Soupe, vin chaud et merde !

Lausanne – Servette ou le sentiment dégueulasse de se faire faucher sa meuf un soir dans son bar préféré. Ou l’expérience inédite d’être cocu. Jocelyn, Alexandre, je vous déteste autant que je vous félicite. Parce que sans vous, je n’aurais jamais réalisé que ma meuf est une trainée.

Cher Jocelyn Roux, cher Alexandre Pasche, j’aimerais vous dire combien vous pourrez payer vos verres tout seul lors de votre prochaine descente à Lausanne. Non mais sérieux les mecs, j’ai le droit de vous détester ce soir ? J’ai le droit de vous dire que je compte depuis deux heures le nombre de Jägermeister que je vous ai payés du Standard au Bamee ? Le droit de vous dire combien je les regrette ? De vous dire combien de verres d’eau du robinet vous allez boire la prochaine fois ? De vous dire combien je ne vais plus jamais vous présenter de meufs, surtout pas la mienne ? Plus sérieusement les mecs, vous pouvez revenir quand vous voulez. Tapis rouge, champagne et plus si affinité. Vous le méritez.

Logiquement Roux

Combien d’entre nous y avaient pensé ? Tous, la majorité, la moitié ou sommes-nous simplement que quelques-uns à avoir imaginé Jocelyn Roux nous la mettre ? Honnêtement, Roux je veux bien, ça paraît logique pour un gars qui n’est jamais passé au travers d’un derby depuis qu’il est né…  Roux est de ceux qui entrent sur le terrain avec une rage certaine, affichée, décuplée par la perspective d’un derby. Roux sait qu’entre Lausanne et Genève la distance est de 60 kilomètres et que l’histoire des deux clubs est jalonnée de luttes chaudes, de matches tendus et de publics hystériques prêts à saluer leurs guerriers les plus courageux. N’en déplaise à quelques Genevois qui hurlent sur les forums les plus cons de la planète (très souvent hébergés aux alentours du petit lac Léman) et dans les commentaires qui ne manqueront pas de suivre cet article qu’il n’existe qu’un ennemi, Sion. 

Jaune après une minute de jeu et les bras en l’air sur chaque décision arbitrale, il n’y a pas de doute, Jocelyn Roux n’a pas changé depuis son passage convaincant à Lausanne. Par contre, et je le dis sans aucune forme de mépris, le voir poser un ballon à 20 mètres pour un coup-franc a provoqué chez moi un rictus certain et une remarque assez bête au final :  «Roux au coup-franc, c’est la certitude de voir le ballon terminer au milieu de la section grenat…» 5 secondes plus tard, la balle était logée au fond des filets d’un Castella malheureusement caché derrière son mur… Ça n’enlève rien à la frappe de Roux : belle, rageuse et précise,  elle méritait de trouer les filets lausannois.
Lausanne de son côté n’avait pas la gueule des mauvais soirs. Au contraire. A l’image d’un Katz agressif comme on l’aime et de quelques mouvements intéressants initiés par Delclos, Marazzi ou Meite. Mais voilà, cette année Lausanne n’a pas de fond de jeu. Les transitions sont maladroites, les prises de risque limitées et les attaquants ne sont alertés que sur des longues balles merdiques. 15 matches que ça dure. 15 matches que nous souhaiterions voir autre chose. 15 matches que nous croyons à des jours meilleurs. Résultat des courses, pendant que Servette gère tranquillement son avance, l’équipe de Marco Simone s’époumone à courir après ses mauvaises passes et des demi-contres genevois. Pas de quoi inquiéter le portier de ces derniers qui n’aura eu qu’une frayeur sérieuse : une tête de Katz qui avait le but grand ouvert. Chier, merde, on n’était vraiment pas bon !

