Une saison pour rien…

Le couperet est tombé. Marco Simone, l’énigmatique entraîneur italien, s’est fait remercier par la direction du Lausanne-Sport. Une saison pour rien. Et un avenir qui met tout un chacun devant ses responsabilités.

Vaut-il vraiment la peine de revenir sur le bilan de Marco Simone ? Non, je ne crois pas. De deux choses l’une. Ou Marco Simone n’arrive pas à dialoguer avec autre chose que des champions du monde, et on conviendra qu’il y en avait peu dans l’effectif du LS. Ou Marco Simone, entraîneur, est un immense charlot arrogant qui aura joué au LS un partie de poker-menteur à la con qui lui vaudrait une séance de claques longue comme la liste des conneries qu’il aura faite dans le club. Enthousiaste à son arrivée (la première), je penche malheureusement pour la deuxième solution. Marco Simone est la dernière erreur de dirigeants qui, happés par la bêtise et la méconnaissance de quelques membres de leur entourage, n’ont pas réalisé que le chemin qu’ils prenaient ressemblait à la marche rance, dégueulasse et mortelle du Xamax de Bernasconi.Une chose est sûre aujourd’hui. Avec l’arrivée de Celestini en tant qu’entraîneur, suppléé par Leo Thurre en tant que directeur sportif, les dirigeants du LS ont mis l’accent sur le local. Une issue réclamée par ce qu’il reste de théoriciens dans le canton de Vaud. Des théoriciens en nombre, qui animent les cafés du commerce (comme je m’exécute en ce moment). Ceux-là même qui n’aiment pas le club, qui n’aiment pas les dirigeants, qui n’aiment pas l’équipe, qui n’aiment pas le stade, pas les buvettes, pas les maillots et qui ne viennent plus à la Pontaise. Ils rêvent d’y revenir nous disent-ils, le jour où des jeunes joueront, le jour où il fera chaud, le jour où on jouera l’Europe. On attend pour voir si l’agenda du LHC le leur permet. On attend de voir aussi si la Swiss Football League n’aura pas l’outrecuidance d’agender un match au même moment que les finales de 5ème ligue de la trois de Bottens qui réunira sans doute tout le canton. Mon Dieu le nombre de Serge que compte le football vaudois… Mon Dieu comme la prétention de quelques roitelets de village me fait chialer. Dieu merci, le Gros de Vaud est un puits sans fond de bons types qui effacent rapidement les délires mégalo-maniaques de quelques énergumènes…

Un canton sous pression

Alors voilà, le moment tant attendu par tout un peuple est arrivé. Il est l’heure de célébrer les Vaudois. Honnêtement, je m’en réjouis sincèrement. Le message est extrêmement positif. Il donne un bol d’air frais à une saison dégueulasse. Il éclaire la perspective. Un club sain, et bientôt une équipe saine, un entraineur et des dirigeants concernés et peut-être un jour un stade. J’ajouterais même que si je reste persuadé que la Suisse romande du foot est (quelques exceptions mises à part) un ramassis de sans talent, de glandeurs sans idée et d’alcoolos, je trouve que cet attelage a de la gueule. Il est même très prometteur.
Cet attelage a surtout le mérite d’exister et de mettre le football vaudois face à ses responsabilités. De un, les joueurs qui ont leurs parents dans les tribunes, vont-ils arriver à s’engraisser un peu, gagner du muscle, arrêter de courir comme des poulets sans tête pour aligner un, deux ou trois passes et centres corrects durant un match ? Vont-ils arriver à intégrer un minimum de tactique et d’envie pour arrêter de se cacher, se faire violence, se transcender et comprendre que la Challenge League est un monde d’adultes exigeants où les coups de savates se distribuent allègrement du samedi au lundi ? Vont-ils intégrer que même si leur salaire ne fait pas rêver un jeune cadre dynamique, il n’a rien à envier à la masse besogneuse du pays ? Vont-ils accepter qu’au-delà de leur parents et de leur cercle d’amis, ils n’existent pas sur la carte du football suisse et international ? Celestini va-t-il trouver la recette d’une mayonnaise relevée, va-t-il arriver à faire passer son message, va-t-il surtout arriver à contenir ses pulsions et ses ambitions personnelles pour les mettre au bénéfice du club ? Leo Thurre va-t-il réussir à s’affirmer en tant que directeur sportif, s’entourer, dessiner les courbes d’un projet, encadrer le contingent de quelques joueurs d’exception, prometteurs, qui puissent alléger les épaules des locaux et ouvrir la voie à un engagement total ? Les dirigeants enfin, vont-ils définir, fixer et tenir des valeurs pour le club, une ambition inscrite dans la durée ? Vont-ils ne plus se laisser emmerder par 15 têtes pleines d’eau après cinq matches ?
L’avenir nous le dira. Une chose est sûre en tous les cas, il n’y a que la volonté, la persévérance et le collectif qui sortiront le club de l’impasse. Et ce à tous les étages de l’édifice. Alors que chacun se tienne à carreau. Que chacun tire à la même corde, que chacun mette ses frustrations de côté. La route est longue. Au loin, le succès sportif et populaire. A gauche, à droite, le gâchis. A chacun sa croix. L’avenir du Lausanne-Sport est en jeu, le foot professionnel dans le canton de Vaud aussi.

Écrit par Vince McStein

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2 Commentaires

  1. Très bien tourné, et tout à fait d’accord avec le fond du propos aussi. L’allusion aux théoriciens qui peuplent le canton est, hélas, criante de vérité.

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