Roland Garros bat son plein avec, à ses côtés, les habituelles statistiques, émissions et interviews pour pronostiquer sur le vainqueur, alors même que personne ne semble douter que Nadal remportera la mise. Chez les dames, le tableau est plus ouvert avec trois ou quatre prétendantes. A quoi bon cette mascarade médiatique ?
Après une semaine de tergiversation tennistique, il n’y a donc toujours pas de place au doute, puisque Nadal est l’archi-favori ; il a quasiment tout gagné avant Roland Garros et il a nettement dominé tous ses adversaires jusqu’ici. Autant dire que le souvenir de 2009 semble désormais bien loin.Tout ce raout médiatique autour des potentialités est donc non seulement indigeste, mais surtout hypocrite. A grands recours de «spécialistes», entendez donc d’anciens joueurs français reconvertis en commentateurs et analystes parce qu’ils n’ont plus de vie, les chaînes françaises se permettent de pronostiquer et de porter aux nues les potentiels exploits de certains joueurs. Lorsqu’on sait que seuls deux ou trois joueurs sont capables de faire la différence face à Nadal, n’est-il pas hypocrite d’assister à ce spectacle médiatique navrant ?
Le prestige presque séculaire des tournois du Grand Chelem autorise ce cirque médiatique, cette chasse aux stars et au fric. Cette «dictature historique» fait d’ailleurs de l’ombre aux tournois plus modestes qui font que le tennis existe et que les joueurs, tous classements confondus, puissent vivre de leur sport. Et pourtant, ces tournois sont injustement qualifiés de «préparations» à tel ou tel Grand Chelem, réduits à jouer les seconds rôles, à n’être que l’antichambre du Grand Chelem. Et pourtant Madrid, bien que décrié pour sa terre bleue, a fait parler la poudre, par exemple.
Les cotes des joueurs témoignent d’ailleurs de l’énorme mainmise de Nadal sur la terre battue et de cette indigestion médiatique au moment des tournois sur terre. A l’heure actuelle, dans une hypothétique finale Nadal-Federer, si vous pariez sur l’Espagnol vous multiplierez votre mise par 1.5 en cas de victoire de celui-ci, contre 15 si le Suisse l’emporte. Les jeux sont faits avant même la finale ! Brillant.
Chez les femmes, le tableau est plus ouvert. Pour la première fois depuis longtemps, il y a un regain d’intérêt pour le tennis féminin. L’effectif de joueuses à pouvoir gagner un Grand Chelem est plus élevé et il y a surtout une vraie opposition de style entre des joueuses telles que Sharapova, Azarenka, Kvitova, Serena Williams ou encore Na Li. En fait, il y a une numéro un mondiale potentielle à très court terme en chacune de ces joueuses, toutes détentrices d’au moins un titre en Grand Chelem. Avec l’élimination précoce mais pas illogique de Serena Williams, les duels à distance donnent à Sharapova une longueur d’avance. Mais attention, la Russe s’était fait éliminer au stade des demi-finales en 2011, à la surprise générale.
Côté suisse, Stan et Roger sont toujours présents. Le premier a disputé la bagatelle de 14 sets, contre 11 pour le second. Autant dire que l’état de fraîcheur de nos Helvètes risque de peser dans la balance dès l’entame de cette deuxième semaine, surtout pour Stan, qui jouera face Tsonga une place pour les quarts de finale.
Roger ne s’est pas montré très convainquant jusqu’à présent. Face a des joueurs relativement modestes, il a fait étalage de sa classe, parfois, mais surtout de ses faiblesses : énormes trous de concentration et passivité. S’il peut se sauver cet après-midi face au Belge David Goffin, il sera en grand danger au prochain tour face à Del Potro ou Berdych.
Écrit par Jérôme Nicole
A force de ralentir toute les surfaces, c’est clair que Nadal va encore gagner Roland et meme Wimbledon, du grand n’importe quoi. Dans les années 90, un joueur comme lui en aurait gagné max 2 de GC. Enfin, on est plus dans les années 90 et bravo a lui, mais que c’est moche a regarder!