Un imposteur en forme de Pigeon

Partout où il est passé, notre nouveau volatile doré – plébiscité avec une écrasante majorité de 59.8 % des suffrages – a su déconstruire peu à peu pour finalement détruire des équipes au potentiel varié. Incapable de sublimer les effectifs poussifs ou d’affirmer les collectifs de qualité, Laurent Roussey a cependant réussi à perpétuellement jeter la faute sur autrui ne se remettant jamais en question.

Ce titre tant convoité de Pigeon d’Or de janvier vient couronner un travail appliqué sur plusieurs années connaissant son épilogue lors de son nouveau licenciement de l’hôpital psychiatrique d’Octodure. Retour sur une saga où tout ce qu’il a touché s’est mis lentement mais sûrement à perdre.

Episode 1 : l’agonie lausannoise

Laurent Roussey en 2013 avec Lausanne, c’est 30 matchs pour un bilan famélique : 4 victoires, 4 matchs nuls et 22 défaites. Ce paragraphe pourrait s’arrêter là tant les chiffres parlent d’eux-mêmes et seraient suffisants à justifier autant la sélection que le gain du précieux volatile doré de ce début d’année. Cependant, plus que l’inventaire comptable, c’est la suffisance et la mauvaise foi qui ont caractérisé le personnage lors de ce naufrage collectif qui interpellent.
En effet, l’imposteur n’a jamais vraiment compris (ou voulu comprendre) que son équipe coulait lentement et que le capitaine à bord, c’était lui. Tantôt la faute des arbitres, parfois du terrain ou de la couleur des maillots, «Monsieur Satisfait» trouvait son équipe convaincante et semblait confiant malgré l’enchaînement des défaites. Ses interviews d’après-match étaient infâmes tant le manque de discernement était flagrant. Son équipe déchantait et lui la regardait paisiblement agoniser alors que dans sa tête se tramait probablement le scénario agréable d’un retour en Valais.
Plus qu’avoir asphyxié une équipe qui sera reléguée à l’issue de cet exercice, le Raymond Domenech du pauvre a également été capable de lui retirer son âme en remplaçant les joueurs phares de la promotion et du double maintien par des noms farfelus, laissant peu à peu le marasme s’emparer du vestiaire et les finances du club se détériorer. Toute la Suisse rit encore du mercato estival du LS et se demande comment la direction du club a laissé cet incompétent notoire faire signer des chèvres pareilles. Bouazzi, Kadusi et Pimenta (pour ne citer que les plus grotesques), franchement, fallait oser !

Episode 2 : la destruction massive valaisanne

A sa troisième (!) arrivée en Valais, on se dit que l’ancien Stéphanois ne pourra pas faire pire que Michel Decastel. Très vite, il crache sur son ancien employeur soulignant, dans un élan de classe, que le Valais a toujours été «son premier amour». L’équipe est en ruine entre l’omnipotence d’un président qui a fait ses courses estivales chez un discounter et des tribunes qui se sont vidées au gré des résultats médiocres d’une équipe sans âme. La tâche est ardue mais le potentiel est là, un entraîneur n’est-il pas un meneur d’hommes avant tout ?
Arrivé avec un melon démesuré et une confiance en soi totale malgré son expérience pitoyable à la Pontaise, Roussey va faire pire que Mimiche : en quelques matchs de championnat, il va réussir à totalement anéantir les derniers espoirs d’un public valaisan toujours plus maigre tout en se mettant tout l’effectif à dos. Après deux victoires introductives aussi anecdotiques que chanceuses, le collectif sédunois a peu à peu sombré, laissant les derniers faibles espoirs d’Europe s’envoler mais surtout abandonnant le semblant de jeu qui lui restait. A nouveau incapable de remobiliser ses troupes, le plus gros loser de Super League a regardé le club couler jusqu’à cette triste défaite à domicile face à Lausanne. Son bilan à Sion fait également mal aux yeux : 2 victoires pour 7 défaites, élimination en Coupe comprise. Il n’en fallait pas plus pour que le Dictateur du coude du Rhône actionne à nouveau le siège éjectable. A raison, une fois n’est pas coutume.
Remplacé par Raimondo Ponte, il aura réussi l’exploit de phagocyter la première équipe qu’il a dirigé cette saison tout en sabotant la seconde au point que la première a repris espoir. Cette prestation peu commune mérite bien d’être distinguée. Détesté aussi bien du côté du Vieux-Pays que du canton de Vaud, Roussey a fait l’unanimité contre lui, atteignant une impopularité digne de François Hollande.

Episode 3 : la consécration

Pour l’ensemble de son œuvre, de son désastre à Lausanne en passant par ses transferts vaseux jusqu’aux deux défaites humiliantes du FC Sion face à une équipe vaudoise pourtant aux abois, l’imposteur mérite donc de se voir décerner ce titre de

Pigeon d’Or de janvier

N’ayant laissé aucune chance à des adversaires vite dégoûtés par sa suprématie, le Nîmois repart donc tout auréolé de son premier titre depuis 2011. Ce triste personnage, à la limite de la malhonnêteté intellectuelle, peut maintenant sereinement envisager une carrière de consultant sur une chaîne française, un engagement dans le Golfe ou la direction d’une sélection africaine de troisième zone. Bon vent Laurent et, surtout, bon débarras !
Pigeon d’Or de janvier – classement final :
1. Laurent Roussey : 220 votes – 59.8 %
2. Maïque Perez : 45 votes – 12.2 %
3. Sandro Rosell : 31 votes – 8.4 %
4. Patrick Graf : 26 votes – 7.1 %
     Henri Leconte : 26 votes – 7.1 %
6. Ohad Kadusi : 12 votes – 3.3 %
7. Antti Törmänen : 6 votes – 1.6 %
8. Doug Shedden : 2 votes – 0.5 %
Nombre de votes : 368

Écrit par Raphaël Zumofen (texte) et Robert Johanson (dessin)

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4 Commentaires

  1. J’aime beaucoup la phrase qui dit qu’après avoir démoli le LS, il en a fait de même avec Sion au point que le LS y croit de nouveau. Bien trouvé et tellement vrai !

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