Trainer à péter sa soupe aux pois…

Alors que je pète tranquillement ma soupe aux pois pour le plus grand malheur de mes voisins et voisines de bar (et je précise qu’elles sont belles), une clameur s’étend au sein d’une section grenat dont le château de cirque posé au-dessus de sa tête lui sied à merveille. Putain, je veux bien que Roux nous défonce, mais de là à imaginer que Pasche mette un goal de la tête, ça sent l’escroquerie… Une cote à 2000 contre 1, arrangée d’avance pour décupler les royalties du Justin Bieber helvétique (comprenne qui voudra). Il est où le Roumain avec ses valises ? Bref, à partir de ce moment-là, le match est plié. Et ce n’est pas les changements orchestrés par Simone qui changeront la donne. Certes, Lausanne aurait pu revenir un peu à la marque sur une ou deux occasions, mais quand le cœur n’y est pas, rien n’y fait. Surtout quand la confiance est aux abonnés absents.

Qu’on me donne l’envie !

Car au-delà des maladresses et d’absence de fond de jeu, il est un truc qui rend fou, le manque d’envie. Recevoir des Genevois placés 4 points devant nous un lundi pluvieux sur une Pontaise triste et fraiche, ça doit motiver. Ça doit foutre la rage, l’envie de tout casser, l’envie de défoncer la porte. Je veux bien comprendre que Genève ne veuille rien dire dans un vestiaire de mercenaires, mais j’ai de la peine à accepter que le classement ne leur parle pas non plus. J’ai une tristesse sincère à constater que le grand Simone n’a toujours pas trouvé les mots pour transcender ses équipes à l’aube d’une rencontre clé. Toute référence à la saison passée est bien entendu volontaire. Et je dois même avouer que ça commence sérieusement à me courir. Ce sont bien entendu les mots d’un frustré qui n’aime personne, sa mère mis à part. Ce sont bien entendu les mots d’un vieux con aigri qui pense que le football, comme lui, n’a pas évolué depuis 30 ans. Mais ce sont quand même des mots qui ont du sens et qui parlent à une certaine tranche de fans. C’est surtout un constat qui fout la rage quand on l’inscrit dans la perspective de la révolte mesquine de petits révolutionnaires à la goutte au nez qui ont plus le profil de Raphaël que de Renaud. Bref, ajustez vos caches cols, lâchez vos vestes Chevignon et remettez-vous au boulot. Et n’oubliez surtout pas de fermer vos gueules. Parce que, n’en déplaise à quelques hurluberlus adeptes du positivisme façon secte de Raël (l’échangisme et la pédophilie en moins), cette équipe-là sent le caca à plein nez. Et qu’il faudra une sérieuse prise de conscience pour regarder devant et surtout deux tours de folie. Et comme je n’ai pas trouvé le Roumain de la Tribune Nord pour organiser ce jeu de l’avion, j’ai sincèrement de la peine à y croire.
En conclusion ce soir, j’ai plus de Jägermeister, ma meuf s’est barrée et j’ai passé ma soirée entouré de gros Serge. Des Genevois évidemment, et même des croisés. Ceux-là même qui tout frustrés de prendre trois goals un mercredi soir nous avaient arrosé de bière. Et qui après deux goals lundi soir sautaient comme des pucelles au Cap d’Adge à l’arrivée d’un banc de têtes à claques de lycéens parisiens. Bref, Genève est aux imbéciles ce que le Gros-de-Vaud est aux bons types : un puits sans fond…
Photos Pascal Muller, copyright EQ Images

Lausanne-Sport – Servette 1-3 (0-1)

La Pontaise, 4’800 spectateurs.
Arbitre : M. Schärer.
Buts : 13e Roux 0-1, 53e Pasche 0-2, 83e Vonlanthen 0-3, 90e Dessarzin 1-3.
Lausanne : Castella; Krasniqi, Katz, Rippert; Chakhsi (68e Romano), Malonga (62e Ming), Meite, Delclos, Marazzi; Dupuis, Ianu (67e Dessarzin).
Servette : Müller; Sauthier, Mfuyi, Dams (80e Pont), Markovic; Bua (85e Dominguez), Gazzetta (91e Zakaria), Pasche, Hasanovic; Roux, Vonlanthen.
Cartons jaunes : 1re Roux, 22e Marazzi, 28e Meite, 35e Gazzetta, 55e Delclos, 80e Krasniqi.
Notes : Lausanne sans Savic (suspendu), Hochstrasser (blessé). Servette sans Avanzini (suspendu), Rodrigues, Doumbia (blessés).

