Un peu de sérieux, s’il vous plaît

Ainsi Phlippe Senderos a plus dû réfléchir hors du terrain que sur la pelouse pour s’octroyer le maillot de Lionel Messi. Comment peut-on, dans ces conditions, espérer rivaliser avec les meilleures équipes du monde ?

Appeler son ancien coéquipier Cesc Fabregas pour qu’il demande à l’Argentin de lui réserver son maillot. En voilà un plan malicieusement concocté dans la tête de Philippe Senderos. Pour être sûr de ne pas se retrouver avec le t-shirt de Gago, Higuain ou pire, de Sosa, le défenseur genevois de l’équipe de Suisse a fait preuve de créativité.

N’était-elle pas mignonne, cette image à la fin de la rencontre ou «Pipo» Senderos a sprinté vers Lionel Messi ? Par chance, CartonRouge.ch avait un micro tout près des deux hommes pour pouvoir vous retranscrire la bribe de conversation entre les deux hommes.

Philippe Senderos : «Je suis le pote de Cesc, il devrait t’avoir parlé de moi.»
Lionel Messi : «Je ne me souviens pas.»
PS : «Mais oui, tu sais, je suis ancien d’Arsenal et je l’ai appelé pour qu’il te donne ton maillot.»
LM : «Haaaa, oui je me souviens.»
PS : «Alors on échange ?»
LM : «Tiens, mais tu peux garder le tien, je ne veux pas avoir l’air con. Je tiens à mon image.»

Au-delà de l’aspect cocasse de la situation, cette petite scénette nous force à nous poser certaines questions sur l’image de cette équipe de Suisse qui est, rappelons-le, la seizième meilleure nation au classement FIFA. Comment un joueur expérimenté de 27 ans arrive-t-il encore à se comporter comme une groupie ? On ne parle pas d’un international gabonais voulant revendre le chandail sur e-bay afin de donner à manger à tout son village pendant 40 ans.

Après avoir joué avec les meilleurs clubs européens (Milan et Arsenal notamment), le Genevois n’aurait-il pas dû faire preuve de retenue ? Là encore, si Matias Vitkieviez qui affrontait Kriens début 2011 s’était comporté ainsi, on aurait fait preuve d’une tolérance de tous les instants en passant l’éponge. Mais un joueur avec 45 sélections en équipe de Suisse, un Euro et deux Coupe du Monde ne peut pas se comporter ainsi.

Lorsque l’on voit un défenseur amené à museler Lionel Messi se comporter ainsi, on comprend également mieux comment «La Puce» a pu se promener ainsi durant 90 minutes. Certes, Senderos a tenté de l’émasculer lors d’une intervention à la limite de la régularité, mais hormis cela, l’Argentin a dû affronter une armée de cônes au cours de cette rencontre. Un ami m’a d’ailleurs fait remarquer que voir jouer Messi face à la défense suisse ressemblait furieusement à jouer à World Cup sur GameBoy en mode débutants. Ça a l’air trop facile. En même temps si Senderos avait pété la jambe de «Dieu», il n’aurait pas eu son maillot à la fin du match. Cela force à la retenue.

Imaginez un instant la scène: Lionel Messi quitte la pelouse (naturelle, s’il-vous-plaît !) sur la voiturette médicale et l’ancien joueur du Servette FC court après en criant: «Héééééé, je suis le copain de Fabregas, tu te souviens ?» Tordant, certes. Mais irréaliste. Ainsi, mieux valait préserver un minimum le joueur du Barça.

A CartonRouge.ch, nous sommes autant embarrassés que vous par cette fâcheuse histoire. Ainsi, nous proposons solennellement à Philippe Senderos de mettre aux enchères son maillot parmi les lecteurs du site et non de le garder pour sa collection personnelle, comme il l’a annoncé après le match. La recette de cette action serait reversée à l’association de son choix. La balle est dans votre camp, Philippe.

Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Écrit par Stefan Gottfrid

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3 Commentaires

  1. Bon si Messi c’est baladé dans la défense suisse, c’est aussi peut-être tout simplement parce qu’il est bon, et que la défense est mauvaise.

    Elle a bon dos, la retenue.

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