul doute que Simi aurait mérité une plus belle sortie que ces deux concours tout pourris. Comme quoi, après Federer à Athènes 2004 et Wawrinka à Londres 2012, être le porte-drapeau de la délégation helvétique ne porte pas forcément bonheur.
Didier Défago : déjà très à l’aise à l’entrainement sur les courbes à Rosa, le skieur du beau village de Morgins a confirmé ses très bonnes dispositions en obtenant les meilleurs temps intermédiaires sur le haut du parcours tant en descente qu’en Super-G. Pour la suite de la course, il a suivi à la lettre le bon mot valaisan qui dit qu’on sait toujours comment l’apéro commence mais jamais comment il finit.
Photos Pascal Muller, copyright EQ Images

A propos Paul Carruzzo 207 Articles
Elle est pas un peu belle notre Nati et tout le bonheur qu’elle nous amène ? Alors, Rickli et compagnie, si vous ne vibrez pas devant cette équipe, vous n’êtes pas non plus monstrement obligés de regarder. Profitez d’un bon match de hornus et foutez la paix à nos joueurs, qui comme vous, ont un joli passeport rouge à croix blanche.

Commentaires Facebook

4 Commentaires

  1. Pour être tout à fait exact, les Pays-Bas n’ont obtenu qu’une seule médaille en short-track. C’est en patinage de vitesse qu’ils en comptabilisent 16 (!)

  2. Oui J’ai ris, oui c’était bien… Mais!
    Le passage sur les hockeyeuses suisses est digne d’un beauf comme Emmanuel Favre, sa chemise LaMartina et sa coupe de Tintin, qui remettait en question le fait que le hockey féminin est un vrai sport… On ose plus dire ce genre d’anneries des boxeuses aujourd’hui…
    Ce genre de comportement de kéké me choque venant d’un « spécialiste » (vraiment je me coupe les veines avec un timbre en l’écrivant celle-là) du sport…
    Loin de là moi l’envie de comparer Carruzo et Favre, il n’y a rien à voir, mais je rappelle que on attend pas d’elles de se transformer en Lara Gut dés qu’elles sortent de la glace… Moi J’aimerais bien qu’elles chopent la médaille de bronze!

  3. L’auteur de l’article a-t-il voulu imiter Bastardoz et son fameux « On va en rester là » en mettant l’équipe féminine de curling dans les flops avant la fin de la compétition ? Même si les curleuses devront éviter de refaire les mêmes erreurs lors de leurs deux derniers match, il vaut mieux se planter une ou deux fois pendant le tour préliminaire et finir en beauté que l’inverse.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.