Écrit par Vince McStein (en remplacement de Jean-Dominique Botte-Cul)

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16 Commentaires

  1. Je sens comme de la frustration chez nos « amis » blanc et bleu. Il faut aussi reconnaître que sans votre Ianu vous êtes rien tandis que Servette tout le monde peut marquer. Le fond de jeux est meilleur sans parler de la présence physique qui est largement supérieur à celle du LS. LUndi beau match, superbe ambiance ambiance de la SG et srutout du petit groupe de 7 qui répondait à la SG pendant le aux armes.
    Post tenebas

  2. Les Genevois… Vous êtes bien les seuls à vous appréciez… En tout cas sur ce match y avait pas photo le LS aurait besoin de dirigeant qui ont des ambitions pour une fois!

  3. C’est pas post tenebras plutôt?
    Sont trop forts ces frontaliers. Et c’est tellement vrai « qu’à servette, tout le monde peut marquer ». Même Jacky Barlie.

  4. On peut se moquer des genevois et de leur derby avec Sion mais 4800 spectateurs pour un derby lémanique à domicile c’est vraiment nulle et faible!

    Et ce n’est pas les 12 membres du BWFK qui vont améliorer l’image du LS. On a pas besoin de toutes ces insultes et ces torches. Interdiction de stade pour les hooligans!

  5. On critique les joueurs et l’on ne distingue pas Marazzi et Rippert. Qui est le plus mauvais? Mc Stein est au niveau des intellectuels du bloc 8 qui ont aussi des textes d’un haut niveau

  6. @ j-l : certains retiendront le tifo au rendu plutôt plaisant confectionné durant de longues heures, d’autres les trois insultes échangées avec le kop genevois.
    Pour ce qui est des torches, le BWFK n’est en aucun cas responsable du craquage. Il déplore et condamne qu’elles aient été balancées sur la piste d’athlétisme.
    @ Michel : L’opéra de Lausanne vient d’être rénové, le théâtre de Vidy est situé dans un cadre idyllique, je te propose d’aller y faire un tour plutôt que de venir dans un stade de foot. Le niveau des textes devrait probablement mieux te convenir. Quoique vu ton étroitesse d’esprit, je pense que tu dégueuleras la même chose sur le spectacle présenté.

    Un intellectuel (sans guillemets) du bloc 8.

  7. Faire un cirque pour 2 torches…

    Regardez dans certains pays ou même plus près de l’autre côté de la Sarine comment ça se passe… Et même du côté genevois il y en a eu plus si jamais. Quand on voit ce genre de commentaire ça donne vachement envie de continuer à supporter l’équipe (même à 12) partout et de faire des tifos. Heureusement qu’on le fait pas pour des gens comme vous…

  8. McStein Président!

    Manque juste un paragraphe sur la NULLITÉ de l’arbitrage….

    Bravo à Roux et Pasche, brillants joueurs. Et dire que la direction du LS n’a rien fait pour les retenir dans notre club……. préférant engager des pives de mercenaires sans aucune référence… Bref, bien fait pour nous !

    Servette sera promu cette année… Et ce sera une belle vengeance pour eux.

  9. Alors en tant que supporter lausannois non-ultra ça m’a fait très plaisir de voir qques Lausannois craquer des torches. C’est très joli, ça anime, j’adore. Un peu dommage d’en avoir jeté deux sur la piste. Sinon joli tifo.
    Et oui les supporters lausannois se sont fait laminer par la SG mais est-ce une raison pour se moquer? Ils sont douze à se mobiliser? Et bien bravo à eux. Se moquer c’est de la merde.

  10. Bon match du SFC, le LS inexistant.

    Quelle déception ! Moi qui espérais un vrai duel avec de l’engagement, du rythme, des actions des 2 côtés et du suspens, faudra repasser.

    Quant aux 4’800 pelés soi-disant présents, c’est comme le spectacle proposé, de la foutaise.

    Bref, soirée terne et tristounette, à l’image de la météo, et victoire largement méritée pour des Grenat beaucoup plus entreprenants.

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