Une victoire, ça trompe énormément

Un jour, je ferai un recensement du style des après-matches. Il y a ceux où on est si content qu’on se rejoue avec les copains les plus belles scènes qu’on vient de voir et où on espère croiser un joueur pour lui taper sur l’épaule ; ceux où on enrage contre le mauvais sort ou l’arbitre (c’est souvent la même chose) ; ceux où on jure que, promis, on boude et qu’on ne reviendra plus avant longtemps ; ceux où on parle vite d’autre chose que de l’heure et demie qu’on vient de passer.

A la fin de ce Lausanne – Wohlen, on n’a pas glosé longtemps dans le bar de la Confrérie (le must des bars à foot où les gens aiment vraiment le football et tout ce qui va avec, j’y reviendrai…). Lausanne venait de gagner 2 à 0 un match qu’il aurait dû perdre 4 à 2 contre une équipe fringante et qui fourmille de talents en tous genres. Je me trompe, c’est Lausanne qui est comme ça depuis la reprise ? Ben justement, samedi, on se demandait…Et comme pour me donner raison, c’est Wohlen qui jouait en bleu, le soleil tapait droit dans les yeux, l’illusion était complète. Les Argoviens jouaient bien au foot, jeu haut, redoublement de passes, agressivité. Et des occasions à la pelle. A la peine, c’était Lausanne qui l’était, mauvaises passes par dizaines, un style chaotique, méconnaissable pour qui avait vu les mêmes quelques semaines auparavant. Rueda avait donc bien préparé son affaire : contre des Lausannois joueurs, il faut presser, harceler, jouer vite.
Et ça aurait dû marcher s’il n’y avait pas eu Bühler (deux sauvetages sur la ligne) et le gardien (da Silva) qui fit quelque chose qui doit ressembler au mach de sa vie. Qu’on se comprenne bien : personne ne demande aux jeunes Lausannois d’être exceptionnels à chaque fois, juste de ne pas sombrer tous en même temps… Or, à l’exception de Lavanchy et Bühler, ce fut le cas : Ming, mécanique déréglée, Dessarzin, paumé comme dans une cour d’école, Pasche la tête ailleurs avec mention spéciale à Pandiani : le pépère comme on l’appelle (avec tendresse mais ça pourrait ne pas durer) qui n’en a littéralement pas vu une, alimenté par des longs ballons impossibles. Au sujet de l’ancien crack de La Corogne, une question quand même : est-il vraiment meilleur que Zeqiri, Roux ou Rushen etc ? Franchement pas sûr. D’accord, il apprend l’espagnol à ses copains et raconte ses souvenirs du temps où il était beau et fort. Mais, comme disent les marchands de stimulant liquide, what else ?

La justice oblige à dire que Dessarzin réussit UNE passe pour le premier but et Ming UNE seule aussi pour le deuxième avec relais de Margairaz. (A propos de ce dernier, on a vu que c’est quand il est là, même avec ses fragiles gambettes en baguettes chinoises, que Lausanne se crée des occasions.)
Donc le match était fini. On était content même si un peu honteux et on n’allait donc pas parler de ce match pendant des heures. Ce qui démontre qu’à Lausanne on aimer gagner, mais pas n’importe comment. Alors on engagea la conversation sur la complaisance de la Municipalité de Lausanne à l’égard des nouvelles terrasses avec un fringant entrepreneur du domaine, un vieil ami de collège me raconta ses peines de cœur et le président de la Confrérie montra à tout le monde sa nouvelle montre (cadeau de son nouvel employeur). On se serait cru à la Ligne de cœur, vous voyez le genre ?
Un joli rassemblement de grognards de tous âges, ce bar de la Confrérie, un havre de copains d’abord, comme dirait le gratteur moustachu, où même après un match de football moyen de ton équipe, il est devenu plaisant de passer un moment. Ça doit être ça aussi le nouveau Lausanne-Sport…

Lausanne – Wohlen 2-0 (0-0)

La Pontaise, 3’520 spectateurs.
Arbitre : M. Fedayi.
Buts : 68e Lavanchy 1-0. 83e Roux 2-0.
Lausanne : Da Silva; Lavanchy, Monteiro, Bühler, Marazzi; Ming, Custodio, Sessolo (55e Margairaz), Pasche; Dessarzin (70e Rushenguziminega), Pandiani (55e Roux).
Wohlen : Kiassumba; Urtic, Bürgy (14e Dünki), Muslin, Lika; Weber (72e Grether), Geissmann, Ramizi, Brahimi (50e Thaqi); Schultz, Abegglen.
Cartons jaunes : 31e Schultz, 38e Marazzi, 86e Urtic.
Notes : Lausanne sans Castella, Gétaz, Krasniqi (blessés). Wohlen sans Giampa, Stadelmann (blessés).

Écrit par Michel Zendali

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