Un parfait résumé de la saison biennoise, ou l’art de souffler le chaud et le froid

Et pour qui aurait une fois tenté l’amusante et ô combien ludique expérience, c’est pas facile facile à faire. C’est même assez casse-gueule. C’est pourtant un exercice dans lequel le HC Bienne excelle. Guère porteur en pleine saison de la chasse aux joueurs et aux sponsors, il s’agit malgré tout de la seule constante qu’on puisse leur attribuer.

Etre un habitué des travées bétonnées aux marches bien trop hautes et instables du vénérable Stade de Glace, depuis quelques temps, c’est s’exposer sciemment au risque de choper des engelures au coeur ET des puissantes brûlures de la rétine en même temps. C’est risquer sa vie entre scènes de pure horreur et instants, certes plus fugaces soyons honnêtes, d’euphorie complète. Ces fluctuations rapides qui font que nombre d’entre nous, et je m’en revendique d’ordinaire, aimons ce sport si unique, mais qui sont devenues franchement tuantes.Merde quoi nous aussi, une fois, au moins une fois, on aimerait vivre une saison peinarde, confiante, ou les plus cruelles déceptions sont des drames de riches comme le manque d’ampleur d’une victoire contre Del Curto ou le goût fadasse des nouvelles bières aux buvettes, servies dans des gobelets tout mignons avec la photo de Manuel Gossweiler en gros dessus pour une thune de consigne… ah non pardon, ça on y tient pas vraiment, au temps pour moi.
Au lieu de ça on se farcit une saison parfaitement résumée, du moins je l’espère surtout en sa finalité, lors de la rencontre de mardi soir, l’acte IV. D’abord tout feu, tout flamme, à tourner autour des Leïkeurs tel un essaim d’abeilles. Pas l’espiègle Maya, non non, des super méchantes dans une de ces colères graves profondes et sincères qu’on n’a guère qu’à l’adolescence quand vous faites entrer la meuf la plus bonne du collège dans votre chambre après des mois de négociations pour vous rendre compte que maman n’a PAS viré votre duvet Spiderman. Des killer bees.
10 premières minutes de monologue (et si je commettais des lignes sur ce site pour Gott’ron vous n’auriez pas échappé au funeste Monologue du Vacherin) récompensées par trois buts avant de retomber dard dard dans les bonnes vieilles habitudes. Soit se créer des montagnes d’occases, mais les annihiler les unes après les autres avec une régularité de métronome. La moindre des choses pour qui se veut LA ville de l’horlogerie.

On était donc repartis comme en 14 (tiens, cette expression perd furieusement de son sens depuis cette année), pour 50 minutes de pétouillages en tous genres à avoir la peur au ventre. Le froid. Et forcément cette espèce d’enflure d’Eddie Murphy et sa Loi à la con finirent par arriver, voyant les gars aux treize millions de budget remonter au score, à mesure que Bienne leur cédait le terrain et ne cessait de reculer encore et encore. C’était plus de la trouille, c’était de l’angoisse pure mêlée de frustration et de déception. Again. Imaginez Alien en remplaçant la création de HR Giger par Micheline Calmy-Rey, ben c’est pire.
Reprenant lentement leurs esprits dans les dernières minutes du temps réglementaire, les Biennois surent toutefois maintenir leur réaction pendant la prolongation pour que, une fois n’est pas coutume, il appartienne au Roi Beaudoin de rendre la victoire aux siens. Ah ben si ça devient justement une habitude ça.
Vous ne lirez rien ici de la désopilante prestation arbitrale qui n’a tellement pas influencé la rencontre, ni sur l’abracadabrantesque suicide d’un défenseur biennois qui, avec une autre issue finale, aurait servi d’inspiration au titre de mon papier : (go to) Hell Bell. Non, rien, pas un mot pas une ligne, que dalle. Ou presque.
«Mais on va où là, on va où ?» s’interrogeait le grand philosophe José, confirmant son désarroi existentiel par ces quelques mots si lourds de sa souffrance humaine, «Je ne sais pas, je ne sais plus…». Et bien moi je le sais, où on va. On entre de plain-pied dans un best of three dans lequel Bienne dispose de deux parties à domicile. Ni plus ni moins. Dire que ce qui attend le hockeygott et ses disciples relève enfin des choses sérieuses serait leur manquer de respect. Aux choses sérieuses je veux dire. Parce que le Kevin, il serait temps qu’il le comprenne qu’il est venu le temps des cathédrales et tout ça tout ça.
Deux partout, puck au centre, rien n’est perdu mais rien n’est gagné pour autant. Il faut prendre match après match. Ne pas sous-estimer l’adversaire. Parce qu’un match c’est 60 minu………………
… La rédaction vous prie d’excuser cette panne momentanée du commentaire, Ludwig ayant soudainement buggé sous la pression et ses petits buvards étranges. Nous l’avons envoyé en réparation à Mörigen et il devrait reprendre du service dès la fin de semaine pour la fin de saison du HC Biou. Salutations sportives.
Photos Pascal Muller, copyright EQ Images

Rapperswil – Bienne 3-4 ap (0-3 1-0 2-0 0-1)

Diners Club Arena, 4’244 spectateurs.
Arbitres : Kämpfer/Kurmann; Arm/Küng.
Buts : 0’33 Kelly (Beaudoin) 0-1. 6’08 Herburger (Wieser) 0-2. 9’57 Peter (Kamber, Untersander, à 5 contre 4) 0-3. 26’56 Jörg (Nodari) 1-3. 50’33 Heitzmann (Walser) 2-3. 56’35 Walser (Danielsson, Persson, à 5 contre 4) 3-3. 72’16 Beaudoin (Kelly, Peter) 3-4.
Pénalités : 2 x 2’ contre chaque équipe.
Rapperswil : Punnenovs; Fröhlicher, Walser; Weisskopf, Lüthi; Sven Berger, Nodari; Sataric; Danielsson, Persson, Frei; Wittwer, Neukom, Sejna; Jörg, Heitzmann, Profico; Thibaudeau, Rossi, Rizzello.
Bienne : Meili; Rouiller, Untersander; Bell, Jecker; Fey, Joggi; Cadonau, Trutmann; Kelly, Peter, Beaudoin; Wieser, Kamber, Bourque; Burkhalter, Kellenberger, Herburger; Wetzel, Haas, Neininger.

Écrit par Ludwig Seeländer Diebstahler

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1 Commentaire

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